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NOTRE MEMOIRE: le 19 mars 1962

Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à huit ans de guerre en Algérie.

La veille, à Évian, le gouvernement français a cédé au GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne) ses pouvoirs sur l'Algérie et le Sahara. Les accords ont été signés par le ministre Louis Joxe d'un côté, le vice-président du GPRA Krim Belkacem de l'autre.

L'indépendance accordée à l'Algérie est la dernière étape de la liquidation de l'Empire colonial français, si l'on met à part quelques îles et la Guyane (les «confettis de l'empire»). En moins de dix ans, de 1954 à 1962, la France s'est séparée de l'Indochine, de l'Afrique noire et de l'Afrique du Nord, colonisées sous la IIIe République

Cette liquidation s'est faite dans la douleur. A la différence du Royaume-Uni qui s'est volontairement détaché dès le début du XXe siècle de ses colonies d'outre-mer, la République française, meurtrie par sa défaite de 1940 et le sentiment d'un irrésistible déclin, n'a émancipé les siennes que sous l'effet de la contrainte.

Douloureuse indépendance

 Le 8 avril 1962, un référendum en métropole ratifie la décision du gouvernement du général de Gaulle avec plus de 90% de Oui. Les Algériens, quant à eux, doivent se prononcer pour l'indépendance de leur pays le 1er juillet 1962 et la proclamation officielle de celle-ci est fixée au 3 juillet 1962.

Les combats et les massacres vont se prolonger jusqu'à cette date avec une violence redoublée. Les principales victimes des derniers massacres seront les pieds-noirs et les harkis.

Une semaine après le«cessez-le-feu», le 26 mars 1962, des Européens se rendent en cortège vers le quartier de Bab el-Oued pour protester contre son bouclage par l'armée française qui soupçonne la présence d'activistes pieds-noirs.

Dans la rue d'Isly, un détachement de tirailleurs algériens de l'armée française, sous le commandement d'un jeune lieutenant kabyle, fait face aux manifestants. La nervosité est à son comble. Pendant 12 minutes, c'est le carnage. Les cris «Halte au feu !» n'y font rien. On relève plus de cinquante morts.

Bouleversés par ce qu'ils considèrent comme une trahison de la France à leur égard, les Algériens de souche européenne, au nombre d'un million, prennent alors la résolution de fuir le pays. La valise ou le cercueil!

Sans attendre le référendum qui doit avaliser les accords, ils fuient les représailles du FLN (Front de libération nationale) et les attentats de l'OAS (Organisation de l'armée secrète), qui veut obliger l'armée française à rompre le cessez-le-feu. La plupart débarquent en plein été à Marseille et Orly, avec de grosses valises pour seuls biens, au milieu de Français métropolitains qui ont déjà tourné la page et ne se soucient que de leurs prochaines vacances.

Le 4 juillet, trois jours après le référendum qui ratifie l'indépendance à une écrasante majorité, Ahmed Ben Bella s'installe à Alger en qualité de président de la nouvelle république algérienne... De son côté, avec la fin du fardeau colonial et l'arrivée des pieds-noirs, la France va, de manière quelque peu inattendue, connaître un regain de prospérité et de dynamisme.

Bilan humain de huit ans de guerre

De 1954 à 1962, la guerre non déclarée d'Algérie a mobilisé pas moins de deux millions de jeunes Français du contingent, appelés pour deux ans ou parfois davantage. Elle a fait au total 25.000 tués chez les soldats français ainsi que 2.000 morts de la Légion étrangère, un millier de disparus et 1.300 soldats morts des suites de leurs blessures.

Depuis 30 ans, c'est l'Algérie qui vient chez nous pour manger...

