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Le génocide vendéen (1793-1794)

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Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein
(30 août 1772- mort au combat le 28 janvier 1794, à 21 ans)
A la fin de la précédente légis­lature, une dizaine de députés signaient la proposition de loi déposée par Lionnel Luca ten­dant à reconnaître le géno­cide vendéen perpétré par la Convention en 1793 et 1794 en Vendée Militaire. Hervé de Charette, député des Mauges s'était joint à eux. La propo­sition est à nouveau déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale le 30 décembre 2007.

L'exposé des motifs reprend in extenso la définition du terme « Génocide » établie par le tri­bunal international de Nurem­berg : « On appelle crime de gé­nocide la conception ou la réa­lisation partielle ou totale, ou la complicité dans la conception ou la réalisation de l'extermination d'un groupe humain de type eth­nique, racial ou religieux ». Et celle du code pénal (art. L. 211-1) : « Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou reli­gieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbi­traire, de commettre ou de faire commettre, à rencontre de mem­bres de ce groupe, l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie, atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique, soumis­sion à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruc­tion totale ou partielle du groupe, mesures visant à entraver les nais­sances, transfert forcé d'enfants. » Selon la proposition de loi, « ces définitions correspondent parfai­tement aux actions menées par la Convention à partir du premier août 1793 [...] L'adjudant général Hector Legros considérait en l'an III que le pays que nous appelons Vendée est formé de la presque totalité de la Vendée, de la moitié des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire et d'une grande partie de la Loire-Inférieure ».

Deux lois d'extermination
Deux lois furent votées par la Convention en préparation du « génocide vendéen » : celle du 1er août 1793 : « Anéantis­sement de tous les biens... » et celle du 1er octobre 1793 : «II faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre : le salut de la Patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande ; mon courage doit l'accomplir ».

Ne plus se taire
« La République sera d'autant plus forte qu'elle saura reconnaître ses faiblesses, ses erreurs et ses fautes. Elle ne peut continuer de taire ce qui est une tâche dans son histoire. Elle doit pour cela reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794, et témoigner à cette région - qui dépasse l'actuel département de la Vendée - dont la population a été victime de cette extermina­tion, sa compassion et sa recon­naissance pour avoir surmonté sa douleur et sa vengeance en lui donnant des hommes aussi pres­tigieux que Georges Clemenceau ou Jean de Lattre de Tassigny qui servirent la Patrie et défendirent la République » conclut la proposi­tion de loi.

(Source: Henry Renoul - Vendée Matin du 30/12/2007)

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Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca vient de déposer une proposition de loi  pour que la République française reconnaisse le génocide vendéen programmé par la Convention républicaine, entre le 1er août 1793 et la chute de Robespierre en 1794.

 Ce n'est pas la première fois que des élus, des historiens, ou associations pour le devoir de mémoire, demandent cette reconnaissance, comme le département de la Vendée à partir de 1989, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution. Evidemment, quand le nom du principal instigateur des massacres civils de l'Ouest de la France (le général Turreau) est gravé sur l'Arc de Triomphe à Paris, et que cette page de la Terreur reste la honte de la Révolution française, la reconnaissance "officielle" est difficile.

Le général républicain Turreau, qui prit alors la tête des "colonnes infernales" chargées de raser la Vendée, a résumé (comme ses collègues Grignon ou Westermann) les directives de la Convention à l'encontre de cette province d'alors : "Tous seront passés au fil de la baïonnette. Les villages, métairies, bois, landes, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé seront livrés aux flammes." On sait aujourd'hui que même les habitants y furent livrés parfois, au fil des massacres, quand ils n'étaient pas noyés en masse dans la Loire sous les ordres du sinistre Carrier, et que l'un des premiers camps d'extermination - dit l'Entrepôt - fut mis en place à Nantes (Loire-Atlantique).

