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Voyages tous frais payés par les Etats-UNis

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S'ils pouvaient tous les emmener sur le "Mahomet Flower"!

ALI ZAHI raconte son voyage aux Etats-Unis avec des étoiles dans les yeux. « Je me suis retrouvé en Arkansas, en Oregon, au Texas, et je n'ai qu'une hâte : y retourner. » On l'aurait rencontré quelques mois plus tôt, pas sûr que ce grand escogriffe à chemise blanche ait tenu le même discours.

Entre-temps, il est passé entre les mains des Américains et a côtoyé l'Oncle Sam pendant trois semaines aux frais de l'ambassade des Etats-Unis.

Ali, 31 ans, né au Maroc, qui a grandi et a été élu à Bondy, dirige le cabinet du maire de Clichy-sous-Bois, berceau des émeutes de 2005. Un pur produit de la Seine-Saint-Denis qui le désigne naturellement candidat à la nouvelle version de l'International Visitors Program du département d'Etat américain. Depuis trois décennies, l'administration américaine repère les futurs leaders de la planète et les prend sous sa coupe. Des générations de politiques et de grands patrons, dont Nicolas Sarközy, François Fillon, Gordon Brown, ont bénéficié de ce programme.

« Nous pouvons faciliter le dialogue »

A l'époque, le casting se faisait aux portes de l'ENA et des grandes écoles. Mais, en 2005, la cible change. L'Amérique se focalise sur l'autre France, cette société émergente, diverse, qui veut se faire entendre, et dont les leaders pourraient rapidement prendre du galon. Amirouche Laïdi, président du club Averroès, le jeune chef d'entreprise Aziz Senni, Stéphane Pocrain... Tous ont serré la main de grands décideurs américains et ont fini par nuancer leur propos sur les Etats-Unis. Peu échappent à la règle. Mohamed Hamidi, du Bondy Blog, et Karim Zeribi, président du Parlement des banlieues, y sont en ce moment. « Evidemment, les idées américaines ne sont pas toutes transposables. Nous n'avons pas forcément les réponses, mais nous pouvons faciliter le dialogue et confronter les points de vue », commente Randiana Peccoud, chargée de la diversité à l'ambassade des Etats-Unis en France.

« On aimerait te faire partir. Tu raconterais ton expérience »

Pour tous, le recrutement s'est déroulé de la même manière, en douceur. C'est un ami, Fayçal Douhane, militant de la diversité au PS, qui introduit Ali Zahi auprès de l'ambassade. Le premier contact est informel. S'ensuivent des invitations à des colloques, des dîners en ville . Jusqu'au jour où il reçoit ce coup de téléphone. « On aimerait te faire partir. Ce serait vraiment intéressant pour toi. Tu raconterais ton expérience. » Envoyé à l'automne, Ali rencontre des politiques, un imam, des lobbyistes, les responsables de communautés. « Tous voulaient comprendre pourquoi des Français, issus du Maghreb ou de confession musulmane, ont une telle défiance à leur égard alors qu'ils ne connaissent pas l'Amérique. »

L'administration Bush ne regarde pas à la dépense. Hôtels, traducteur, vols intérieurs, tout est inclus. Justin Vaisse, chercheur, n'y voit rien d'autre que du « travail d'influence ». Clichy travaille aujourd'hui en direct avec l'ambassade. « Je ne me pose pas la question de savoir ce qu'il y a derrière tout ça, avoue Ali. On n'a pas le temps. Ils nous présentent un projet d'envergure, quasi financé, qui va valoriser les habitants. Sur le terrain, on prend ce qu'il y a à prendre. » Pragmatique, Ali Zahi, à l'américaine.

(Le Parisien 21 avril 2008)

Commentaires

  • C’est curieux, pourquoi ne l’ont-ils pas gardé ? Ils ne savent pas que ce CPF est aussi un CPUSA ? Espérons que ce ‘jeune’ émigre aux states clandestinement et pourra ainsi s’installer dans ce pays comme sans-papier ! Et surtout qu’il emmène avec lui toute sa nombreuse famille.

  • Il y en a certains qui pensent que les USA péparent un nouveau KOSOVO, avec la feue France.

  • @Arauris: je suis de ces personnes... mais je ne veux pas me dire que la France est morte: je crois en sa résurrection d'une manière ou d'une autre... mais dans longtemps. La terre-mère finit par expulser les intrus. Laissons-lui le temps: actuellement nous traversons un cycle, noius franchissons un long tunnel. Mais au bout des tunnels, on voit poindre le jour, la lumière.

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