Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Druides célèbrent le dieu du Soleil

AFP. Les druides bretons ont célébré jeudi à Arzano, près de Quimperlé, la fête de Beltaine en l'honneur du dieu du soleil Belenos, marquant ainsi le passage de la saison sombre à la saison claire, a indiqué le nouveau grand druide, Per-Vari Kerloc'h.

"On fête l'arrivée de la saison chaude, la nature explose autour de nous nous, transmettant une certaine joie de vivre", a expliqué Per-Vari Kerloc'h, portant aube blanche et couronne de gui en argent ciselé, qui officiait pour la première fois depuis le décès en février dernier de Gwenc'hlan Le Scouézec, après une trentaine d'années à la tête de la fraternité druidique de Bretagne.

Vêtus d'aubes bleues, vertes ou blanches, les bardes (littéraires), ovates (scientifiques) et druides (sacerdoce et enseignement), une cinquantaine au total, se sont dirigés en procession vers l'orée d'une forêt, derrière des drapeaux bretons et au son d'un biniou, pour se retrouver autour d'une fontaine et de son eau "génératrice de vie".

Après le rituel en langue bretonne à l'intérieur d'un cercle de pierres, les druides sont passés à plusieurs reprises entre deux feux spécialement allumés avec "douze essences sacrées", symbole de purification selon la tradition druidique.

La cérémonie s'est achevée par l'hymne national breton "le vieux pays de nos pères" (bro goz va zadou), ponctué de "bevet breizh" (vive la Bretagne)

La fête en l'honneur de Belenos est, elle, prévue pour durer 3 jours. "C'est un hymne à l'amour, à la nature sous toutes ses formes, à la fraternité et au partage", a expliqué de son côté Youen Burel, archiviste au Gorsedd (fraternité druidique) de Bretagne.

Le Gorsedd de Bretagne est la branche officielle du druidisme rattachée à la branche galloise. L'autorité suprême du Gorsedd celtique a été fondée au XVIIIe siècle. Elle regroupe près de 1.200 membres et se trouve au pays de Galles.

Ndb: Belenos, le dieu du Soleil, est en fait le dieu grec Apollon, dieu de la Clarté solaire, de la Raison et des Arts.

Commentaires

  • la principale chose que me gêne chez ces pseudo-druides, c'est qu'autant que je sache, en l'absence de tradition écrite et d'une présence, millénaire au moins, d'une culture chrétienne qu'on peut par certains aspects qualifier de totalitaire et d'éradicatrice, cette "tradition" ne peut en aucun cas remonter aux origines. Elle a totalement été réinventée au XIXème.
    Des mecs en robe en train de célébrer le soleil ça me fait plutôt rire, mais que personne ne prenne cela pour lui, c'est sans intention de vexer quiconque.

  • Cher Paul-Emic, il me semble que Jules césar parle des druides de Gaule? Oui, je comprends ce que tu veux dire, mais ils ne sont pas plus ridicules pour moi que d'autres prêtres ou officiants. Je crois que le paganisme, ça se vit plutôt que ça se célèbre devant des photogaphes de presse, mais cela dépend des personnes. Et ces Bretons sont libres dans leurs landes et leurs forêts... En Bretagne, j'ai vu une fontaine à l'eau bénéfique, les gens venaient en chercher le dimanche (à Ste Anne La Palud, pour être précise) et j'ai essayé de leur parler: mais ils sont restés muets, ils remplissaient leurs bouteilles en famille, et comme je ne suis pas bretonne, je n'ai pas insisté.
    L'Europe n'a pas toujours été chrétienne, mais bien plus longtemps païenne!

  • Gaëlle ta réponse ouvre plusieurs chemins.
    Les passages sur les druides sont très brefs et fort peu détaillés dans la Guerre des Gaules, en particulier il ne s'appesantit pas sur le culte (et pour cause il devait être secret dans beaucoup de ses aspects).

    Sur les autres cultes je suis bien d'accord que ça gagnerait à être sainement dépoussiéré.
    Si je me sens intellectuellement chrétien, il y a longtemps que j'ai décroché de la célébration . Je suis un mécréant.

