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Le petit Caporal épinglé...

En promettant une « politique de civilisation » pour 2008, le chef de l'Etat, inspiré par son conseiller Henri Guaino, a intrigué. L'opposition lui reproche de négliger les problèmes quotidiens des Français au profit d'un « discours fumeux ».

C'est entendu, en 2008, Nicolas Sarkozy va donc se civiliser : il l'a promis lors de ses voeux télévisés aux Français lundi soir. Plus précisément, il a promis de conduire « une politique de civilisation ». « Avec 2008, une deuxième étape s'ouvre, a-t-il expliqué, celle d'une politique qui touche davantage encore à l'essentiel, à notre façon d'être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c'est-à-dire au fond à tout ce qui fait une civilisation.

» Et d'en appeler, comme il l'avait fait lors de la campagne présidentielle, à une « nouvelle Renaissance dont la France serait l'âme » !

« Politique de civilisation » ? Inédite dans la bouche du président, la formule fait polémique, preuve que même lorsqu'ils sonnent creux, comme ce fut le cas de ses voeux d'avant-hier, les propos sarkozyens suscitent un large écho. Les exégètes se sont succédé hier pour tenter d'en saisir le sens.

« Essentiellement de la vulgarité »

« Cela m'a laissé perplexe, parce que je n'ai pas compris de quoi il s'agissait », a lancé le député socialiste européen Vincent Peillon, pourtant philosophe de formation... « De quelle renaissance s'agit-il ?  Je ne vois pas ce que Nicolas Sarkozy apporte, si ce n'est une touche personnelle qui est essentiellement de la vulgarité », a-t-il asséné. Son ex-compère Arnaud Montebourg n'est pas plus tendre : le député PS de Saône-et-Loire a fait de Sarkozy un adepte de Samuel Huntington, auteur de la théorie du « choc des civilisations », c'est-à-dire d'une « espèce de croisade de l'affrontement des civilisations où nous serions nous-mêmes sommés de nous mettre au garde-à-vous derrière certains intérêts mondiaux qui défendent une certaine vision ». « Le 1er  janvier, c'est l'interdiction de fumer mais pas celle des discours fumeux », s'est moqué Aurélie Filippetti, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée. La gauche accuse donc Sarkozy de faire fi des angoisses de la vie quotidienne qui assaillent les Français en matière de pouvoir d'achat ou d'emploi.

Le président s'est efforcé de corriger le tir hier en rendant hommage à un millier de personnels des services publics - RATP, SNCF, GDF et EDF - invités à l'Elysée : il a pris soin de louer longuement leur dévouement, notamment lors de la Saint-Sylvestre. De son côté, auteur de la formule « politique de civilisation », le conseiller de Sarkozy, Henri Guaino, souligne que c'est le sociologue Edgar Morin qui l'a utilisée le premier « pour dire le besoin d'une approche globale du monde et la nécessité de s'occuper de ces choses fondamentales qui déterminent tout le reste : la culture et l'identité ». La « plume » du président promet qu'une « dimension éthique, esthétique et morale » imprégnera sa politique en 2008, par exemple à propos du plan Banlieues présenté en janvier ou du projet d'Union méditerranéenne.

Guaino souligne aussi qu'en revenant sur le terrain des valeurs Sarkozy reste fidèle à ses « engagements » de la campagne présidentielle. Et tant pis si, questions valeurs, son poulain a semblé ces derniers temps plus porté sur celles de Rolex et d'EuroDisney que sur la pensée d'Edgar Morin...

(Le Parisien 02.01.08)

Commentaires

  • 2008, année du paraître, tel est le discours du Président.
    L'exercice était redoutable, ce fut un fiasco. Il (le président) ne peut porter des concepts dont il n'en a aucune idée.
    Pour concevoir, une nécessité fait loi, celle de vivre les choses pour les dépasser et leur offrir un cadre nouveau, pensé, discuté, confronté, à d'autres avis.
    Aucun des critères qui valident les concepts avancés ne sont à l'oeuvre dans le quotidien de l'Elysée, alors de là à les porter, le pas était trop grand.
    La seule chose qui me rassure, c'est qu'en fait tout est petit chez lui, et en même temps c'est effrayant, en effet, qui dirige ?

  • Une Renaissance? quel prétention,se prend-il pour Laurent de Médicis,Léonard de vinci ou le pic de la mirandole :plutôt amusant si l'on se réfère au niveau culturel du nain de jardin présidentiel?

  • Cher marcel, je pouffe de rire avec ton com! Le Pic de la mirandole! Il est complètement grotesque en effet, il n'a aucun sens du ridicule (c'est peut-être une "force" à l'heure actuelle?), il répète bêtement le discours écrit par son cher conseiller Henri Guaino! Il fait rire de la France! Qu'est-ce qu'on doit se marrer à l'étranger! Aucun président français n'a jamais été aussi inculte ni aussi vulgaire! Là, Vincent Peillon, tout socialiste qu'il est, ne s'est pas trompé!
    Fiasco total, comme l'écrit Christian!

  • Gaelle,
    la Renaissance,cette période bénie pour le développement
    des sciences,de l'art,de la philosophie,des lettres et du savoir en général,c'est autre chose que la lecture du journal de Mickey ou la collection de montres Rolex.
    Heureusement qu'il ne s'agissait pas d'un débat sur la Renaissance et les problèmes d'une vraie civilisation, avec des intellectuels de renom sans quoi il eût été enfoncé et totalement ridiculisé.
    Le sarko ne détonerait pas dans une banlieue au milieu d'une bande d'ahuris encapuchonnés et passerait même pour un intello par comparaison.

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