Emmanuelle Mignon, 38 ans, catholique...
Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarközy, a joué un grand rôle dans la décision du président de la République de faire "porter par des élèves de CM2 la mémoire" des 11000 enfants juifs français disparus dans les camps de concentration nazis. Emmanuelle Mignon a accepté, pour le Journal du Dimanche, de revenir sur la genèse de cette idée. Entretien.
Vous avez travaillé avec le président de la République sur le discours du Crif ; comment a-t-il été décidé de confier la mémoire d'un enfant français victime de la Shoah à un enfant de 10 ans?
Quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, il s'est énormément occupé des questions d'antisémitisme. On a beaucoup travaillé à l'époque sur le sujet, mais il y a un dossier sur lequel on avait du mal à avancer, c'était celui de l'enseignement de la Shoah. Cet enseignement est fondamental, mais l'Education nationale rencontre parfois des difficultés pour le mettre en oeuvre, alors même que certains actes antisémites sont commis par des enfants de 10 ans contre des enfants de 10 ans. Devenu président de la République, Nicolas Sarkozy a souhaité qu'on travaille avec l'Education nationale et des représentants des institutions juives pour voir ce que l'on pourrait proposer sur le sujet.
Comment recevez-vous les réactions, notamment celle de Simone Veil qui a été très rude?
On entend bien sûr les critiques. C'est un dossier sur lequel il y a un vrai enjeu politique et éducatif. Certains enseignants ont du mal à aborder la Shoah devant leurs élèves, ne savent pas comment s'y prendre, expriment un désarroi croissant. Des comparaisons avec d'autres conflits surgissent. Le président de la République a la volonté très nette de ne pas céder sur cet enseignement. Non seulement on ne doit pas fléchir devant la difficulté, mais on doit aider les enseignants en leur donnant de nouvelles pistes et empêcher les amalgames entre la Shoah et d'autres drames...
Mais ils existent aussi...
Personne ne le conteste, mais ce sont des drames politiques. Les enfants palestiniens, vietnamiens, d'autres encore ont été victimes de conflits politiques, qui doivent et qui sont enseignés; mais avec la Shoah, les enfants ont été victimes du racisme. En enseignant la mémoire de ce génocide, on prémunit toute la société contre ce fléau...
"La Shoah est le crime raciste absolu"
Certes, mais pourquoi ne pas confier la mémoire des enfants arméniens, des enfants noirs victimes de l'esclavagisme...?
Parce que tout le monde reconnaît que la Shoah est le crime raciste absolu. Il est donc logique de faire de l'enseignement de la Shoah l'instrument d'une lutte sans merci contre le racisme sous toutes ses formes et pas seulement contre l'antisémitisme. Ensuite se pose la question de savoir comment on en parle aux enfants et à quel moment. Dans les discussions que nous avons eues avec le Président et Xavier Darcos, nous nous sommes interrogés à ce propos. En plus de l'histoire au secondaire, nous avons pensé qu'il fallait que le drame de la Shoah soit évoqué avant parce que l'on ne touche pas les collégiens de 15 ans de la même manière que les enfants plus jeunes. C'est à eux que nous avons voulu nous adresser en proposant que les enfants soient sensibilisés aux conséquences dramatiques du racisme à travers l'histoire d'enfants du même âge qu'eux, vivant dans le même pays qu'eux.
Pourtant, quand Simone Veil fait remarquer que c'est lourd à porter pour un enfant "de s'identifier à un enfant mort", n'a-t-elle pas raison?
C'est vrai. Mme Veil a raison. On va travailler avec la communauté éducative et avec tous ceux qui s'investissent dans la mémoire de ces sujets, pour voir la meilleure manière de faire. Si vous prenez Le Journal d'Anne Frank, des milliers d'enfants ont été marqués par cet écrit. Et c'est un journal qu'on lit quand on a 10 ans. Il ne s'agit ni de traumatiser, ni de culpabiliser les enfants, mais il ne faut pas non plus les infantiliser en permanence. Ces faits dramatiques ont eu lieu, ils ont touché des enfants très jeunes et, comme l'a dit Xavier Darcos, nous faisons confiance à la communauté éducative pour trouver les mots, la manière, les moyens d 'y sensibiliser les enfants. Le discours du Président était très clair : l'enjeu est d'éduquer la victime potentielle comme le citoyen responsable parce nous pouvons tous un jour être victimes d'actes de racisme et nous pouvons tous un jour en devenir les auteurs. La Seconde Guerre mondiale a montré que les choses pouvaient aller très vite dans un sens comme dans l'autre. C'est un enjeu de civilisation que de transmettre la Mémoire et les leçons de ces événements.
N'y avait-il pas d'autres moyens?
Je sais qu'il a été suggéré que la mémoire d'un enfant victime de la Shoah puisse être confiée à une classe entière. Nous sommes tout à fait ouverts à ce genre de propositions.
Ne craignez-vous pas cependant, comme le dit encore Simone Veil, d'attiser les antagonismes religieux?
