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Les Bruni-Tedeschi: une riche famille juive de Turin

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Château et jardins de Castegneto-Po
Nicolas Sarközy doit beaucoup aux Brigades rouges. Sans les menaces terroristes et la psychose des enlèvements qui ont traumatisé l'Italie au début des années 1970, rien n'aurait dû pouvoir troubler l'existence dorée des Bruni-Tedeschi. Et le chef de l'Etat n'aurait sans doute pas rencontré sa troisième femme, Carla, nouvelle "première dame de France".

 

L'histoire commence en Italie du Nord, sur un air de déjà-vu. Une famille de la haute bourgeoisie reçoit les artistes et le très beau monde dans le château familial de Castegneto Po, à Turin. Cela pourrait être le jardin des Finzi-Contini, cette riche famille juive de Ferrare, intellectuelle et raffinée, si assimilée, "si peu juive", et que les lois raciales de Mussolini finissent par rattraper dans les années 1930, décrite par le romancier Giorgio Bassani. C'est, en fait, le jardin des Bruni-Tedeschi, une riche famille d'origine juive de Turin, cultivée, artiste et éclairée, qui échappe à la déportation mais fuit au début des années 1970, de peur des Brigades rouges naissantes et des crimes crapuleux de la 'Ndrangheta calabraise.

 

Le cinéma a raconté l'une et l'autre de ces destinées. En 1970, Vittorio De Sica a filmé Le Jardin des Finzi-Contini. En 2003, Valeria Bruni-Tedeschi, la soeur de Carla, l'a fait à sa façon, déprimée et gracieuse. Il est plus facile pour un chameau..., son premier film, où elle joue son propre rôle, commence par la confession à son curé d'une jeune femme complexée : "Je suis riche, très riche, un truc énorme. Je crois que c'est pour ça que je me sens coupable depuis toujours." Comme dit l'Evangile, "il est plus facile pour le chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour le riche d'entrer au royaume des cieux". Federica (Valeria), qui aspire au paradis, en suffoque. Les autres membres de la famille le vivent nettement moins mal. On reconnaît aisément son père, Alberto, sa mère, Marisa, son frère, Virginio, et sa soeur, Carla, brossée sans indulgence sous les traits d'une boudeuse égoïste.

Hors cadre, on pourrait écrire le roman des parents de Marisa, des aristocrates piémontais à cheval sur les traditions. Ou celui du grand-père paternel, Virginio Tedeschi, converti au catholicisme pendant la première guerre mondiale pour épouser une demoiselle Bruni. Ou encore celui du fils de celui-ci, Alberto Bruni-Tedeschi, qui est figuré dans le film de Valeria, sa fille, au moment où la maladie l'emporte.

Alberto hérite d'une entreprise familiale fondée en 1888 et devenue une multinationale, la Ceat, numéro deux en Italie dans le secteur des pneumatiques et câbles électriques pour l'automobile. Cet industriel doué et chanceux trouve le temps de se consacrer à sa vraie passion, la musique. Parallèlement à des études de droit, il a travaillé le piano et la composition dodécaphonique. Il ne cessera d'écrire de la musique, jusqu'à sa mort, en 1996, à 81 ans. Son premier opéra, Villon, sur un livret de Tullio Pinelli (futur scénariste de La Dolce Vita de Fellini), est remarqué à sa création à Bergame, en 1941.

Ses oeuvres se jouent à la Scala de Milan. De 1959 à 1971, il prend la direction du Teatro Regio de Turin. Au cours de cette double vie d'industriel et de musicien à succès, il rencontre la jeune Marisa Borini, pianiste concertiste. Trois enfants naissent : Virginio en 1960, Valeria en 1964, Carla en 1967. Ils mènent dans leur palais une existence dorée, servis par un personnel en livrée, habitués à la compagnie de Karajan, la Callas, Noureev ou Visconti.

Carla apprendra, peu avant la mort d'Alberto, ce qui est pour une bonne partie de la société turinoise un secret de Polichinelle : Alberto Bruni-Tedeschi n'est pas son père biologique. Maurizio Remmert, 61 ans, un entrepreneur italien installé au Brésil, l'a confirmé le 8 janvier à un quotidien de Sao Paulo. Il a vécu pendant six ans une histoire d'amour clandestine avec Marisa Borini. Il avait moins de 20 ans, elle en avait 32, la musique les avait rapprochés : lui passionné de guitare classique, elle à son clavier. Pour le troisième mariage de Maurizio Remmert, en octobre 2007, Carla Bruni se trouvait parmi les invités avec sa demi-soeur, Consuelo. Samedi 2 janvier, il figurait parmi les invités au mariage célébré à l'Elysée.