Commentaires

  • "On vous a rendu l'Algérie,rendez nous la France"
    j-marie Le Pen

  • Merci Gaëlle pour ce rappel de cette honteuse page de notre République.
    Cette date est une des plus sinistres de notre histoire et reste à jamais une tache indélébile pour De Gaule et la France : un référendum qui reste un exemple de déni de justice et de démocratie (les principaux intéressés sont écartés du vote) et la France qui livre un pays à une organisation terroriste qui ne se privera pas de massacrer les pieds noirs et surtout les harkis restés sans défense : De Gaule avait ordonné de les désarmer ! Et le Sahara livré aux Algériens qui n’y avaient aucune légitimité et massacrerons aussi les Sahariens.
    Il faut rappeler que l’Algérie n’existait pas avant la conquête par les Français en 1830. C’est la France qui a fait ce pays. Le mot « Algérie » a été créé par la France en 1835. L’Algérie est devenue Française bien avant Nice et la Savoie !

  • Merci, cher abad, pour ces précisions si importantes. C'est notre Mémoire, c'est notre Histoire. Cette tache indélébile en effet. J'étais jeune, mais j'ai pleuré avec un ami. Lui avait fait avec le contingent la guerre d'Algérie. Comme mon mari. Nous n'étions pas pieds-noirs, mais nous avons senti ce jour-là s'amorcer le déclin de la France à cause de De Gaulle et des Français de métropole. Et depuis trente ans, nos "vainqueurs" viennent en France parce qu'ils crèvent de faim dans leur pays indépendant! Et nous insultent... Il n'y a pas de mot... C'est un jour de tristesse. Mais je ne vois rien dans les médiats...

    Amitiés

    PS. Hautetfort m'informe que le problème de la Note "une affaire d'inceste jugéer ne Allemagne" est résolu ou va l'être incessamment. Problème technique...

  • la thèse officielle est que les pieds noir ont fui l'algérie à cause de l'oas
    la vérité est que ,apres le massacre de la rue d'isly ,les pieds noirs ont compris que de gaulle les laissait sans protection et surtout sans armes face au fln

    l'arméee française était devenue l'ennemi pricipal de la présence française en algérie

    et dire qu'il est encore considéré comme un grand homme de l'histoire ,"un visionnaire " !

  • A tramoni : D’accord avec vous , cependant il serait plus exact de dire que c’est la thèse que le gouvernement de l’époque et les médiats ont voulu faire croire aux métropolitains. Et depuis, les gouvernements successifs cherchent à accréditer cette idée; avec le battage médiatique fait depuis cette époque, il est vrai que beaucoup de gens pensent qu’effectivement les pieds noirs ont fui à cause de l’OAS.

    Il serait bon de redire qu’en réalité l’OAS a essayé de défendre, comme elle pouvait, les pieds noirs et les harkis, mais contre l’armée française, qui, à partir des accords d’Evian, au lieu de lutter contre le FLN, traquait les partisans de l’Algérie Française, elle n’a pas pu grand chose.

    Il faut aussi préciser que la guerre d’Algérie a duré 8 ans : du 1er novembre 1954 (la Toussaint sanglante), jusqu’en juillet 1962. L’OAS a été créée par Salan en juin 1961 et s’est dissoute en juillet 1962. On voit que l’action de l’OAS a été très courte dans le temps : une petite année. Après les accords d’Evian, le FLN distribuait des tracts sous la protection de l’Armée française, laquelle ne protégeait plus les pieds noirs ; ces tracts donnaient le choix aux pieds noirs : la valise ou le cercueil !
    Deux points méritent d’être précisés :
    - lors de la Toussaint sanglante, le FLN attaqua un autobus et les premières victimes furent un caïd local, c’est à dire un juge indigène et un couple de jeunes instituteurs métropolitains (ils avaient une vingtaine d’années) qui arrivaient juste de métropole pour prendre leurs fonctions dans l’école du douar où les amenait l’autobus attaqué.
    - Lorsque les pieds noirs arrivèrent à Marseille, Gaston Deferre déclara : s’ils débarquent à Marseille nous les pendrons. Le lendemain, il fit paraître piteusement un rectificatif, disant qu’il avait voulu parler de l’OAS. Il avait la justice expéditive !

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