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"C'est lui seul qui est coupable!" explique sans convaincre la SocGen

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Jérôme Kerviel, 31 ans, courtier, né à Pont-l'Abbé...
A Pont-l'Abbé, sa ville d'origine dans le Finistère, c'est la stupéfaction. On reste anonyme mais on hésite pas à contredire la thèse de l'homme qui a agi seul pour faire perdre 4,9 milliards d'euros à la Société Générale. "C'est un garçon bien, intelligent, à qui on fait porter le chapeau", martèle un membre de sa famille, qui souhaite rester anonyme. "C'est un garçon comme il faut, qui n'est pas selon moi responsable de ce qu'on lui reproche. C'est ma conviction", assure cette personne, membre de la famille Kerviel. "C'est une famille honorable, honnête et très respectée" à Pont-l'Abbé, ajoute-t-elle. 
   
 "Cela ne tient pas debout, ni techniquement ni comptablement." Ainsi Daniel Bouton, PDG de la Société Générale, s'est défendu d'avoir cherché à déguiser des pertes liées à la crise des "subprimes" en les attribuant à un seul courtier. Il affirme que la fraude évaluée à 5 milliards d'euros dont se dit victime sa banque n'a "rien à voir avec une catastrophe qui aurait été le fait de notre stratégie. Cela s'apparente à un incendie volontaire, qui aurait détruit une grosse usine d'un groupe industriel". Il a ainsi rejeté l'hypothèse d'avoir "transféré dans un trou nouveau des pertes provenant d'un autre trou".

Daniel Bouton a également démenti la responsabilité de la Société Générale dans la chute spectaculaire des marchés financiers en début de semaine, ainsi que dans la décision de la Réserve fédérale américaine qui a abaissé mardi son principal taux directeur de 0,75%. "C'est absurde ! Ce sont les bourses asiatiques qui ont donné le la. Nous avons absolument respecté l'intégrité [des marchés] en demeurant dans la norme admise qui veut qu'un établissement ne peut à lui seul intervenir sur plus de 10% d'un marché donné", a dit Daniel Bouton.

Se voulant rassurant envers la clientèle, il a indiqué que l'augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros prévue par la banque est "une opération qui restaure toute la solidité de la Société Générale, et même, l'améliorera". "Nos forces sont intactes", a-t-il déclaré. Quant à une éventuelle OPA hostile qui pourrait être lancée par une banque concurrente sur la Société Générale, fragilisée, le PDG a indiqué que "ce ne serait pas la première fois depuis 1987", date de la privatisation de la banque.

(LCI.fr 25.01.08)

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La Société générale, une des trois premières banques françaises, a révélé jeudi avoir perdu 7 milliards d'euros, dont près de 5 milliards dans une fraude déjà qualifiée de «fraude la plus colossale de l'histoire de la finance mondiale.»
Le PDG de la société, Daniel Bouton, a expliqué que la fraude était le fait d’un «homme seul qui a construit une entreprise dissimulée à l'intérieur du groupe».
Avec l’annonce d’une augmentation de capital de 5,5 miliards d'euros, il a estimé que la situation financière était «restaurée.» La confiance, elle, semble pourtant bien ébranlée, d’autant que certains doutent de l’explication avancée par la direction.


«Il me semble étonnant que l’on puisse effectuer une telle dissimulation pendant un an, estime Elie Cohen, professeur d'économie à Science Po, interrogé par 20minutes.fr. La Société générale explique que la fraude est le fait d’un trader seul, expérimenté, qui avait travaillé en back office. Il est envisageable qu’un trader seul, en effectuant de mauvais paris, produise des pertes, mais il est difficile à croire qu’une telle dissimulation dure un an. Ce qui est plausible, c’est qu’un comportement aventureux, qui en temps normal aurait eu des conséquences limitées, provoque des pertes considérables en raison d’un retournement brutal de la situation.»

En tous les cas, ajoute Elie Cohen, «cela révèle des défauts au niveau de système de contrôle de la banque. La Société générale a réagi en annonçant une recapitalisation rapide. Mais c’est la marque d’un échec.»
C’est aussi, selon certains analystes, la marque d’une mauvaise évaluation de la crise qui secoue depuis quelques mois les marchés financiers.

«Plusieurs analystes financiers externes à la banque avaient décelé, avant les annonces de ce matin, que la Société Générale avait fait preuve d’une certaine légèreté», a remarqué Pierre-Henri de Menthon, rédacteur en chef à «Challenges». «Le 19 janvier, par exemple, la société de bourse Exane-BNP Paribas expliquait que le nettoyage n’avait pas été fait dans les comptes et que la communication financière était défaillante. “La Société générale devrait passer 3 milliards d’euros de dépréciations d’actifs supplémentaires", expliquait la note d’Exane.»
C’est «le genre d’appréciation qui a contribué à faire dévisser le cours de la Société Générale fortement ces derniers jours», a ajouté Pierre-Henri de Menthon.

Quelles conséquences pour la Société générale et ses clients?

«Tout d’abord, les petits épargnants n’ont pas de soucis à avoir, il n’y a pas lieu de paniquer», a assuré Elie Cohen. En revanche, à plus long terme, cela pourrait amener la Société générale à changer de stratégie. Jusque là, elle était la championne absolue des produits dérivés. Ce sont eux qui ont posé problème. On peut aussi se demander si à l’avenir elle pourra rester indépendante.»

(20minutes.fr 25.01.08)

 

Commentaires

  • intéressant de noter combien les media ont livré l'identité de cet homme avec facilité alors meme qu'habituellement l'identité des usual suspects ou jeunes reste secréte. de la à penser qu'il nya de réserve et de présomption d'innocence que pour les cpf, il nya qu'un pas.

  • Même s'il n'encaisse qu'1 % ,l'opération reste trés rentable.
    Attendons de voir qui va lancer une OPA sur cette banque.

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