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Le martyre du colonel Luis Mendieta, otage des FARC

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Le colonel Luis Mendieta
La libération de Clara Rojas et de Consuelo Gonzalez de Perdomo par les Farc la semaine dernière a rejeté dans l’ombre les centaines d’autres victimes aux mains de ces rebelles sans pitié. L’un des otages, le colonel Luis Mendieta, a souffert de paralysie aux jambes. Il devait ramper pour aller faire ses besoins, le cou enchaîné, et couché dans la boue !

L’apparition miraculeuse à Bogota, dans un orphelinat, d’Emmanuel, l’enfant conçu par Clara avec un rebelle et né le 16 avril 2004, ne peut faire oublier cette tragique réalité.

Dans le pays des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), l’horreur le dispute à l’ignominie dans les rares témoignages écrits parvenus aux familles des otages. 746 séquestrés continuent de pourrir dans la jungle, enchaînés, victimes de maladies tropicales derrière les barbelés de cette guérilla considérée comme « terroriste » par l’Europe.

Captif des Farc depuis près de dix ans, le colonel Luis Mendieta a côtoyé un temps Ingrid Betancourt, elle-même enlevée par les rebelles le 23 février 2002. Tous les deux étaient malades. Ils étaient transportés dans des brancards par leurs ravisseurs.

L’histoire, ou plutôt le martyre du colonel Luis Mendieta, méritera un livre et un film, qu’Oliver Stone (JFK, Wall Street, Platoon) aura du mal à réaliser en Colombie après ses hommages au combat selon lui « héroïque » des Farc quand il est venu soutenir le président vénézuélien Hugo Chavez, en décembre 2007.

« Je vous aime, je vous adore, priez pour moi, je ne sais quand je vous reverrai », avait crié le colonel à sa famille depuis son téléphone portable, quelques minutes avant d’être enlevé par un commando des Farc dans la caserne de Mitu, en pleine Amazonie colombienne, à la frontière brésilienne, au sud-est, le 1er novembre 1998. Cette confidence avait été faite en 2004 par son épouse Maria Teresa, son fils José Luis, et sa fille Jenny Estafani, dans leur appartement de Bogota.

Maria Teresa avait sorti de ses cartons, en pleurs, les courriers de l’otage reçus jusqu’à la mi-2001. Depuis cette date, ce fut un silence total, celui d’une morgue puisque sa famille le croyait mort. Jusqu’à ce 15 janvier 2008, quand une lettre du colonel lui est parvenue, transmise par Consuelo de Perdomo après sa libération.

Un témoignage émouvant

Son témoignage a fait pleurer les 45 millions de Colombiens lorsque Maria Teresa a lu cette longue missive devant les caméras de télévision, entre deux hoquets. Le colonel a assisté au drame de Clara Rojas, enceinte, et souligne les « conditions infra-humaines » de son accouchement. Lui et les autres séquestrés ont pu jouer avec le bébé et lui confectionner des habits et des chaussures de fortune avec leurs propres vêtements.

Le martyre a commencé alors pour le colonel et pour Ingrid Betancourt, avec qui il s’est retrouvé. « Nous étions malades tous les deux, dit-il dans cette lettre. Les rebelles nous ont transportés dans des brancards. J’ai pu lui parler à l’occasion. » Mais ils ont vite été séparés. Paralysé par des douleurs dans les jambes pendant au moins cinq semaines, l’officier reçoit une série de dix piqûres de pénicilline à 5 millions d’unités chacune. « J’étais attaqué en plus par les moustiques, les araignées, et une série de bestioles », poursuit-il, avant cet aveu effrayant : « Pour mes besoins naturels, il me fallait ramper dans la boue, à l’aide uniquement de mes bras puisque mes jambes m’échappaient. »

La motricité de ses jambes lui reviendra progressivement grâce à des exercices intensifs de natation dans les rivières, mais avec la même contrainte, « une chaîne autour du cou, attachée à un piquet ». « Vos prières que j’imagine ont dû m’aider à recouvrer l’usage de mes jambes », ajoute le colonel. A cette lecture, son épouse a eu du mal à la poursuivre, d’autant que l’otage évoque alors la leishmaniose dont il a été victime, avec sept plaies dans le corps. Cette maladie parasitaire nécessitera 38 piqûres successives pour lui éviter la mort. Il subira ensuite deux crises de paludisme, avant les douleurs « dans la poitrine ou dans le cœur » qu’il évoque en dernier.

Depuis quatre ans, cet otage n’a pas vu un seul livre. Il a commencé à apprendre l’anglais avec Alan Jarra. Cet ancien gouverneur du Meta a la particularité d’avoir été enlevé en juillet 2001 par un commando des Farc alors qu’il se trouvait dans une voiture… de l’ONU. Les rebelles l’en ont arraché. Les Nations unies ont protesté, exigé sa libération, mais sans succès.

(Edition France Soir du vendredi 18 janvier 2008)

Commentaires

  • Est-ce que Sarkozy va aller chercher cet otage ?

  • Comme toi et mon compagnon je suis écoeuré des ces "oubliés", il n'y a pas que Clara Rojas et Ingrid Betancourt qui sont les victimes des Farcs, nombreux d'autres subissent cet enfer. Mais personne n'en parle, pourquoi? Ou sont leur famille pour les faire connaitre?

    Sarkozy compte t'il sauver uniquement Ingrid Betancourt car sa famille fait parler d'elle? Ou est ce du uniquement parcequ'elle se présentait aux éléctions présidentielles dans ce pays si dangereux?

  • @Maetel: je ne sais pas qui les sauvera, ces malheureux... Tout ceci est horrible. Je mets tous les articles et photos que je trouve à ce sujet. C'est un scandale! Il n'y a personne, un chef d'Etat, qui va y aller les délivrer? - Non, il n'ya pas qu'Ingrid Betancourt, hypermédiatisée je ne sais pourquoi, parce que française (double nationalité)? - Et tous les autres?
    Il faut en parler, le silence est pire que tout pour ces malheureux otages torturés, humiliés, malades. Et les Droits de l'Homme, alors, ça ne joue pas avec les FARC? Il est vrai qu'ils sont les gardiens de la cocaïne, des champs de coca, alors... C'est une armée, en fait... Il faut des moyens puissants pour les vaincre.

  • vous trouverez tout sur le site www.betancourt.info.

    C'est le site des comités de la FICIB dont les membres se battent depuis près de 6 ans pour la libération de TOUT les otages de Colombie.

    Il y a une rubrique presse mise à jour quotidiennement depuis 2002

    Bien à vous

  • il faut combattre les farcs qui sont des terroristes et les chiens de gardes des traficants de drogue.les gardiens des champs de coca qui font tant de degats dans notre societe ou une famille sur 10 est touché par cette drogue qui inonde toute l'europe qui detruit nos jeunes et mettent les familles au desespoir de voir leurs enfants dependant de ce poison qu'est la cocaine.les farcs sont responsables autant que les narco traficants car ils cautionnent et les aides a cultiver leur poison pour tuer nos enfants ils faut les combattre et en plus ils kidnappent les gens dans des conditions inhumaines et reclament des rançons il faut eradiquer tout ça..de vrais combattants qui revendique la guerilla ne se conduise pas comme des terroristes..ils combattent avec des militaires et non avec des civils et surtout ne vivent pas de l'argent de la drogue.il faudrait bruler et bombarder tous ces champs de coca en colombie...

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