AFP. 22.02.08 La Russie a déclaré vendredi qu'elle se réservait le droit d'"utiliser la force" si l'Otan ou l'Union européenne "défient" l'ONU sur le Kosovo et a renvoyé la responsabilité pour les violences de la veille à Belgrade aux pays occidentaux.
"Nous n'avons aucun doute que prochainement des bases militaires de l'Otan seront déployées au Kosovo", a-t-il ajouté, cité par Itar-Tass au cours d'une vidéoconférence depuis Bruxelles.
"Il y a des informations inquiétantes qui doivent encore être vérifiées, selon lesquelles certains militaires, responsables de l'Alliance atlantique posent la question de savoir s'il faut décider d'empêcher des dirigeants de la Serbie d'entrer sur le territoire du Kosovo", a dit M. Rogozine.
La Russie "regrette" les violences survenues jeudi à Belgrade, mais renvoie la responsabilité aux pays qui ont reconnu unilatéralement l'indépendance du Kosovo, a déclaré pour sa part le porte-parole de la diplomatie russe, Mikhaïl Kamynine, cité par Interfax.
"Ce qui s'est passé hier à Belgrade suscite uniquement le regret. Mais les forces qui ont soutenu la reconnaissance unilatérale du Kosovo devaient avoir conscience des conséquences d'une telle démarche", a affirmé M. Kamynine.
M. Rogozine a de son côté démenti l'implication de Moscou dans les violences à Belgrade. "Nous n'avons jamais incité à la violence au Kosovo ou en Serbie. C'est un mensonge pur", a-t-il dit.
Quatre militants du mouvement de jeunesse proche du Kremlin "La Russie jeune" participeront vendredi aux manifestations en Serbie contre l'indépendance du Kosovo, a fait savoir un responsable du mouvement, Alexeï Khoudiakov, à la radio Echo de Moscou.
Des émeutes ont éclaté jeudi à Belgrade à l'issue d'un grand rassemblement (plus de 150 000 personnes) contre l'indépendance du Kosovo, faisant un mort et 118 blessés.
Le chef d'un département du ministère russe des Affaires étrangères chargé des Balkans, Alexandre Botsan-Khartchenko, n'a pas exclu "une scission" de la province du Kosovo entre les Kosovars albanais et les Serbes.
"La situation risque de mener à l'isolement des Serbes du Kosovo qui n'acceptent pas la déclaration unilatérale de l'indépendance faite par Pristina. Cela peut entraîner une scission du Kosovo", a jugé ce responsable, cité par Interfax.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et traditionnel allié de Belgrade, est fermement opposée à l'indépendance de ce territoire.
Commentaires
La Russie parle bien, mais pour l’instant ne va pas plus loin. On a l’impression qu’elle cherche à négocier certains positions avec l’OTAN. Mais en échange de quelques miettes, elle finira par laisser tomber la Serbie, car les mondialistes, avec l’OTAN, sont décidés à aller jusqu’au bout de l’indépendance du Kosovo. Je ne suis pas optimiste.