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S'ils avaient pu partir ensemble!

Après les six jours passés par le colonel Kadhafi à Paris, la presse est unanime et pousse un "ouf" de soulagement après cette visite pendant laquelle tous pensent que "Kadhafi s'est moqué de la République".

Laurent Joffrin dans Libération n'a pas de mots assez durs pour évoquer le guide de la Révolution libyenne "Dictateur échevelé, Ubu pétrolifère, champion de la torture et de la tyrannie, Muammar al-Kadhafi a été autorisé à piétiner six jours durant la dignité républicaine autant que les valeurs du droit" s'émeut l'éditorialiste qui en vient "presque à plaindre Nicolas Sarközy pour son stoïcisme forcé" dont la "réalpolitik s'est changée en politique surréaliste." Il estime qu'il faudra "se souvenir que cet homme "habile à opprimer son peuple et à berner les autres s'est moqué de la République."

Dans Le Dauphiné Libéré, Didier Pobel ironise "Ouf! Il lève le camp aujourd'hui avec sa tente de bédoin pliée sous le bras" et évoque les juteux marchés pour la France "y a pire comme achats de Noël pour le tiroir-caisse d'un commerçant pas trop regardant sur la morale".

Francis Brochet du Progrès retourne en enfance et à la série des Martine qu'il voit en aventures de Mouammar. "Nous avons ainsi feuilleté les albums de "Mouammar à Marigny", "Mouammar sur la Seine", "Mouammar à la chasse", "Mouammar à Versailles", et nous avons même frôlé "Mouammar à Colombey-les-deux- Eglises"... Nous avons beaucoup ri" s'amuse-t-il avant de reprendre son sérieux: "Mais nous avons grimacé au souvenir des tortures des infirmières bulgares. Et puis, autant le dire, nous avons eu un peu honte, quand Mouammar nous a imposé une autre série: "Nicolas supervendeur", "Nicolas traité de menteur", "Nicolas en bateau"..."

Pas tendre non plus, Patrick Fluckiger dans L'Alsace estime qu'"avec la venue du colonel Kadhafi, Nicolas Sarközy, le roi des effets de manche, a trouvé à qui parler, sur le plan de la communication!". Jugeant que Kadhafi "a pleinement réussi sa visite", il voit le bilan français "moins brillant", même commercialement où il affirme qu'en "guise de contrats, Kadhafi a surtout signé des promesses de négociations, présentées par Nicolas Sarközy comme acquises."

Jacques Camus de La République du Centre est affirmatif: "face à Kadhafi, la France aurait gagné à se montrer plus mature. Quitte à perdre de menus contrats tout en renforçant son crédit."

Sur la même ligne dans L'Est Républicain, Pierre Taribo avance que l'on "peut ouvrir le dialogue sans diminuer pour autant la force de ses convictions. Dans ce domaine, il appartient à la France de prendre le leadership moral pour faire entendre sa petite musique dans le concert des nations".

Pour La Voix du Nord sous la plume d'Hervé Favre "Si Nicolas Sarközy attendait de son hôte qu'il fasse plutôt profil bas et se cantonne au rôle de client venu signer des grands contrats, c'est raté" et de se demander "de quel autre dirigeant Nicolas Sarközy aurait accepté sans mot dire qu'il lui fasse ainsi publiquement la leçon sur sa politique d'immigration et sur la situation dans nos banlieues ghetthos ?" écrit-il avant de conclure que "le bilan de cette semaine n'est à l'avantage ni de l'hôte ni de l'invité."

Enfin dans Nice-Matin, Alain Duhamel observe que tout "cela tombe mal pour Nicolas Sarközy qui, durant sa campagne présidentielle, avait fièrement annoncé qu'avec lui, la France ne sacrifierait plus ses valeurs et ses convictions aux marchés et aux contrats".

Rien se fait sans raison... Sarközy connaissait déjà bien le personnage cynique et vulgaire qu'est Mouammar Kadhafi. S'il l'a invité et s'est déconsidéré, c'est qu'il y avait un enjeu de taille que l'on nous cache. Sinon, cette longue visite de six jours ne s'explique pas, elle a un caractère d'absurdité qui choque. Pourquoi Sarközy a-t-il délibérement abaissé la France et la République? C'est la véritable question qui se pose.