Pour moi, c'est un argument qui justifie au carré la proposition qui a été faite. Enseigner la Shoah, c'est combattre toutes les formes de racisme. Les discriminations dont sont victimes aujourd'hui les personnes issues de l'immigration ont la même origine que les crimes dont les juifs ont été victimes: la bête immonde du racisme. Je n'ai aucun doute sur le fait que les enseignants sauront expliquer cela aux enfants et que les parents seront convaincus, quelles que soient leurs convictions, que si l'on n'apprend pas aux gamins que le racisme est quelque chose de monstrueux, on finira un jour par tous en être victimes. L'argument de l'antagonisme religieux va totalement dans le sens du bien-fondé de la mesure.
Pas question donc de revenir dessus?
Transmettre la Shoah est essentiel. Soutenir et aider les enseignants dans cet enseignement est une priorité. Cela n'a pas toujours été le cas. Nous sommes au travail pour le faire sans fléchir et d'une manière adaptée à chaque âge.
Quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, il s'est énormément occupé des questions d'antisémitisme. On a beaucoup travaillé à l'époque sur le sujet, mais il y a un dossier sur lequel on avait du mal à avancer, c'était celui de l'enseignement de la Shoah. Cet enseignement est fondamental, mais l'Education nationale rencontre parfois des difficultés pour le mettre en oeuvre, alors même que certains actes antisémites sont commis par des enfants de 10 ans contre des enfants de 10 ans. Devenu président de la République, Nicolas Sarkozy a souhaité qu'on travaille avec l'Education nationale et des représentants des institutions juives pour voir ce que l'on pourrait proposer sur le sujet.
Comment recevez-vous les réactions, notamment celle de Simone Veil qui a été très rude?
On entend bien sûr les critiques. C'est un dossier sur lequel il y a un vrai enjeu politique et éducatif. Certains enseignants ont du mal à aborder la Shoah devant leurs élèves, ne savent pas comment s'y prendre, expriment un désarroi croissant. Des comparaisons avec d'autres conflits surgissent. Le président de la République a la volonté très nette de ne pas céder sur cet enseignement. Non seulement on ne doit pas fléchir devant la difficulté, mais on doit aider les enseignants en leur donnant de nouvelles pistes et empêcher les amalgames entre la Shoah et d'autres drames...
Mais ils existent aussi...
Personne ne le conteste, mais ce sont des drames politiques. Les enfants palestiniens, vietnamiens, d'autres encore ont été victimes de conflits politiques, qui doivent et qui sont enseignés; mais avec la Shoah, les enfants ont été victimes du racisme. En enseignant la mémoire de ce génocide, on prémunit toute la société contre ce fléau...
"La Shoah est le crime raciste absolu"
Certes, mais pourquoi ne pas confier la mémoire des enfants arméniens, des enfants noirs victimes de l'esclavagisme...?
Parce que tout le monde reconnaît que la Shoah est le crime raciste absolu. Il est donc logique de faire de l'enseignement de la Shoah l'instrument d'une lutte sans merci contre le racisme sous toutes ses formes et pas seulement contre l'antisémitisme. Ensuite se pose la question de savoir comment on en parle aux enfants et à quel moment. Dans les discussions que nous avons eues avec le Président et Xavier Darcos, nous nous sommes interrogés à ce propos. En plus de l'histoire au secondaire, nous avons pensé qu'il fallait que le drame de la Shoah soit évoqué avant parce que l'on ne touche pas les collégiens de 15 ans de la même manière que les enfants plus jeunes. C'est à eux que nous avons voulu nous adresser en proposant que les enfants soient sensibilisés aux conséquences dramatiques du racisme à travers l'histoire d'enfants du même âge qu'eux, vivant dans le même pays qu'eux.
Pourtant, quand Simone Veil fait remarquer que c'est lourd à porter pour un enfant "de s'identifier à un enfant mort", n'a-t-elle pas raison?
C'est vrai. Mme Veil a raison. On va travailler avec la communauté éducative et avec tous ceux qui s'investissent dans la mémoire de ces sujets, pour voir la meilleure manière de faire. Si vous prenez Le Journal d'Anne Frank, des milliers d'enfants ont été marqués par cet écrit. Et c'est un journal qu'on lit quand on a 10 ans. Il ne s'agit ni de traumatiser, ni de culpabiliser les enfants, mais il ne faut pas non plus les infantiliser en permanence. Ces faits dramatiques ont eu lieu, ils ont touché des enfants très jeunes et, comme l'a dit Xavier Darcos, nous faisons confiance à la communauté éducative pour trouver les mots, la manière, les moyens d 'y sensibiliser les enfants. Le discours du Président était très clair : l'enjeu est d'éduquer la victime potentielle comme le citoyen responsable parce nous pouvons tous un jour être victimes d'actes de racisme et nous pouvons tous un jour en devenir les auteurs. La Seconde Guerre mondiale a montré que les choses pouvaient aller très vite dans un sens comme dans l'autre. C'est un enjeu de civilisation que de transmettre la Mémoire et les leçons de ces événements.
