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Le Soudanais inculpé reconnaît qu'il a menti à l'ADZ

Le principal intermédiaire de L'Arche de Zoé au Tchad a reconnu samedi devant la Cour criminelle de N'Djamena qu'il avait bien amené à l'organisation à Adré, dans l'est du pays, 63 enfants tchadiens sur les 103 enfants qu'elle s'apprêtait à exfiltrer le 25 octobre en France.

Souleïmane Ibrahim Adam est accusé de "complicité de tentative d'enlèvement de 63 mineurs et de faux et usage de faux en écritures publiques". Il comparaît avec neuf autres accusés, six Français et trois Tchadiens.

Face à l'interprète,  un géant barbu, Souleïmane Ibrahim Adam, 57 ans, apparaît à la barre comme un homme frêle à la barbichette grise. Avant d'entamer sa déposition, il récite un verset du Coran, puis explique qu'il s'est réfugié il y a six ans dans l'est du Tchad pour fuir les combats de la région voisine soudanaise du Darfour.

L'intermédiaire soudanais nie tout d'abord avoir signé les 63 attestations en français et en arabe certifiant que chaque enfant était bien orphelin et qu'il venait du Darfour.

Pressé de questions par les avocats des parties civiles et de la défense, il finit par reconnaître à deux reprises, sur les copies d'attestations qu'on lui présente, qu'il est bien l'auteur de la signature portée au bas des 63 attestations.

Dans le box des accusés, Emilie Lelouch, l'assistante d'Eric Breteau responsable de L'Arche de Zoé, exulte. Depuis le début du procès, les six Français, accusés de "tentative d'enlèvement", affirment qu'ils étaient persuadés que les 103 enfants étaient des "orphelins du Darfour".

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L'intermédiaire assure que l'on a "trompé sa vigilance" lors de sa signature car lui savait que la quasi totalité de ces 63 enfants avaient des parents tchadiens vivants.

Souleïmane Ibrahim raconte être venu, courant 2007, à Adré où L'Arche de Zoé venait d'installer un bureau. Dans un premier temps, il confie à l'organisation quatre membres de sa famille - un petit-fils et trois neveux - pour y "apprendre le Coran et le français".

"Ces Blancs disaient, explique-t-il, être venus pour aider les enfants pauvres".

Il ajoute que des familles tchadiennes, apprenant que L'Arche de Zoé devait construire une école pour enseigner le Coran et le français, lui ont alors amené leurs enfants à Adré.

"Mais, jure-t-il je ne suis jamais allé chercher d'enfants dans les sept villages d'où ils viennent".

"Pourquoi avez-vous confié des enfants tchadiens, vous ressortissant soudanais, à des étrangers que vous ne connaissiez pas?", demande le président Ngarhondo Djidé.

"Je ne savais pas qu'ils seraient ensuite emmenés à Abéché" (ville la plus importante de l'est d'où auraient dû s'envoler les enfants pour la France le 25 octobre, ndlr), répond l'accusé, qui reconnaît que les 63 enfants étaient tous "en bonne santé".

Eric Breteau soutient que les 103 enfants étaient tous "dénutris ou sous nutris" et que certains nécessitaient des soins en France.

A une suspension d'audience, Me Jean-Bernard Padaré, l'un des défenseurs de L'Arche de Zoé, s'est interrogé : "Les parents des enfants savaient-ils qu'ils seraient emmenés en France et les membres de L'Arche de Zoé savaient-ils que ces enfants étaient Tchadiens?"

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