Commentaires

  • Disons le tout net,qui se ressemble s'assemble:le nain et ce cher colonel savent ce que vulgarité et absence d'éducation veulent dire.

    Au bout de 7 mois,le nabot a déjà montré son jeu et je ne crois pas que l'avenir s'annonce sous d'heureux auspices pour lui malgré la propagande télévisuelle.

  • Ma chère Gaëlle,
    Je vais vous décevoir. Je regrette beaucoup le départ de Khadafi : je trouve qu’il ne dépareillait pas le paysage politique français. Et puis, au moins il nous installait partout des tentes dont on a bien besoin en France. J’en imagine une au centre de la Concorde, sous l’obélisque, une dans la cour du château de Versailles, et bien sûr une à l’Elysée, qu’il aurait pu partager avec qui vous savez, et qui serait très utile pour la prochaine visite de Bouteflika !
    Enfin, j’espère qu’il reviendra nous voir très bientôt. Les occasions ne vont pas manquer : Noël, Epiphanie, Pâques, etc.
    Amitié.

  • Pour les tentes, le parvis de Notre-Dame était tout trouvé (ah non, on me dit qu'il y avait déjà du monde sur le coup)

  • @abad et blouzougu: des tentes partout avec danses du ventre, ventes de kébabs, thé à la menthe, et aussi plantation de palmiers, vent de sable par souffleries, chameaux (ou dromadaires) errant nonchalamment dans le vieux Paris, sur les Champs, léchant les vitrines (!), fatmas voilées (les Parisiennes branchées!),enfin tous les délices de l'Orient! Ainsi que des bourreaux pour trancher les mains et le nez des voleurs, et des Amazones pour faire règner la loi dans les Cités! Des potences pour les criminels! Des vautours pour nettoyer les rues (à Marseille, ce serait enfin propre!), et des autruches, beaucoup d'autruches pour aller voter!!!

    Amicalement!

  • "On nous cache tout, on nous dit rien; plus on en sait, plus on ne sait rien."
    L'opacité des temps spectaculaires est sidérante et je crois, Gaëlle, que vous posez excellemment les vraies questions à propos de ce voyage, aussi absurde qu'incongru, du leader lybien.
    Dans la nouvelle répartition des tâches à l'échelle internationale, le gouverneur de la France, le petit homme a sans doute une mission à accomplir, qui s'accomplit déjà sous nos yeux mais à notre insu, peu reluisante, et dégradante pour les intérêts de notre peuple, c'est une certitude.
    La domination des peuples a toujours eu besoin du secret.
    Je reprendrais à mon compte cet extrait de Commentaires sur la société du spectacle (Debord) "...on fait croire aux assujettis qu'ils sont encore, pour l'essentiel, dans un monde que l'on a fait disparaître ... la nouveauté, bien sûr, ne sera jamais exposée sur la scène du spectacle ... Le destin du spectacle n'est certainement pas de finir en despotisme éclairé."
    Le petit homme joue une partition qui n'est pas la sienne et de ce fait nous mène à la catastrophe; car son jeu n'est pas la défense des intérêts du peuple de France dont il se soucie comme d'une guigne, mais d'être le poison-pilote d'intérêts étrangers visibles, et d'autres plus occultes ...
    Ah ! s'ils avaient pu partir ensemble, effectivement.

  • Cher Novalis, je te remercie pour l'intelligence et la perspicacité de ton commentaire, qui dit tout ce que nous devrions comprendre au-delà des apparences. Par intuition, je le saisis, - si je ne l'exprime pas aussi bien que toi. Mais nos pensées se rejoignent, je le vois. Et cela est un réconfort pour moi.
    Il se passe sous nos yeux des opérations dégradantes pour notre pays, des "programmes" se déroulent contre nos intérêts - et on nous amuse avec la visite de Kadhafi, la nouvelle idylle Carla Bruni... On détourne l'attention... Tout cela est calculé au millimètre, pesé par des experts en manipulation des foules... Sarközy a été placé à la tête de la France dans un but précis... tout a été préparé de longue date. Ainsi, la paupérisation voulue de la France, et son avilissement moral... son "métissage", - il y a une sorte d'envoûtement collectif... Les foules gobent tout... sont hypnotisées... Mais les individualités clairvoyantes sont pourchassées, montrées du doigt, "désignées" comme "criminelles", etc...

    Amitiés

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