    Communier avec la nature, d'accord, c'est même la base de la vraie écologie. Célébrer une boule d'hydrogène en fusion thermonucléaire , je suis plus dubitatif.

  • Certes, Paul-Emic, mais nous sommes tous les enfants de cette fusion nucléaire, qui elle-même est la fille de l’attraction universelle de Newton , et bien sûr du Big Bang (dans l’état actuel de nos connaissances) !

  • que dois-je penser de l'absence d'Einstein ? :-D

  • pour Gaëlle tout particulièrement
    http://chemins-bretagne.com/art/index.php?rep=histoire&art=ste_anne_la_palud#iii
    vers la fin du texte, l'explication de "sa" fontaine

  • Surtout, rien, voyons, qu’allez-vous chercher ? Einstein ne croyait pas au Big Bang des deux Georges : l’abbé Lemaître et Gamow…C’est tout…

  • je vous taquinais

  • Mais j’avais compris, cher Paul-Emic !
    Amicalement.

  • D'autant que le brave Einstein qui tire la langue devant les appareils photo pour la postérité (mais n'oublie pas de publier des brevets pour ses réfrigérateurs, eh, il faut bien vivre...) est un plagiaire pour de plus en plus de gens. Il a abondamment pillé H.A.Lorentz et D.Hilbert, et surout Henri Poincarré, le véritable découvreur de la théorie de la relativité restreinte.
    Même pour la relativité générale, dans le prolongement logique et l'air du temps, ça sent fortement le roussi.

    Les preuves abondent aujourd'hui, et les polémiques de l'époque ont été soigneusement été étouffées, mais ressurgissent grâce à internet, médium décidément politiquement très incorrect.

    La mythologie et l'étude comparée des religions font ressortir un nombre impressionnant de constantes quant aux religions européennes originelles. En fait, beaucoup plus de choses sont connues sur elles qu'il n'est généralement bien vu de le dire.
    Le roumain Mircea Eliade n'est pas pour rien dans leur étude moderne. L'intérêt pour elles remonte au moins à la fin du XVIIIème siècle.
    Ce qu'en font les folkloristes et autre joyeux babas cools, c'est autre chose.

    Et rien n'interdit d'avoir des croyances personnelles.
    L'esprit européen originel est adogmatique.
    Ceci n'est pas une vue de l'esprit sur un âge d'or mythifié, mais un fait bien connu des spécialistes des religions anciennes.
    D'ailleurs, la lecture des assez nombreux philosophes "païens" qui ont survécu, comme Jamblique, pour citer peut-être le plus prestigieux, donne une idée du niveau intellectuel des théoriciens de l'époque.
    Non, l'Olympe n'était pas le théâtre de marionnettes décrit par la suite par des gens qui n'y comprenaient rien, et avaient intérêt à n'y rien comprendre.

    Je suis pour ma part heureux d'être enfant de la fusion nucléaire. Elle nous donnera bientôt de l'énergie gratuite à profusion et sans danger par sa version par striction magnétique aneutronique, propre car ne générant pas ou peu de déchets radioactifs.
    Inutile d'en faire des bombes. Pour le moment.

  • Merci, Voyageur, pour l'intelligence et la richesse de votre commentaire que j'apprécie tout particulièrement.

    Amicalement

  • @Paul-Emic: merci pour le lien "chemins de Bretagne": le texte d'Anatole Le Braz est bien beau et bien émouvant, et "Terre de brumes" a bien fait de rééditer cet écrivain et ce poète plein d'enchantements.

