Le président Nicolas Sarközy a dévoilé vendredi son très attendu "plan banlieue". Son ambition, a-t-il expliqué devant un parterre d'un millier de personnes réunies sous les ors de la République, est de "réinventer la ville", évoquant un "enjeu de civilisation". "Il y a des quartiers dans notre pays où l'on a moins de droits et moins de chances que d'autres", a relevé le chef de l'Etat. "Nous avons tous appris au moins une chose au cours de ces 20 dernières années, c'est qu'il ne suffisait pas de créer un ministère de la Ville, ni de débloquer des crédits, ni de repeindre les immeubles, pour que dans certains quartiers, de plus en plus d'habitants ne se sentent pas laissés pour compte abandonnés de tous, mis à l'écart de la République de ses solidarités et de ses lois", a ajouté Nicolas Sarközy, en présence de plusieurs ministres, dont celles en charge du dossier Christine Boutin et Fadela Amara.
A cette occasion, il a réitéré "tout son soutien" à la secrétaire d'Etat à la Ville. "Je voulais dire combien l'entrée dans le gouvernement de Rachida Dati, de Fadela, de Rama, constitue un fait historique sur lequel il sera impossible de revenir pour ceux qui me succéderont", a-t-il lancé. LCI.fr vous propose un résumé point par point des principales mesures annoncées par le Chef de l'Etat pour sortir les banlieues de leur isolement.
Création de 30 sites d'excellence
Création dans les quartiers prioritaires de "30 sites d'excellence", dont au moins six lycées professionnels, où l'enseignement devra "rivaliser avec les meilleurs établissements" scolaires. Ces établissements seront jumelés avec des établissements d'enseignement supérieur ou des entreprises et recruteront dans des "classes d'élite" les meilleurs élèves de chaque niveau. Ils seront dotés d'un encadrement renforcé par une "équipe de soutien" et d'une "banque de stages".
4000 places dans des "internats de réussite éducative"
Ces internats seront à proximité des quartiers sensibles. Ils seront destinés aux enfants issus de milieux défavorisés. "Dès le plus jeune âge, les enfants des milieux défavorisés qui montrent des bonnes aptitudes scolaires, qui ne peuvent pas étudier chez eux dans de bonnes conditions se verront proposer un hébergement dans des internats", a-t-il déclaré. Il a précisé qu'il ne s'agirait pas des "austères internats de jadis" mais "d'internats d'excellence modernes où les enfants seront totalement pris en charge pendant la semaine".
Généralisation des "écoles de deuxième chance"
Ils offriront une "insertion durable dans l'emploi" à entre 15.000 et 20.000 jeunes sans qualification des quartiers les plus difficiles à l'horizon 2012. "La deuxième chance va devenir un droit pour tous", a insisté le président. Il a demandé au ministre de l'Education Xavier Darcos de recenser "la totalité des jeunes qui ne sont inscrits dans aucun établissement l'année suivante". "Il faudrait les identifier, faire un fichier", "pour la bonne cause", a-t-il insisté, puisqu'il s'agit de "les prendre par la main". Les ressources de ces écoles seront accrues par une extension de la possibilité faite aux entreprises de les financer par la taxe d'apprentissage.
Expérimentation d'un contrat d'autonomie pour les jeunes chômeurs
Ce contrat offrira un soutien renforcé et personnalisé aux jeunes de moins de 26 ans vivant en zone urbaine sensible (ZUS). Il sera proposé à 45.000 jeunes pendant trois ans dans une soixantaine de départements particulièrement touchés par le chômage. Les jeunes signeront ce contrat avec des entrperises ou des organismes spécialisés sélectionnés sur appel d'offre lancé par l'Etat. Rémunérés en fonction des résultats obtenus, ces jeunes bénéficieront d'un "accompagnement individualisé" pendant un an. A l'issue d'une période de soutien intensif de six mois, ils se verront octroyer "un emploi durable, un contrat d'apprentissage ou une formation vraiment qualifiante".
30 entreprises se sont engagées à recruter plus de 7.000 jeunes des quartiers en 2008, répondant ainsi au Plan Banlieues, a affirmé vendredi la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde.
Expérimenter le "busing" à l'école primaire
"La carte scolaire est un échec" a constaté le chef de l'Etat. Le "busing" vise favoriser la mixité sociale dans les écoles en permettant, grâce à un système de transport, aux élèves de quartiers en difficulté de fréquenter d'autres établissements scolaires de leur ville. Ce système sera expérimenté pendant trois ans avec des élèves de CM1 et CM2.
