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La prison de Gaza a explosé

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A Rafah, brèche dans la clôture entre Gaza et l'Egypte

Les Palestiniens continuent à franchir la frontière égyptienne pour s’approvisionner en produits alimentaires, en carburant et en médicaments. Parmi eux, Libération a contacté jeudi matin un médecin palestinien à l’hôpital central de Gaza, qui a souhaité rester anonyme. Il témoigne.

«Des jeunes, des hommes, toutes les personnes qui ont besoin de produits d’alimentation essentiels, des médicaments pour leur vie quotidienne sont aujourd’hui encore partis à Rafah, dans la partie égyptienne de la ville. J’y suis allé également pour acheter du lait pour mes enfants, notamment pour le dernier qui a trois mois, et aussi du carburant. Il n’y avait vraiment plus rien à Gaza, les prix avaient été multipliés par trois, voire par quatre pour certains produits.

On passe le mur à pieds, dans une brèche d’une vingtaine de mètres de large. Il y a des milliers et des milliers de gens qui franchissent ainsi la frontière sous l’œil des forces sécurités palestiniennes et égyptiennes qui laissent faire sans rien dire, sans demander de papiers. D’après les informations dont nous disposons, les Egyptiens ont installé un dispositif de contrôle à 50 kilomètres au sud de la frontière pour éviter que des Palestiniens fuient Gaza sans revenir. Heureusement, pour nos besoins à l’hôpital, surtout en médicament, nous avons reçu hier soir une donation de médecins égyptiens.

Ces gens qui font leur course n’agissent pas forcément avec des visées politiques: ils ont d’abord faim et veulent se soigner car pendant des mois, rien n’a pu pénétrer à Gaza. Après le blocus total (le 17 janvier), nous n’avions ni eau, ni électricité, ni carburant. Je suis resté trois jours et trois nuits dans l’obscurité et sans chauffage. Certains hôpitaux ont fermé car les générateurs ne pouvaient plus fournir assez d’énergie. Le premier jour sans électricité, cinq personnes sont mortes car les machines ne pouvaient pas fonctionner. Seuls les blocs opératoires pour les malades en danger de mort sont restés ouverts.

Depuis sept mois, nous vivions emprisonnés à Gaza. Cette prison a été explosée mercredi (23 janvier). C’est une première. Si nous continuons à vivre enfermés, il y aura d’autres explosions à nouveau à Rafah ou bien dans les territoires israéliens.

Mais cette ouverture dans la frontière n’est pas une solution. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi, à passer la frontière comme des vagabonds, des illégaux. Il faut qu’Israël, la Palestine et l’Egypte se réunissent pour rouvrir le point de passage au sud de la bande de Gaza.»

(Libération 24.01.08)

Commentaires

  • Pour une fois les mondialistes s’élèvent contre cette immigration là et demandent aux égyptiens de s’y opposer en renvoyant les Palestiniens chez eux. Je n’y comprends rien !
    Mais que fait Attila ? Il est retourné se coucher ?

  • Cher abad, Attali n'est pas d'origine italienne.

    Il survole de très haut le malheur des peuples!
    Peu lui chaut (pour reprendre son faux style 18ème!) que la France déjà en faillite croule sous le poids d'une immigration incontrôlée! Au fond, il veut faire venir des esclaves... qu'on paiera peu... Tout son rapport est dans ce seul projet! Le reste, ce sont des amusettes...
    Déraciner des Africains en les encourageant à émigrer, n'est-ce pas une forme perverse de racisme?
    Quel miroir aux "Lallouettes", également!

    Je croyais que deux prix Nobel étrangers devaient venir donner leur avis?
    Sarközy me semble dépassé... Tout lui fuit entre les doigts...

    Les Palestiniens ne veulent pas vraiment émigrer: ils veulent vivre sur leurs propres terres ancestrales, ne plus être parqués dans des camps et nourris par l'ONU. Il y a 60 ans que ça dure! Le Palestinien de base n'est pas plus responsable de ses dirigeants que nous ne le sommes des nôtres!
    Allez faire un tour sur le site France-Palestine: on y apprend bcp de choses sur la situation réelle de ce peuple. C'est un site apolitique.

    Amlitiés

  • Que n'a-t-on pas entendu à propos d'un mur célèbre, je veux parler du mur de Berlin !
    Quelle joie médiatisée que celle d'un peuple qui se retrouve après avoir abattu Le mur !
    Y aurait-il donc les "bons" murs et les "mauvais" murs ?
    Celui qui a explosé dans la bande Gaza, n'est rien d'autre que celui d'une prison.
    L'image que j'ai en moi, est celle du ghetto de Varsovie et de ses murs.
    Rien ne peut justifier ce qui est du domaine de l'aparteid.
    J'entends les silences des politiques, j'entends les justifications israéliennes.
    J'entends le cri d'un Peuple prisonnier, et c'est tout.

  • Cher christian, je pensais moi aussi au ghetto de Varsovie... Les Palestiniens (qui descendent des Philistins -de Tyr-, c'est le même mot, déformé par les siècles) sont des êtres humains, qui ont le droit de vivre. Il n'y a que de mauvais murs, de mauvais barbelés... Ils sont nourris par l'ONU dans ce camp, gigantesque, de Gaza! Je crois que la pêche leur ait interdite (c'est au bord de la Méditerranée)... Mais comment cela va-t-il finir? Encore des morts, des civils tués, des femmes et des enfants... Personne ne voudrait être à leur place!
    Ils ont surpris le monde en faisant exploser un morceau de ce Mur pour aller se ravitailler, pour ne plus être des prisonniers... pour retrouver leur dignité.
    Et les Droits de l'homme?

    Amitié

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