    J'ai séjourné une dizaine de jours, pour Pâques, à Ste Anne-la-Palud, à l'hôtel de la Plage, (qui est vraiment sur la plage): c'est un endroit merveilleux, sans me payer de mots, que je recommande. J'y étais vers 1975, et en allant sur le site de cet hôtel, j'ai constaté qu'il n'avait pas changé, mais s'était encore embelli, j'ai tout reconnu, particulièrement la salle à manger. Et la plage immense, de sable blanc très fin. Les photos sont splendides. A Pâques, l'année où j'y suis allée avec mon mari, il faisait déjà assez chaud, les genêts étaient en fleurs, et la mer scintillait sous le soleil. Pas un jour de pluie! Donc, étant à cet hôtel, et en remontant à pied la petite route qui descend vers la plage, j'ai aperçu sur la droite en montant, en léger contrebas, une petite fontaine. Je l'ai cru abandonnée. Mais le dimanche, j'ai donc vu des gens qui venaient nombreux, en voiture, prendre de l'eau. Nous avons pensé que c'était une fontaine "magique", que son eau avait des vertus bénéfiques. Je pense que c'est de cette fontaine dont parle le texte - l'hôtelier, très sympathique, n'a pas voulu non plus nous en parler et a éludé le sujet... Nous n'avons pas insisté, nous étions en Bretagne, et je respecte les mystères et les légendes. Parce que je suis sûre qu'ils ont un fond de vérité, très ancien, et je n'allais me mettre à jouer les rationalistes devant la splendeur d'un paysage qui coupe le souffle!

  • @Paul-Emic: les druides ne célèbrent pas le soleil "matériel", c'est la fête de Belenos, ou Apollon, le retour de la lumière qui éclaire le monde et qui lui donne la vie. C'est un rituel symbolique. Le christianisme s'est substitué au paganisme (St Patrick, irlandais), avec la croix celtique qui figure le soleil... Les cathédrales gothiques, si mystérieuses, et "gothiques", seront édifiées plus tard comme des forêts de pierre... Nul doute qu'il y avait déjà des druides à Stonehenge.... Il me semble intéressant de connaître les religions ou les croyances occidentales antérieures au christianisme venue d'orient... Nos lointains ancêtres n'étaient pas moins intelligents que nous. Ils nous ont amenés, d'âge en âge, à une compréhension scientifique du monde, à un rejet des dogmes imposés, contraires à la raison, - et je pense que ces druides bretons contemporains ne font vraiment aucun mal. Dans le paganisme, le péché originel n'existe pas, il n'y a pas de culpabilisation permanente...

  • Gaëlle.
    Je suis à la fois d'accord et pas d'accord.
    D'accord avec le fait que nous sommes pas plus intelligents que nos ancêtres. Ce n'est pas moi qui suis un "fan" des auteurs anciens (que malheureusement je ne lis qu'en français) qui vais dire le contraire.
    D'accord pour la filiation des religions entre elles et a une unité plus que certaine des diverses religions antiques européennes et même moyen-orientales. Sans aller bien loin, la lecture d'Hérodote suffit à s'en convaincre.
    D'accord pour la célébration d'un Soleil immatériel (même si ce n'est pas personnellement mon choix) .
    D'accord sur le fait que le Christianisme s'est souvent implanté sur les ruines du paganisme en captant certains de ses aspects. C'est particulièrement visible dans les pays ou le fond celte est resté plus présent, mais aussi dans les pays nordiques.
    Mais que le péché soit absent du paganisme c'est une vue de l'esprit. Les récits grecs et romains sont truffés de témoignages d'hommes poursuivis par le remords d'une faute, d'un sacrilège ou d'un hommage pas ou mal rendu à un dieu et celui-ci se venge. Si ce n'est un péché ça y ressemble fort.
    L'Illiade n'est-elle le récit de l'expiation d'un péché, même si le mot n'existe pas , commis envers dieux et déesses ?
    Les normes sont différentes de celles de la religion chrétienne voilà tout. Ce qui passait pour une peccadille alors , homosexualité, meurtre de nouveau-né, meurtre tout court, pour autant qu'il réponde à certains critères est devenu très grave ensuite et vice versa.
    pour en revenir à l'immatérialité de la célébration du soleil, ce n'était pas le cas du temps du paganisme et ce sera pas la cas si on en revenait à ce type de religion. L'homme est toujours porté a transférer le principe religieux ou philosophique dans des objets qu'il cerne plus facilement.

