La neige, le froid, un vent mordant qui tenaille doigts, oreilles, et jusqu'à la colonne vertébrale, malgré l'épaisseur des vêtements. Visiter le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, est aussi une épreuve physique. Et c'est exprès.
Les rescapés qui acceptent, depuis des années, de revenir dans ce lieu terrible avec les lycéens d'Ile-de-France pour témoigner de la barbarie nazie, demandent expressément à partir en hiver. «Pour eux, les ruines du camp ne traduisent pas ce qu'ils ont vécu. Pas assez. Partir en hiver, quand il fait si froid en Pologne, est la seule façon d'approcher les conditions de vie qu'ils avaient», confie Charlotte, du Mémorial de la Shoah.
Chaque année depuis 2000, sous l'égide du conseil régional d'Ile-de-France, 240 élèves de première ou de terminale font le voyage. Partis le 28 novembre dernier, après s'être levés à 3h30 du matin, ces jeunes gens de 16 à 19 ans ont découvert, avec leurs enseignants, un lieu dont ils n'avaient entendu parler que dans les livres. Avec émotion, angoisse, inquiétude, et parfois un peu d'humour pour évacuer la tension, ils ont passé la «porte de la mort», longé les voix ferrés où arrivaient les wagons. Ils ont découvert les baraquements, les ruines des chambres à gaz.
Profondément touchés par la disponibilité d'Ida Grinspan et d'Yvette Lévy, qui accompagnaient le voyage, ils ont voulu faire part de leur émotion. Deux mois après le voyage, le 28 janvier, ils ont lu des textes écrits dans l'avion du retour, ou quelques jours plus tard. Traduisant leur indignation et leur souhait que l'Histoire ne revive jamais si noire époque, ces lycéens se sentent investis d'une mission, celle de poursuivre le travail de mémoire.
Commentaires
On met toujours en exergue l'horreur des "chambres à gaz"(cfr Faurisson) mais les horreurs de la survie quotidienne devaient largement les
dépasser en épouvante (typhus,coups,exécutions sommaires,expériences du bon dr mengelé,...).