Le président de l'État hébreu inaugurera le Salon du livre, dont Israël est l'invité d'honneur, alors que plusieurs pays arabes appellent à boycotter l'événement.
C'est à Israël que seront réservées les pompes de la première visite d'État d'un dirigeant étranger depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarközy. Shimon Pérès est arrivé pour cinq jours à Paris, où il s'est entretenu dès lundi à l'Élysée avec Nicolas Sarközy avant un dîner d'État.
Avant lui, seuls deux présidents israéliens, Haïm Herzog, en 1988, et Moshe Katzav, en 2004, avaient eu cet honneur. L'événement traduit l'amélioration des relations entre Paris et Jérusalem, engagée il y a quatre ans après une longue période de frictions.
Au cours de cette visite, le chef de l'État hébreu a également rendez-vous avec François Fillon. Il devrait aussi être reçu par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Surtout, il doit inaugurer jeudi le Salon du livre, dont Israël est cette année l'invité d'honneur avec une quarantaine d'écrivains. Un événement placé sous haute sécurité après la condamnation de cette invitation et l'appel au boycott lancé par plusieurs pays arabes. Nicolas Sarkozy, opportunément retenu à Bruxelles par un Conseil européen, ne sera pas aux côtés de son homologue, porte de Versailles.
Insubmersible figure de proue de la scène politique israélienne, parfait connaisseur des arcanes parisiens où, dans les années 1950, il avait ses entrées au plus haut niveau (et un bureau au ministère de la Défense, rue Saint-Dominique), Shimon Pérès est l'homme de la situation : alors que l'État hébreu fête cette année son soixantième anniversaire, il vient «remercier» la France, notamment pour l'aide qu'elle a apportée naguère à Israël dans la création de sa force de dissuasion nucléaire dont il fut l'un des principaux artisans. Nicolas Sarkozy a, quant à lui, indiqué qu'il se rendrait en Israël en mai.
Avec le président de la République, le dossier du nucléaire iranien sera au centre des entretiens, après le vote de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU pour contraindre Téhéran à renoncer à son programme nucléaire. Tandis que, côté américain, l'hypothèse d'une action de force semble moins probable, Israël se retrouve en première ligne. Jérusalem mise néanmoins sur l'action diplomatique menée par la communauté internationale, conscient qu'une opération militaire en solo risquerait d'échouer à éradiquer complètement les installations nucléaires iraniennes.
Réamorcer une "dynamique de paix"
Après l'attentat perpétré la semaine dernière contre une école talmudique de Jérusalem-Ouest (huit morts), Nicolas Sarkozy plaidera auprès de son hôte pour une solution politique. Car «la solution à ce conflit ne peut être que politique», insiste-t-on à l'Élysée alors que l'engrenage de la violence tourne à plein, comme l'illustre également la dernière opération menée par Tsahal à Gaza.
À Paris comme à Jérusalem, on mise sur Mahmoud Abbas pour réamorcer une dynamique de paix. C'est d'abord au chef de l'Autorité palestinienne qu'il appartient de rouvrir le dialogue avec le Hamas, juge-t-on côté français. Même si l'on admet également qu'il faudra bien renouer les contacts avec le mouvement islamiste.
(Source Le Figaro 10 mars 08)
Commentaires
Israël tue en deux jours 130 Palestiniens à Gaza, mais « on mise sur Mahmoud Abbas pour réamorcer une dynamique de paix. » Bravo, au Figaro : elle très dynamique, cette paix !
cher abad, le Figaro ne fait que reprendre les termes de Sarközy et de Shimon Pérès. Cette visite d'Etat est plus importante pour Sarközy que les Municipales où les Français essaient d'exprimer leur mécontentement... Sarközy se fiche complètement de ces élections! Il a bien d'autres projets, dont celui de "transformer la France"!
Le songe d'Attali!
Certes, Gaëlle, le Figaro reprend les déclarations de Sarkozy et de Peres. Et visiblement il les reprend à son compte. Cette façon de faire, c’est encore du bourrage de crâne. Mais j’attends toujours que ce « journal » publie une déclaration de JMLP sans aucune modification tendancieuse, ni aucuns commentaires ou présentation qui en dénaturent le sens ! On peut toujours rêver ?
Vous avez bien raison d’écrire : « les Municipales où les Français essaient d'exprimer leur mécontentement... » car avec le matraquage médiatique il reste aux français le choix entre la gauche et la fausse droite, en réalité tous deux inféodés aux mondialistes.
Cher abad, je comprends le sens de votre comm. En effet, tout est dénaturé, ou commenté fielleusement quand il s'agit de JMLP!Maisje crois qu'il ne faut pas rêver. le Figaro est le journal du Gouvernement par excellence, celui de cette fausse droite, l'UMP, qui me semble faire encore plus de mal que la Gauche... A propos du Front national, on dit qu'un pacte (secret) a été signé entre tous les gouvernants pour qu'il n'accède jamais à la présidence, quel que soit son score, et pour le réduire à néant par tous les moyens. Au Figaro, je sais par une bonne source que c'est la HAINE absolue!
Dioclétien (pseudo) est un ami très cher! Ses dessins de BD sont réalisés sur ordinateur directement.
Amitiés!