    Ainsi au temps du paganisme, les statues pourtant faites de la main de l'homme sont devenues le dieu lui-même. Même dans la religion chrétienne qu'on aurait pu imaginer à l'abri de ce genre de mésaventures, on a assisté au fil des siècles à un transfert de la divinité vers des représentations ou des objets du culte .
    Statues portées en procession, ustensiles du culte considérés comme sacrés, icônes sacrées, etc etc.
    Alors le culte du soleil, du printemps , de la forêt n'y échappera pas non plus.
    Sauf que si j'ignore si le dieu des Chrétiens ou des musulmans existe vraiment et quel est son principe, je sais ce qu'est le soleil, le printemps , la forêt et que je me vois mal m'incliner devant un bouquet de gui.

  • Pierre Emic : A mon tour d’être à la fois d’accord et pas d’accord avec vous, bien que je crois que le désaccord tienne surtout dans la définition sans doute subtilement différente que nous donnons au concept de péché.
    Je comprends le péché comme une infraction à la loi divine. Je le rattache à la notion de péché originel qui condamne d’emblée toute la postérité humaine, ou tout du moins celle qui descend d’Adam et Eve puisqu’il semble y avoir d’autres lignées (autre débat). Cette notion de péché est irrémédiablement liée à la culpabilité.

    La cosmogonie nordique des Edda est, elle, basée sur une atteinte à la parole donnée, sur un mensonge. Elle est personnelle et ne condamne pas la descendance innocente, même si l’enchaînement des circonstances entraîne parfois des cercles vicieux et des machineries implacables où le sens de l’honneur entraîne d’irréversibles machineries. C’est le sens de la geste des Volsung, dont la version continentale des Nibelungen est une variante, et que l’on retrouve dans une version toute personnelle chez Wagner. Le mensonge primordial d’Odin et des Ases entraîne un enchaînement de catastrophes où les individus liés par le sens de l’honneur assument leur rôle, parfois en toute connaissance de cause, comme le premier des Ases, Odin, jusqu’à la fin du monde.
    Si la littérature grecque abonde de récits où « le remords d'une faute, d'un sacrilège ou d'un hommage pas ou mal rendu à un dieu et celui-ci se venge », c’est bien aussi une question d’honneur défié ou bafoué dont il est question. L’Illiade, où l’on retrouve le thème de la femme idéale (comme dans la légende de Gullveig qui provoque une guerre primordiale entre les deux familles de « dieux »), est d’abord l’histoire de l’honneur d’un homme bafoué, d’une atteinte à l’ordre du monde, auquel se mêle en écho l’orgueil divin, autre forme d’honneur transcendant, de déesses atteintes dans leur intégrité par un mortel trop maladroit et peu diplomate, donc indigne de leur rencontre.
    Je vois également la parenté avec l’idée de péché, proche à s’y méprendre en effet, mais non point chargé de la culpabilité qui entraîne à… se battre la coulpe et à demander pardon, pardon qui sera octroyé chez les chrétiens, et moyennant un marchandage à l’orientale dans l’ancien testament.

    Car l’honneur est bien le concept central qui régit la vie des Germaniques et auquel les « dieux » eux-mêmes sont soumis, même si la divinité absolue est le Wyrd, concept à peu près rendu par le mot destin, qui n’est pas le fatum latin. L’homme peut connaître son destin, en influencer partiellement les détails, mais la seule chose qu’il puisse faire est de l’affronter et de rester debout face à lui. Jusqu’à la fin inéluctable.

    Un Nordique, et la plupart des Grecs (je reste prudent), ne demandent pas pardon, ne s’humilie pas, attitude méprisable et méprisée par les hommes et par les « dieux ». Ceux qui y cèdent sont moqués à longueur d’Edda., « dieux » compris.

    Parenthèse : l’homosexualité était une aberration, une insulte punie de mort, le travestissement une anormalité, même si des vierges guerrières, véritables Valkyries incarnée, sont attestées historiquement. Thor, forcé de se déguiser en fiancée d’un géant, est particulièrement gaussé par Loki, Ase malfaisant, même s’il se venge doublement et impitoyablement à la fin.