N'y avait-il pas d'autres moyens?
Je sais qu'il a été suggéré que la mémoire d'un enfant victime de la Shoah puisse être confiée à une classe entière. Nous sommes tout à fait ouverts à ce genre de propositions.
Ne craignez-vous pas cependant, comme le dit encore Simone Veil, d'attiser les antagonismes religieux?
Pour moi, c'est un argument qui justifie au carré la proposition qui a été faite. Enseigner la Shoah, c'est combattre toutes les formes de racisme. Les discriminations dont sont victimes aujourd'hui les personnes issues de l'immigration ont la même origine que les crimes dont les juifs ont été victimes: la bête immonde du racisme. Je n'ai aucun doute sur le fait que les enseignants sauront expliquer cela aux enfants et que les parents seront convaincus, quelles que soient leurs convictions, que si l'on n'apprend pas aux gamins que le racisme est quelque chose de monstrueux, on finira un jour par tous en être victimes. L'argument de l'antagonisme religieux va totalement dans le sens du bien-fondé de la mesure.
Pas question donc de revenir dessus?
Transmettre la Shoah est essentiel. Soutenir et aider les enseignants dans cet enseignement est une priorité. Cela n'a pas toujours été le cas. Nous sommes au travail pour le faire sans fléchir et d'une manière adaptée à chaque âge.
(JDD 17.02.08)
Selon les propos d'Emmanuelle Mignon, la race juive existe! Etre juif, ce n'est donc pas seulement une identité religieuse comme on le croit généralement.
Il est ignoble de procéder à cette "sélection" entre les petites victimes, car tous ces enfants ont été et demeurent égaux devant l'horreur et la barbarie.
Commentaires
Avec une telle décision,l'antisémitisme va s'accroître comme jamais:il n'y a pas à dire le nain sait s'entourer de
conseillers calamiteux qui vont le mener sûrement vers
des records d'impopularité.
Comparer les "dicriminations" envers les immigrés et la shoah,il faut oser le faire et je me demande si cette dame n'est pas trotskyste ou qqchose de semblable.
De toute façon même sI cette mesure est rendue obligatoire,il n'y aura apersonne pour vérifier si les élèves retiennent effectivement le nom d'un enfant issu de la Shoah;de plus,c'est une mesure aisément sabotable par les profs.
cher marcel, cette Mignon, véritable éminence grise du nain, bourrée de diplômes, folle de pouvoir, est catholique - et elle pourrait être affiliée à l'Opus dei... Elle rédige tous ses discours, c'est une personne cachée dans l'ombre, mais très dangereuse. Je la trouve laide moralement. Elle m'inspire de la répulsion. Non, on ne trie pas entre les enfants morts: c'est indécent, c'est ignoble même...
je doute qu'un enfant issu du tiers monde musulman comprenne bien que "Enseigner la Shoah, c'est combattre toutes les formes de racisme".
Encore une fois les faits nous donnerons raison. ça ne mène pas toujours au pouvoir mais ça fait plus de 30 ans que j'ai raison. Malheureusement.
Cher Paul-Emic, moi aussi, il y a plus de trente ans que les faits, les événements me donnent raison... Hélas!
Le racisme anti-FDS ? Connaît pas ! Au fait de quelle race est-elle ?
A part ça, elle est mignone, la mignon ! Mais, elle, c’est tout dans les jambes, rien dans la tête : elle ne sait que régurgiter la propagande que ses profs gauchistes (pardon pour le pléonasme) lui ont bourrée dans le crâne. Pas un sous de bon sens, pas un éclair de lucidité ! La pauvre !
Cher abad, elle est française, catholique, et bourrée de diplômes! Mais elle n'a rien compris...
Amitiés!
Merci, chère Gaëlle, pour ces précisions. Mais cela ne nous dit pas de quelle race elle est. Car des Françaises, catholiques, bourrées de diplômes et qui ont un pois chiche à la place du cerveau, il y en a de toutes les races !
Amitié.
C'est amusant ce télescopage avec les subventions communeautaires critiquées par Yvan Stefanovitch -obligé de rappeler ses origines pour ne pas être taxé d'antisémite- et qui retombent sur la tête de Cavada...
@Les Zéroïnes: nous vivons dans un tel état de censure que le simple fait d'ECOUTER, sans approuver d'aucune façon, dans un "café politique", un journaliste parler de subventions à des assoc. juives ou homos (Y.S. parle aussi des assoc. cathos!), ECOUTER sans se lever et hurler au RACISME, ou se jeter sur le type, le gifler, etc... est devenu un DELIT! C'est effarant! - Eh oui, ça retombe bien sur JM Cavada! Que devait-il faire? Lui intimer l'ordre de se taire? Se lever et partir? Appeler les flics?
Cher abad, pour savoir de quelle "race" est cette personne, vu que les races n'existent pas, il faudrait le Dr Montandon, de funeste mémoire!
C’est vrai, Gaëlle, qu’il faut le Dr Montandon ? Parce que j’hésitais entre une Salers et une Aubrac, les races supérieures !