Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Clearstream: la mort d'un journaliste

1668b1bd6d5367b996f3fc5f378b040c.gif
A Tahiti, il y a dix ans...
C'était il y a dix ans jour pour jour. Jean-Pascal Couraud, ancien rédacteur en chef du quotidien « les Nouvelles de Tahiti », disparaissait de son domicile en Polynésie. Connu à Tahiti sous les initiales JPK, ce journaliste d'investigation de 37 ans, opposant à Gaston Flosse, alors président de Polynésie, enquêtait sur plusieurs affaires sensibles. Longtemps, sa famille a cru à la thèse du suicide avant d'avoir la certitude que JPK, dont le corps n'a jamais été retrouvé, avait été assassiné. Il travaillait, entre autres, sur des transferts de fonds supposés entre une grosse entreprise polynésienne vers un compte japonais dont le bénéficiaire ne serait autre que l'ancien président de la République Jacques Chirac. Des informations qui ont toujours été démenties par l'ancien chef de l'Etat. Le journaliste aurait ainsi été en possession d'informations précises sur ces mouvements bancaires.

Cette thèse a été évoquée en mai par l'ancien avocat du journaliste, Me Jean-Dominique Des Arcis, qui sera entendu aujourd'hui par le nouveau juge d'instruction polynésien chargé d'enquêter sur la disparition de JPK. Thèse alimentée par les notes saisies chez le général Rondot dans le cadre de l'instruction de l'affaire Clearstream.


Le 23 novembre, la chambre de l'instruction de Papeete a fait droit aux demandes du Comité de soutien pour la recherche de la vérité sur la disparition de Jean-Pascal Couraud, présidé par son frère Philippe. Elle a accepté que les pièces saisies chez le général Rondot soient versées au dossier et procédé à la désignation d'un nouveau juge d'instruction, Jean-François Redonnet.

« On commence à avancer », se réjouit Philippe Couraud, qui dénonce depuis des années « l'immobilisme et la partialité de la justice » dans cette affaire. Dessaisi, le précédent juge avait informé les parties civiles de sa volonté de clore l'instruction, ouverte en 2004 pour « assassinat » à la demande de la famille Couraud après les confessions controversées d'un membre du groupe d'intervention de Polynésie affirmant avoir assisté à l'assassinat de JPK.

« Ces récents événements nous permettent de croire que l'enquête pourrait repartir sur des bases saines », assure Reporters sans frontières. L'association relève que les notes découvertes sur le disque dur du général Rondot prouvent « la menace que pouvaient constituer les documents dont JPK disait disposer » et confirment « l'existence d'un possible mobile ». « Il faut rester prudent et mesuré », enchaîne Philippe Couraud, qui, pourtant, reprend espoir.

 

(Le Parisien- 17.12.07)

Les commentaires sont fermés.