    Ce sont bien des « noumènes », des principes spirituels, qui sont considérés au début de la religion romaine, l’anthropomorphisation correspondant à une dégradation populaire d’une plèbe incapable d’appréhender autrement des concepts réels mais trop abstraits. Le même phénomène, comme vous le notez très justement, touche le christianisme et, pour autant que j’en sache, les autres religions, comme le bouddhisme, dont le « grand véhicule » a peu à voir avec la version tibétaine accommodée à la vision indigène locale et qui pourrait être vue par le premier comme une décadence.
    Qu’une religion et des concepts trop compliqués à comprendre se dégradent en superstition rituelle est un phénomène universel, il ne condamne pas, à mon sens, la valeur intrinsèque de la religion dont il s’inspire.

    Je suis de culture catholique, mais les indulgences et autres cierges déposés à Lourdes par les commerçants pour faire fructifier leur affaire n’ont rien à voir avec la hauteur de vue d’un Thomas d’Aquin. Même chose chez les « païens » bien sûr.

    Difficile de savoir si c’est seulement l’aspect immatériel de la lumière qui est source d’émerveillement.
    La conception duale de la lumière, soit particule, soit onde immatérielle, selon la façon dont on l’observe abolit la distinction matérialité/immatérialité. En fait, on ignore ce qu’est réellement la lumière. L’un des grands postulats de la Relativité est que quelle qu’elle soit, la lumière ne possède aucune masse. D’autre part, sa vitesse annule, pour elle, le cours du temps. La fréquence vibratoire d’un atome diminue en fonction de son accélération et cesserait totalement à la vitesse de la lumière. Cette expérience fut d’abord théorique, puis confirmée par le fameux paradoxe des jumeaux de Langevin. Ce phénomène devient très significatif à des vitesses relativistes, proches de la vitesse de la lumière. Le paradoxe réside dans le fait que si la lumière nous semble prendre 8 minutes pour nous parvenir du soleil, elle voyage, « pour elle », dans une éternité immobile.
    Sans vouloir tomber dans l’ésotérisme, c’est peut-être une façon d’expliquer l’intérêt représenté pour ses constructeurs par tous les alignements solaires qui constellent notre continent, et quelques autres.
    Construction à caractère scientifique et temple.

    Quand l’intuition religieuse rejoint la science la plus avancée (de notre temps). Mais était-ce bien de l’intuition ?

    Pardon d'être aussi long, mais le sujet m'intéresse.

  • A voyageur : Trois petits commentaires, de nature purement physique, à votre dernier commentaire :
    1) Un atome qui se déplacerait à la vitesse de la lumière par rapport à un certain observateur, ne cesserait pas de « vibrer » de son propre point de vue. C’est l’observateur qui ne pourrait plus détecter ces vibrations. Et d’ailleurs c’est réciproque : l’atome cesserait de « voir » les vibrations de l’observateur qui lui, continue sa «vie» normalement.
    2) Il n’est pas certain que la masse du photon, c’est à dire du grain de lumière, soit nulle, même si jusqu’à présent on n’a jamais réussi à montrer expérimentalement le contraire : la masse du photon est, jusqu’à présent, toujours inférieure aux limites de détections des expériences.
    3) La dualité onde/particule reste un concept obscur en dépit des efforts des physiciens pour lui donner un sens intuitif et la mécanique quantique à qui elle a donné naissance est très opératoire pour prévoir les résultats des expériences mais reste «incompréhensible intuitivement » et la grande majorité des physiciens évacuent toute interprétation intuitive quand ils l’exposent.
    Amicalement.

  • Pierre Emic : A mon tour d’être à la fois d’accord et pas d’accord avec vous, bien que je crois que le désaccord tienne surtout dans la définition sans doute subtilement différente que nous donnons au concept de péché.

