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Justice: le "dérapage contrôlé" d'Elisabeth Guigou...

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Elisabeth Guigou, franc-maçonne et socialiste 

A la tribune de l'assemblée, l'ancienne Garde des sceaux a estimé que le projet de loi sur la rétention de sûreté pouvait conduire aux «pires débordements de l'Allemagne nazie».

Elisabeth Guigou a-t-elle dérapée, mardi à l'Assemblée ? Jean-François Copé, patron des députés UMP, en est convaincu. Il dénonce des «propos indignes» de l'ex-Garde des sceaux de Lionel Jospin, qui s'est livrée à une violente attaque contre le projet de loi sur la rétention de sûreté,

La scène se passe dans la soirée de mardi, alors que l'assemblée examine le texte de loi de Rachida Dati, qui instaure des centres de rétention dans lesquels les criminels les plus dangereux pourraient continuer à être enfermés après avoir fini de purger leur peine.

Philosophie positiviste contre eugénisme

 

Elisabeth Guigou interpelle alors Rachida Dati et le rapporteur du projet de loi, le député UMP Georges Fenech. «Vous, madame la ministre, vous, monsieur le rapporteur, anciens magistrats, vous tournez le dos à Beccaria nourri de la philosophie des Lumières, vous choisissez Lombroso et son ‘homme criminel'. Or, vous le savez, c'est cette philosophie positiviste qui a conduit aux pires débordements de l'Allemagne nazie».

La députée de Seine-Saint-Denis oppose en fait la philosophie promue par Cesare Beccaria, penseur italien de la fin du XVIIIe siècle, proche des Encyclopédiste et auteur d'un ouvrage qui préconise pour la première fois de proportionner la peine au délit commis, aux travaux du médecin légiste Cesare Lombroso.

Ce scientifique du XIXe, également italien, travailla toute sa vie sur la morphologie des crânes de criminels, et tenta d'établir qu'un certain type de visage indiquait des prédispositions au crime. Pour lui, certains criminels étaient «nés pour faire le mal», ce qui rendait «inefficaces» les tentatives de la société pour les réhabiliter. Aux yeux de Lombroso, il valait donc mieux «les éliminer complètement».

Pour Jean-François Copé, l'affaire est grave. Il «condamne» ces propos indignes qui ont profondément choqué les élus de la majorité «Le groupe UMP appelle solennellement le Parti socialiste à condamner ces propos et à exiger de Mme Guigou qu'elle les retire», a-t-il fait savoir dans la nuit.

Mais Elisabeth Guigou refuse. Pour elle, les députés UMP «dénaturent» ses propos car «ils ne se sentent pas à l'aise» avec le texte de loi sur la rétention de sûreté. «Je ne dis pas que ce texte veut ces dérives, je dis qu'il peut les entraîner. Le gouvernement et la majorité ne mesurent pas la gravité de ce changement de philosophie dans la justice. Ils tournent le dos aux acquis de la Révolution qui veulent qu'on condamne les gens pour ce qu'ils ont fait, pas pour ce qu'ils sont, ni pour ce qu'ils sont susceptibles de faire», justifie l'ancienne Garde des sceaux.

C'est oublier que sous la Révolution, beaucoup de gens ont été guillotinés "pour ce qu'ils étaient et donc soupçonnés de faire" et non pour "ce qu'ils avaient commis" ! Les exemples sont légion...

Il n"empêche qu' Elisabeth Guigou, qui connaît le Droit français, a soulevé une question grave qui mérite un débat  mené par de vrais juristes et non par les courtisans du Pouvoir.

(Source Le Figaro 11.01.08)

Commentaires

  • « Ils tournent le dos aux acquis de la Révolution qui veulent qu'on condamne les gens pour ce qu'ils ont fait, pas pour ce qu'ils sont, ni pour ce qu'ils sont susceptibles de faire» là elle nous fait bien rire, surtout dans la bouche d’une ancienne garde des sceaux. Comme s’ils n’avaient pas déjà pondu des tonnes de loi visant précisément à condamner des gens pour ce qu’ils sont ou pour les intentions qu’on leur attribue. Par exemple, l’automobiliste, mais évidemment on pense à bien d’autres catégories de gens.

    ***

    Et, chère Gaëlle, vous avez très justement relevé son flagrant mensonge : la révolution fut justement la période le plus honteuse de notre histoire à ce point de vue, où l’on exécuta et massacra des milliers de gens pour ce qu’ils étaient. C’est une misérable déclaration.

  • Cher abad, E.Guigou est avant-tout une franc-maçonne et s'exprime comme telle. Oui, elle l'est, voir F&Documents. ce n'est un secret pour persone.
    Mais le projet de Rachida Dati demande un vrai débat, me semble-t-il, car si pour les pédophiles et autres criminels (serial...), l'idée est excellente pour protéger la société, l'idée est en revanche dangereuse pour ses dérives futures! Pensez au "racisme anti-blanc"!
    Tous les téléfilms montrent au bon peuple des Blancs (bourgeois en général!) COUPABLES! C'est subliminal, les images ne sont pas innocentes, ni les scénarios répétitifs non plus! - Dans 10, 20 ans, on peut retomber dans une société type "Massacres de septembre, Terreur" !
    On s'est déjà bien peu inquiété pour Anne-Lorraine!
    Elisabeth Guigou est maintenant comme un serpent qui se mord la queue!
    Mais pour la Révolution, elle compte sur l'ignorance des députés, du public! Qui connaît Lombroso? Presque personne.. On s'est tellement moqué de lui... de ses recherches en anatomie... - C'est drôle, on ne prend jamais STALINE comme exemple (et pourtant! que d'exécutions préventives: le procès des blouses blanches!) ...

