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Morte la bête, mort le venin...

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Elle a droit au Panthéon!  

Germaine Tillion, pionnière de l'ethnologie et résistante française, qui s'était élevée contre la torture en Algérie, est décédée samedi dans sa 101ème année, a annoncé Tzvetan Todorov, président de l'association Germaine Tillion.

Ethnologue en Algérie dans les années 30, Germaine Tillion avait été déportée à Ravensbrück en 1943. Elle était l'un des françaises les plus décorées, et partageait avec cinq autres femmes le privilège d'être grand'Croix de la Légion d'Honneur.

Directrice honoraire en sciences sociales à l'Ecole des Hautes Etudes, elle avait publié "Le Harem et les cousins" (1966) et "Ravensbrück" (1973), ouvrages emblématiques des deux grands engagements de sa vie, l'Algérie et la Résistance.

Née le 30 mai 1907 à Allegre (Haute-Loire), Germaine Tillion, élève de l'ethnologue Marcel Mauss, effectue avant la guerre quatre missions ethnographiques dans les Aurès (sud-est algérien) de 1934 à 1940. A son retour, elle co-fonde dès juin 1940 le réseau de résistance du Musée de l'Homme.

Dénoncée, elle est arrêtée en 1942, détenue à Fresnes, puis déportée au camp de Ravensbrück.

Rescapée, l'ethnologue publie un des premiers témoignages sur le système concentrationnaire : "A la recherche de la vérité" (1946) et "Ravensbrück" (prix Voltaire, 1973).

Elle mène aussi plusieurs enquêtes sur les crimes de guerre allemands, les camps soviétiques (1951), et les lieux de détention en Algérie (1957), où elle crée le service des Centres sociaux (1955). De son expérience elle tirera deux ouvrages : "L'Algérie en 1957" et "Les Ennemis complémentaires" (1958).

Germaine Tillion reprend ensuite ses travaux d'ethnographie, notamment au CNRS, et comme directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes études (chaire du Maghreb), où elle est nommée en 1957.

En 1957, en pleine bataille d'Alger, elle réussit à obtenir pour quelques semaines l'arrêt des attentats contre des exécutions capitales de militants du FLN, après une rencontre secrète avec Yacef Saadi, "chef militaire de la région d'Alger". (?)

Elle s'est aussi élevée avec véhémence contre la torture avec l'historien Pierre Vidal-Naquet.

En 1975, elle est chargée de présider la commission sur l'amélioration de la situation des femmes immigrées.

L'ethnologue avait reçu de nombreuses distinctions. Grand'Croix de la Légion d'Honneur, Croix de guerre et médaille de la Résistance, lauréate du Prix de l'amitié franco-arabe (2000), du Grand prix de la Ville de Paris (2000), elle est décorée en 2004 de l'Ordre du Mérite allemand.

Germaine Tillion, prix Cino Del Duca (1971) pour l'ensemble de son oeuvre, avait publié deux livres autobiographiques : "La Traversée du mal" (1997) et "Il était une fois l'ethnographie" (2000).

 (Stephane de Sakutin - AFP/Archives)
L'ethnologue a reçu de nombreuses distinctions. Grand'Croix de la Légion d'Honneur, Croix de guerre et médaille de la Résistance, lauréate du Prix de l'amitié franco-arabe (2000), du Grand prix de la Ville de Paris (2000), elle est décorée en 2004 de l'Or  (Stephane de Sakutin - AFP/Archives)

Commentaires

  • le Panthéon va devenir aussi infréquentable que Sevran Beaudottes.
    Je fais ici une déclaration officielle :
    Je refuse qu'on m'y enferme pour l'éternité !

  • Sans vouloir insulter la mémoire de cette dame, j'aimerais que l'on m'explique la signification du terme résistant. Son emploi devient générique, comme facho, ou jeune. Qu'a-t'elle fait comme acte de résistance? A partir de quand devient-on résistant? Ne pas collaborer nous fait-il résistant?

  • Voilà une bête que personne ne pleurera, pas même ses amis islamistes du FLN, car pour eux que vaut une femme qui a, en plus, trahi les siens ?

  • à arauris : la réponse est dans l'article. Fondation du réseau du musée de l'homme, qui fut très rapidement décapité par la gestapo. Ce réseau fournissait des renseignements à londres.

  • seulement à partir de juillet 41 et les renseignements portaient sur la taille des occupants ?
    Quels renseignements stratégiques, même tactiques peut-on glâner au musée de l'Homme ?

  • @Paul-Emic: ce devait être un lieu de rencontres? Je crois qu'elle était communiste, enfin très à gauche, et que son combat de résistante visait plutôt la victoire du bolchevisme en Europe que la libération de la France. Après, elle travaille encore contre la France pendant la guerre d'Algérie. Pendant que nos soldats (du contingent) se font casser la pipe!

  • Chassez le naturel ...

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