    Je comprends le péché comme une infraction à la loi divine. Je le rattache à la notion de péché originel qui condamne d’emblée toute la postérité humaine, ou tout du moins celle qui descend d’Adam et Eve puisqu’il semble y avoir d’autres lignées (autre débat). Cette notion de péché est irrémédiablement liée à la culpabilité.
    La cosmogonie nordique des Edda est, elle, basée sur une atteinte à la parole donnée, sur un mensonge. Elle est personnelle et ne condamne pas la descendance innocente, même si l’enchaînement des circonstances entraîne parfois des cercles vicieux et des machineries implacables où le sens de l’honneur entraîne d’irréversibles machineries. C’est le sens de la geste des Volsung, dont la version continentale des Nibelungen est une variante, et que l’on retrouve dans une version toute personnelle chez Wagner. Le mensonge primordial d’Odin et des Ases entraîne un enchaînement de catastrophes où les individus liés par le sens de l’honneur assument leur rôle, parfois en toute connaissance de cause, comme le premier des Ases, Odin, jusqu’à la fin du monde.
    Si la littérature grecque abonde de récits où « le remords d'une faute, d'un sacrilège ou d'un hommage pas ou mal rendu à un dieu et celui-ci se venge », c’est bien aussi une question d’honneur défié ou bafoué dont il est question. L’Illiade, où l’on retrouve le thème de la femme idéale (comme dans la légende de Gullveig qui provoque une guerre primordiale entre les deux familles de « dieux »), est d’abord l’histoire de l’honneur d’un homme bafoué, d’une atteinte à l’ordre du monde, auquel se mêle en écho l’orgueil divin, autre forme d’honneur transcendant, de déesses atteintes dans leur intégrité par un mortel trop maladroit et peu diplomate, donc indigne de leur rencontre.

    Je vois également la parenté avec l’idée de péché, proche à s’y méprendre en effet, mais non point chargé de la culpabilité qui entraîne à… se battre la coulpe et à demander pardon, pardon qui sera octroyé chez les chrétiens, et moyennant un marchandage à l’orientale dans l’ancien testament.

    Car l’honneur est bien le concept central qui régit la vie des Germaniques et auquel les « dieux » eux-mêmes sont soumis, même si la divinité absolue est le Wyrd, concept à peu près rendu par le mot destin, qui n’est pas le fatum latin. L’homme peut connaître son destin, en influencer partiellement les détails, mais la seule chose qu’il puisse faire est de l’affronter et de rester debout face à lui. Jusqu’à la fin inéluctable.

    Un Nordique, et la plupart des Grecs (je reste prudent), ne demandent pas pardon, ne s’humilie pas, attitude méprisable et méprisée par les hommes et par les « dieux ». Ceux qui y cèdent sont moqués à longueur d’Edda., « dieux » compris.

    Parenthèse : l’homosexualité était une aberration, une insulte punie de mort, le travestissement une anormalité, même si des vierges guerrières, véritables Valkyries incarnée, sont attestées historiquement. Thor, forcé de se déguiser en fiancée d’un géant, est particulièrement gaussé par Loki, Ase malfaisant, même s’il se venge doublement et impitoyablement à la fin.

    Ce sont bien des « noumènes », des principes spirituels, qui sont considérés au début de la religion romaine, l’anthropomorphisation correspondant à une dégradation populaire d’une plèbe incapable d’appréhender autrement des concepts réels mais trop abstraits. Le même phénomène, comme vous le notez très justement, touche le christianisme et, pour autant que j’en sache, les autres religions, comme le bouddhisme, dont le « grand véhicule » a peu à voir avec la version tibétaine accommodée à la vision indigène locale et qui pourrait être vue par le premier comme une décadence.
    Qu’une religion et des concepts trop compliqués à comprendre se dégradent en superstition rituelle est un phénomène universel, il ne condamne pas, à mon sens, la valeur intrinsèque de la religion dont il s’inspire.
    Je suis de culture catholique, mais les indulgences et autres cierges déposés à Lourdes par les commerçants pour faire fructifier leur affaire n’ont rien à voir avec la hauteur de vue d’un Thomas d’Aquin. Même chose chez les « païens » bien sûr.