Les historiens n'hésitent plus à parler du génocide vendéen, recensant pour certains quelque 170.000 victimes martyrisées, hommes, femmes et enfants de tous âges. "C'est un massacre délibéré et gratuit de la population civile sans raison militaire", définit Alain Gérard, universitaire et spécialiste de la Révolution française. "Les Vendéens se sont soulevés aussi pour des raisons morales, contre la destruction du peuple au nom du peuple. Ils ne se sont pas révoltés contre la Révolution, mais contre la dérive terroriste de la Révolution. "

L'Assemblée nationale ne manque pas d'éléments historiques irréfutables pour prendre enfin une décision qui se fait attendre depuis des décennies, la reconnaissance officielle du génocide vendéen : "Un grand pas sera fait quand cette page d'histoire sera inscrite dans les ouvrages scolaires", a déclaré Alain Gérard avec d'autres.

Commentaires

  • Il serait temps de reconnaître enfin ce génocide. Signalons l’excellent livre d’histoire, très documenté qui démontre ce génocide: La Vendée-Vengé de Reynald Secher et le site internet : www.genocide-vendeen.com/

  • La Vendée vengé, un très bon livre effectivement.

    Va sortir "Le livre noir de la révolution française", ouvrage collectif auquel ont participé entre autres Jean Tulard, Pierre Chaunu, Jean Sévillia, Jean-Christian Petitfils...
    Pour en savoir plus : http://www.lesepees.com/

  • Je suis partagé, autant je trouve injuste de passer sous silence ou de justifier les exactions de la Révolution, autant je trouve déplacé de juger des ancêtres sur la base de lois modernes. ça n'a pas vraiment de sens et c'est ouvrir une boîte de Pandore dont seuls les plus gueulards ou les plus pleurnichards (suivez mon regard ) auront la clé.

  • Cher Paul-Emic, sur le plan strict de la science historique vous avez parfaitement raison : ce genre de jugement est absurde, même s’il est intéressant de discuter de notre histoire.
    Mais il est clair que ce projet de loi vise certains aspects de la politique actuelle qui sont encore plus absurdes, ce qui fait d’ailleurs qu’il est à manier avec précautions. Mais à mon avis, il dérange trop de groupes de pression et il a peu de chance de passer.

  • Cher Paul-Emic, ton commentaire est très intéressant. Comment les Allemands jugeront-ils le nazisme en 2133? soit dans 125 ans?

    On ne se prive pas de juger Néron! selon les écrits de Suétone, en particulier...

    L'Histoire est-elle un tribunal permanent? Il me semble que les historiens devraient avoir une attitude plus scientifique face à l'Histoire. Mais l'Histoire n'est pas une science exacte.
    Pour la Vendée, j'ai lu pas mal d'ouvrages. Il y a aussi tous les bobards de guerre, colportés, inévitables... dont il faut tenir compte.

  • Oui, l'Histoire est un tribunal permanent pour tous ceux qui souhaitent la ré-écrire, à des fins partisanes.
    Le devoir de mémoire est peut-être ce qui différencie, par une approche historique rigoureuse, pluridisciplinaire, factuelle, contextuelle, de ce qui est appelé communément "repentance". Ceci fait appel à tout autre chose, de mon point de vue et ne sert pas la même visée.

    Le "devoir de mémoire" a des dimensions pédagogique et contextuelle. Tout le travail fait dans cette direction permet également de relativiser le "bobard ou le propos faisandé", pour lui donner une dimension anecdotique.
    Je partage le point de vue de dire que nous vivons avec notre histoire, celle qui a fait qu'aujourd'hui je ne suis plus un serf.

  • "Il faut en effet du courage pour dénoncer l'horreur qui a servi d'exemple à toutes les révolutions du monde , lire à ce sujet Les Maîtres Penseurs de Glucksmann .Ne pas oublier, non plus, les tanneries de peau humaine, la république manquant de cuir pour les bottes de ses armées qui devaient porter la bonne parole dans toute l' Europe fit TANNER LA PEAU DES VENDEENS, Hitler n'a pas fait mieux
    Voir ARCHIVES DU MAINE ET LOIRE 1.l.1127.3. Page 101
    Une peau est conservée au Musée Dobré ( a vérifier) à Nantes"
    Ce commentaire a été posté par Jacques Reigner »

    ndb:ce commentaire ayant disparu du blog (je ne sais comment), je viens de le rétablir intégralement l'ayant conservé sur messagerie.

    Merci à Jacques Reignier pour ces informations historiques que chacun devrait connaître.

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