Mais revenons à ce début des années 1970. La mode est à l'enlèvement des grands patrons et de leur famille, pour motifs politiques ou crapuleux. Alberto Bruni-Tedeschi se sait une cible idéale. Prêt à vendre son entreprise et la plupart de ses biens, il décide d'un coup de quitter l'Italie. "On doit partir à Paris parce qu'on est riches, et il y a des gens qui veulent nous enlever", explique la mère à ses enfants dans le film de Valeria.

En 1972, toute la famille débarque à Paris. L'ancienne nounou, Maria Anna Parolin, aujourd'hui âgée de 84 ans, a raconté au quotidien de Venise Il Gazzettino, le 3 janvier, comment les enfants étaient en permanence escortés par des gardes du corps. Dans un grand appartement, près de la tour Eiffel, fréquenté par le Tout-Paris de la politique et de la finance, le traumatisme de l'exil parisien n'est pas tout à fait insupportable. Jacques Chirac, selon l'ancienne employée, y déjeune souvent.

Le rêve de Marisa, lors des vacances d'été dans leur résidence de Cap Nègre, sur la Côte d'Azur, est que ses enfants fassent amis-amis avec les petits voisins, les jeunes Grimaldi : Caroline, Albert et Stéphanie. Dans un entretien croisé avec sa soeur (Les Inrockuptibles, 2003), Carla parlait ainsi de sa jeunesse : "C'était une époque et un milieu où l'on n'élevait pas vraiment ses enfants. Moi, j'ai été élevée par Valeria. La seule douleur que j'ai de mon enfance, c'est ça ; et le seul bonheur que j'ai de mon enfance, c'est elle."

En France, Alberto Bruni-Tedeschi partage son temps entre sa musique et le Louvre des antiquaires, où il achète objets, meubles et tableaux avec le discernement des connaisseurs fortunés. La vente aux enchères d'une partie de sa collection, en mars 2007, rapportera 18,7 millions d'euros, reversés partiellement au profit d'une fondation pour la recherche médicale portant le nom de Virginio, l'aîné des enfants, mort d'un cancer en 2006, à 46 ans.

Marisa Borini s'occupe assidûment de cette fondation et tient auprès de ses filles son rôle de "mamma" à l'italienne. Actrice épisodique des films de Valeria, elle est apparue coiffée d'une chapka à Disneyland sur la désormais célèbre photo du magazine Point de vue, entre Carla et Nicolas Sarkozy, puis auprès de son futur gendre lors de la visite officielle du président français au pape, le 20 décembre 2007.

Virginio, l'aîné, diplômé en arts graphiques, était beau, artiste, aventurier, marin. Au beau monde, il préférait le tour du monde. Il prenait le large vers les mers lointaines. Valeria, devenue une icône du cinéma d'auteur comme scénariste, actrice et réalisatrice, avait abandonné sa khâgne pour rejoindre la troupe de Patrice Chéreau, à l'école du Théâtre des Amandiers de Nanterre.

Carla, qui a eu sa première guitare à 9 ans, avait commencé à New York sa carrière de top-modèle international, avant de devenir chanteuse de charme à grand succès. En 2002, son premier disque, Quelqu'un m'a dit, s'est vendu à 1,2 million d'exemplaires. Elle n'a pas attendu d'être la première dame de France pour entrer dans les livres. Sa vie de croqueuse d'hommes a fait d'elle l'héroïne malgré elle, sous les traits d'une certaine Paula, de Rien de grave (éd. Stock), roman impitoyable de Justine Lévy, amère de s'être vu "chiper" par elle son ex-mari, le philosophe Raphaël Enthoven, père du fils de Carla. Elle entre maintenant dans le roman de l'Elysée.

(le Monde - O4.02.08)

Commentaires

  • Comme à son habitude, l’immonde nous pond des « articles » filandreux, bien embrouillés et tortueux, qu’on a beaucoup de mal à suivre. On finit tout de même par comprendre deux choses :
    - dans la fiction, les Finzi-Contini ont dû fuir les persécutions de Mussolini et des fascistes ;
    - dans la réalité, les Bruni-Tedeschi ont continué de s’enrichir et en 1941 ils ont même créé un opéra.
    Mais je me trompe peut-être.

  • Tu as du mettre la pub (vers le début de l'article) par hasard, non ? C'est ça de faire un copier/coller sans faire attention ! mdr

  • Ai également noté que si Mussolini n'avait pas effrayé la famille, ce sont les Brigades Rouges qui nous les ont légué. Grazie e viva el Duce Sarkosy!

  • je suis un homme qui estime beaucoup les femmes juives sont sensuelles et belles et généreuses, je veux devenir un vrai époux pour une juive riche en culture en argent et d'amour pour que nous vivrons ensemble durant toute notre vie en vrai amour.venez je vous tend ma main seulement je vous dis que je suis pauvre voici mon é-mail djamel245@hotmail.fr

  • A Ali/Djamel : bonne chance, et …… que Dieu vous garde !

  • @ali: ce blog n'est pas un site de rencontres. C'est ailleurs qu'il faut mettre ton e-mail.

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