    Difficile de savoir si c’est seulement l’aspect immatériel de la lumière qui est source d’émerveillement.
    La conception duale de la lumière, soit particule, soit onde immatérielle, selon la façon dont on l’observe abolit la distinction matérialité/immatérialité. En fait, on ignore ce qu’est réellement la lumière. L’un des grands postulats de la Relativité est que quelle qu’elle soit, la lumière ne possède aucune masse. D’autre part, sa vitesse annule, pour elle, le cours du temps. La fréquence vibratoire d’un atome diminue en fonction de son accélération et cesserait totalement à la vitesse de la lumière. Cette expérience fut d’abord théorique, puis confirmée par le fameux paradoxe des jumeaux de Langevin. Ce phénomène devient très significatif à des vitesses relativistes, proches de la vitesse de la lumière. Le paradoxe réside dans le fait que si la lumière nous semble prendre 8 minutes pour nous parvenir du soleil, elle voyage, « pour elle », dans une éternité immobile.
    Sans vouloir tomber dans l’ésotérisme, c’est peut-être une façon d’expliquer l’intérêt représenté pour ses constructeurs par tous les alignements solaires qui constellent notre continent, et quelques autres.
    Construction à caractère scientifique et temple.

    Quand l’intuition religieuse rejoint la science la plus avancée (de notre temps). Mais était-ce bien de l’intuition ?

  • Cher Abad, merci de ces précisions.

    Le premier point est incontestable en effet.
    La masse nulle du photon est une convention commode qui marche dans la plupart des paradigmes actuels, mais ça semble être une vue mathématique en l'état actuel des choses en effet.
    La fameuse dualité qui donne à rêver aux rêveurs comme moi semble bien sûr plutôt due à une imperfection de perception et de conception de notre part qu'autre chose.
    Ca me rappelle l'histoire des aveugles et de l'éléphant. Chacun en touche un petit bout puis en rend compte ensuite : "un éléphant est fin et allongé ; non, c'est rond et plat ; pas du tout, ça a la forme d'un cylindre et c'est énorme ; n'importe quoi, c'est un tuyau, etc.", croyant en avoir perçu la globalité.
    Ou bien lorsqu'on observe un cylindre : vue d'en haut c'est un cercle, vu de côté c'est un rectangle, vue en oblique, c'est un drôle de truc.

    Merci de me corriger quand je dis des bêtises. Ca arrive souvent ;-)

  • Merci à Voyageur et à abad.
    Le sujet m'intéresse beaucoup moi aussi. Je suis d'origine catholique, et j'ai été baptisée pour enlever la tache originelle. Au catéchisme, ensuite, on m'a appris que tous les hommes naissaient marqués par cette tache ou péché originel, datant du péché d'Adam et Eve qui a les fait chasser du paradis terreste et en a fait des êtres mortels. C'est la Faute primordiale qui flétrit toute la descendance humaine. Ceci explique le Bien et le Mal, et le châtiment de la mort.

    Enfant, cela m'effrayait, je me considérais comme innocente et non souillée par ce péché dit originel.

    Je ne crois plus depuis longtemps à ce récit biblique. Ni au péché tel qu'il est enseigné par le judéo-christianisme.

    Manquer à l'honneur est pour moi une faute grave, en revanche.

    Encore merci à Voyageur pour ses commentaires qui me passionnent et qui précisent parfaitement ma pensée.

  • A Voyageur : à vrai dire mes précisions n’étaient pas des corrections. En fait, je crains souvent que des énoncés de physiques un peu approximatifs (et il est toujours nécessaire de faire des approximations car on ne pourrait pas en énoncer beaucoup de compréhensibles) soient mal interprétés par ceux qui ne sont pas au fait de toutes les finesses des connaissances scientifiques et donc ceux-ci seraient induits en erreur.

    A Gaëlle : je trouve curieux votre réaction au péché originel. Puisque le baptême nous lave de ce péché, une fois baptisé c’est comme s’il n’existait pas. Enfin, c’est ainsi que je l’ai toujours compris, et le péché originel ne m’a jamais posé aucun problème ( c’est comme en ‘math’ : 1-1=0 !). Mais peut-être que je me trompe, car je ne connais pas grand chose en matière religieuse.

Les commentaires sont fermés.