4000 policiers supplémentaires dans les quartiers
Deux ans après les violences urbaines de fin 2005, Nicolas Sarkozy a annoncé le déploiement de 4.000 policiers supplémentaires en trois ans dans les quartiers difficiles. "Le premier devoir de l'Etat c'est d'assurer la sécurité", a-t-il déclaré. "J'assume tout ce que j'ai dit et fait par le passé sur le sujet", a-t-il ajouté en faisant notamment allusion à des propos ( kärcher, racaille) tenus lorsqu'il était ministre de l'Intérieur et qui lui ont été beaucoup reprochés. "Nous allons mettre fin à la loi des bandes, à la loi du silence, à la loi des trafics", a-il déclaré. Selon un document de l'Elysée, 200 "unités territoriales des quartiers" se consacreront au maintien de l'ordre et "protègeront les habitants des quartiers à tout moment". Elles assureront une "présence visible et dissuasive sur des points fixes". Des "compagnies de sécurisation spécialisées" comptant plus d'une centaine d'hommes chacune seront également créées pour lutter contre les violences urbaines. "La première compagnie verra le jour dès le premier semestre 2008 en Seine-Saint-Denis".
500 millions d'euros pour les transports
Cette somme sera prélevée sur les financements du Grenelle de l'environnement, pour développer les transports en commun dans les quartiers sensibles. "Il est inadmissible que dans certains quartiers de la République la population soit assignée à résidence", a déclaré le chef de l'Etat. "L'Etat va se réengager pour aider les collectivités à construire des voies de bus, des tramways et à les sécuriser. Une part de cet effort financier sera réservée à l'Ile-de-France, a-t-il précisé.
Il est a noté que c'est la seule somme évoquée dans tout le plan. A aucun moment, le budget global du plan n' été évoqué. La secrétaire d'Etat à la Politique de la ville Fadela Amara l'avait évalué à un milliard d'euros.
Un représentant de l'Etat dans chaque quartier
"Je veux qu'il y ait un représentant de l'Etat par quartier" et "je veux qu'il soit à temps plein", a déclaré Nicolas Sarkozy. Une généralisation effective d'ici le 1er septembre. Ce représentant sera "doté d'une véritable autorité sur les services de l'Etat dans le quartier pour imposer la mise en oeuvre des objectifs mis en oeuvre au plan national et pour pouvoir les obliger à travailler ensemble", a-t-il encore dit. (C'est constitutionnel, ça?)
De qui tiendront-ils leur autorité, ces "missi dominici" de quartier? Des assocs?
(LCI.fr 08.02.08)
Commentaires
Ces annonces ne sont que du blabla, et ce blabla même est pour une part scandaleux, pour une autre absurde, et pour l'ensemble à côté de la plaque et déjà inefficace. Encore une fois la prétendue rupture n'est pas au rendez-vous, c'est le même discours faux-cul et mollasson auquel on est habitué. Entre un élitisme qui irait jusqu'à arracher les enfants à leurs familles et un amalgame toujours plus grand entre la France et Paris (allez, soyons sympa, l'ile de France), on baigne encore et toujours dans le n'importe quoi.
Après les états d'âme du matin, la révolte du matin ;-) Finalement j'aime bien ce blog!
@Ivi Kromm: merci!
Entièrement de ton avis: assez de ces discours de faux-cul!
Bon week-end!
C’est quand même une belle brochette que l’on voit sur cette photo ! (que fait Borloo, il pelote Fadela ?)
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Mais voilà un plan sérieux qui va résoudre ‘le problème des banlieues’ (puisque c’est comme cela qu’il faut l’appeler) : on va renforcer les transports, ce qui va permettre aux ‘jeunes’ de brûler encore plus de bus, il faut bien que jeunesse se passe. Par contre, il ne donne qu’une seconde chance, au lieu d’en donner trois : il va donc leur manquer une chance, aux cpf, et ça recommencera !
Vu la foule de bronzés et autres sales gueules (avec une casquette!)venant de la banlieue, qui se pressaient autour du Nabot à l'élysée(pour savoir qui aurait le fric du contribuable) on se serait crû à un voyage Algéro-marocco -tunisien-Ivoirien.
@ JLA : j'ai envie de dire ET ALORS ? Est ce obligatoire de faire ses amalgames "bronzé et autres sale gueule" ?
le plan est ambitieux, est aux cul, ne donne aucun financement, est mielleux...rien d'étonnant, c'est du Sarkozy ...
Cela dit les intentions ne sont pas mauvaises (certains propositions sont même bonnes je trouve), si seulent il y avait une solution, je doute que celle i soit un jour mise en place ! Super menteur le retour !
Tiens la super troll est de retour, avec ses petites provocations !
Oui, il y a une solution et tout le mode la connaît ; mais on n’a pas le droit d’en parler : il y a des lois pour cela.
@ JESSICA.
Et alors! MARRE d'assister financierement(1 milliard) toujours les pour mêmes feignasses,qui cassent,brûlent,attaquent les pompiers,les Keufs,les commerçants.
Toujours les mêmes qui ne supportent pas notre système,mais en abusent...alors du balai.