    Amicalement

    Amitiés!

  • Que vient faire l'Allemagne nazie là-dedans?
    Cette franc-maçonne(avec tout le mépris que m'inspire
    cette secte) n'a jamais connu le nazisme alors qu'elle la boucle sur ce sujet.
    Il faut se débarrasser par tous les moyens d' individus
    irrécupérables,un point c'est tout!
    La peine de mort me semble la meilleure solution à cet égard, après,bien entendu enquête très serrée pour ne pas envoyer d'innocents à l'échafaud.
    Gaelle,"serpent qui se mord la queue:une belle image pour une vraie vipère socialiste.

  • Cher marcel: Guigou est une vipère... en effet. Et une franc-maçonne de haut grade.
    La peine de mort: on ne peut plus faire d'erreur de coupable avec les tests ADN.

    Pourquoi agite-t-elle l'épouvantail du Nazisme? Rachisa dati est tout, sauf nazie, ou alors je n'ai rien compris! Pour éviter la récidive (pédocriminalité, serial killers) il n'y a que 2 moyens: la peine de mort ou la réclusion A VIE!

    Pourquoi Guigou n'a-t-elle pas évoqué les gens qu'on mettait dans des asiles psychiatriques en URSS? On ne savait pas de quoi les accuser, alors on les enterrait vivants dans "la fosse aux serpents", avec des déments dangereux! Il y avait à l'époque pas mal d'articles qui circulaient contre ces enfermements arbitraires!
    JAMAIS un mot contre le marxisme, le stalinisme... 100 milliions de morts! - il faut être FM... pour poser un couvercle dessus!

  • c'est ça , c'est qu'on n'a pas tiré, grâce en particulier à Badinter , les conséquences de la suppression de la peine de mort.
    La conséquence directe et incontournable aurait dû être la création d'une peine à vie, pour certains crimes.

    après les Franc-macs et consorts peuvent toujours gloser et faire des effets de manche.
    Mais on notera que la "droite" se garde bien d'aborder le sujet.

  • Une fois n’est pas coutume, j’appuierai Guigou dans ce débat.
    On se sert du prétexte pédophile pour faire passer le fait du Prince. Hors on recense tout au plus 70 individus de ce type réellement dangereux en France. A partir de ce prétexte, on enfermera les autres sur simple présomption (Outreau) puis tous les contestataires politiques (Michel Lajoye)
    Ce n’est pas parce que Guigou est franc Mac qu’il faille combattre les seules bonnes idées qu’elle ait.

  • la dérive que dénonce les zéroïnes est loin de n'être qu'une vue de l'esprit. Mais cette dérive n'est pas plus nazie que stalinienne. C'est un bon outil pour un totalitarisme en gestation et "souple" de surcroit, parfaitement adaptable comme il le fait remarquer.
    Non , je reviens à mon commentaire précédent, si la peine à vie existait, clairement définie par la loi, ce débat (à l'assemblée) n'aurait pas lieu d'être.

  • Comme Paul-Emic, je pense que les zéroines dénoncent avec raison les risques de dérive que peut entraîner cette loi. Quant à Guigou, ce n’est sûrement pas son amour de la liberté et de la justice qui lui dicte son action. On est donc pris entre le marteau et l’enclume, entre la peste et le choléra.
    A propos sait-on où en est Michel Lajoye ? Est-il toujours incarcéré ?

  • Cher Paul-Emic: oui, si la peine à VIE existait (ou la peine de mort), il n'y aurait besoin d'aucun débat! En écoutant Guigou, je me disais: il y a des risques réels de dérive, elle a raison, Dati ne connaît pas vraiment le droit... Mais on ne peut pas relâcher non plus des bêtes fauves et/ou pédocriminelles! Et si c'était une sorte d'avancée, de façon d'amener le problème devant le législateur, et de saper un peu ces lois plus attentives aux criminels qu'aux victimes?
    Cette loi ne sera sans doute jamais appliquée. Elle n'est pas encore votée par le Sénat.

    De toute manière, le Pouvoir n'a jamais eu besoin de lois pour trouver un prétexte d'incarcération quand il veut mettre à l'ombre un "opposant"... C'étaient plutôt des méthodes staliniennes: les internements abusifs en asile psychiatrique en ex-URSS, par exemple... On peut aussi liquider discrètement... Ni les lois ne le facilitent ni elles peuvent entraver un Chef d'état qui a déjà bcp de pouvoirs.
    Dati a, je crois, un tempérament de dictateur... Foncièrement, elle n'est pas démocrate.

    Que faire contre les récidivistes, que faire contre les serial killers qu'on ne peut pas laisser divaguer librement? L'expérience prouve qu'ils recommencent presque toujours quand ils sont libres.
    Guigou marche avec Badinter: hostile à cette loi pour d'excellentes raisons, certes. Mais c'est Badinter qui a fait supprimer la peine de mort!

    Le débat est très difficile, me semble-t-il, et je n'oserais dire comme Goethe que "je préfère une injustice à un désordre" ... mais il m'arrive de le penser...

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