Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un autre vrai/faux chauffeur de taxi? Des faits troublants

 Alors que les policiers concentrent leurs investigations autour de Bruno Cholet, incarcéré dimanche pour le viol et le meurtre présumés de Sussanna, une autre affaire mobilise la PJ.

Hier, le parquet de Meaux a ouvert une enquête à la suite du viol d'une jeune femme de 23 ans, commis dans la nuit de vendredi à samedi vers Saint-Mard, en Seine-et-Marne. Là encore, il s'agirait d'une agression par un chauffeur de taxi. La victime est une hôtesse de l'air qui habite Fontenay-aux-Roses dans les Hauts-de-Seine. C'est un policier de la Compagnie départementale d'intervention qui, revenant de son travail, a trouvé la jeune femme en pleurs alors qu'elle marchait le long de la RN 2 sans savoir où aller. Emmenée au commissariat de Mitry-Mory, elle a expliqué avoir pris un taxi vers minuit à la sortie d'une station de métro de la ligne 13. Le conducteur, au lieu de la ramener à son domicile à l'ouest de Paris, prend l'autoroute A 1 en direction de la Seine-et-Marne où il viole et la frappe avant de l'abandonner. Auparavant, il la menace avec une arme.

Mais l'enquête du groupe criminel de la police judiciaire de Versailles se révèle difficile, d'autant que la jeune femme avait passablement bu ce soir-là. Bien sûr, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Bruno Cholet soupçonné d'avoir pris dans son taxi clandestin l'étudiante suédoise avant de la violer et de la tuer dans la nuit du 18 au 19 avril. Or, au moment où l'hôtesse de l'air était agressée samedi soir, Cholet se trouvait déjà en garde à vue.

Alors, un deuxième homme chauffeur de taxi sévit-il dans la capitale ? La psychose pourrait bien s'installer. On se souvient que, fin février, une jeune Sudéoise avait déjà été violée par un inconnu et abandonnée vivante à Orgeval (Yvelines) après avoir pris un taxi en sortant d'une boîte de nuit parisienne. Et les expertises ADN ont permis d'écarter la responsabilité de Bruno Cholet dans cette affaire. Alors, simple hasard ?

Et faut-il verser aussi au dossier le témoignage de la jeune Albigeoise recueilli ci-dessous ?


Une Albigeoise a-t-elle croisé l'agresseur ?

Claire (1), une jeune Albigeoise de 22 ans étudiante à Paris, a-t-elle croisé l'auteur activement recherché d'agressions commises ces dernières semaines ? Voilà deux mois, un samedi soir au sortir d'une boîte située près de Saint Germain-des-Prés, Claire a connu la frayeur de sa vie en montant dans le véhicule d'un chauffeur de taxi qu'elle avait hélé pour regagner son domicile.

« Dès que je me suis assise à l'arrière, j'ai senti que quelque chose n'allait pas, qu'il ne me fallait pas rester là », raconte-t-elle. « En effet, juste après avoir démarré, l'homme s'est mis à conduire en me regardant, en parlant de sexe,, de plaisirs, et des femmes qui profitaient de leur pouvoir »…»

Joignant le geste à la parole, l'homme, qui pourrait avoir la trentaine, n'hésite pas à glisser une main à l'arrière sur le genou de sa passagère. Ce geste, pénible, achève de paniquer la jeune fille qui lui demande alors « d'arrêter immédiatement le véhicule et de la déposer ». D'autant que le conducteur, au volant de sa voiture une grosse cylindrée de couleur blanche, semblait vouloir quitter son itinéraire pour emprunter le périphérique dans la direction opposée. Le conducteur avait-il l'intention de sortir de Paris ? Toujours est-il que Claire, qui ne manquait pas de sang-froid, avait déjà saisi son portable. « En lui montrant mon téléphone, je lui ai dit : « Je suis en ligne avec la police. Déposez-moi immédiatement », témoigne-t-elle encore éprouvée par ce souvenir.

L'homme a-t-il alors paniqué ? Toujours est-il qu'il a déposé la jeune passagère, tremblante mais soulagée. Claire avait tout fait pour oublier cette histoire jusqu'au moment où a surgi dans l'actualité l'affaire Cholet et ses agressions présumées. La jeune Albigeoise s'est rendue alors dans le commissariat le plus proche pour déposer son témoignage.

(1) Le prénom a été volontairement modifié.

(LA DEPÊCHE - 30 avril 2008)

 

Commentaires

  • Une preuve de plus de l’insécurité générale qui règne en France, malgré le silence imposé aux médiats et le découragement des victimes à signaler les agressions. Cette loi de l’omerta que les autorités veulent appliquer est en train de voler en éclat !

  • Cher abd, je le crois bien et je l'espère! Oui, l'insécurité règne en France, et particulièrement pour les femmes seules.
    A force de répéter que l'insécurité est un fantasme, des jeunes femmes montent la nuit dans n'importe quel taxi, sans vérifier le gyrophare, le numéro, ni regarder la tête du chauffeur... Elles ne pensent pas à appeler sur leur portable un voiture à une compagnie des taxis connue... ce qui est plus sûr, car il reste au standard une trace de leur appel et du taxi envoyé.

  • bruno CHOLET n'était pas taxi clandestin. Il était titulaire d'une licence de transport lui permettant le transport de personnes. Les titulaires de ces licences ne peuvent pas démarcher les clients. Ce sont des voitures dites de place. Il travaillait sur la gare du nord où je le voyais tous les jours. Il était connu de tout le monde sur la gare.

  • A Eric : Témoignage intéressant que logiquement la police devrait prendre en compte, surtout s’il est corroboré par d’autres usagers de la gare du Nord.

  • @ Eric: oui, les voitures dites de place, (ou de maître?) on les oubliait. Ce ne sont pas des taxis clandestins, en effet.
    Ton témoignage me semble à moi aussi important. Tu le voyais tous les jours, tout le monde le connait sur la gare du Nord, dis-tu. Cela modifie le profil qu'en donnent les médias. Certes il y a son passé de délinquant.
    Mais il ne faudrait pas qu'une erreur judiciaire soit commise. On attend le résultat des tests ADN. Hier soir, je lisais que les tests ADN l'accablaient pour le fusil 22 long rifle retrouvé dans ce sac en plastique qui était dans son monspace blanc.. Mais je n'ai pas retrouvé l'info ce matin. Rien sur RTL. Ni dans le Parisien qui a publié sa photo en exclusivité.
    Merci pour ton commentaire et pour ces renseignements sur Bruno Cholet.

  • J'ignorais l'existence de ces voitures de place. Comment cela fonctionne-t-il ?
    Il se pourrait aussi qu'en plus d'un ou plusieurs autres violeurs, ces gens-là se connaissent. Voir la piste de l'éventuel complice. De prédateurs qui se connaissent à un réseau, il n'y a qu'un pas. Rabatteurs dans les boîtes, chauffeurs/kidnappeurs, "receleurs", agents d'export : le commerce des "Blanches" est toujours florissant.
    On pourrait même imaginer que des "tranporteurs" se laissent aller à travailler pour leur propre compte lorsque leur animalité devient incotrôlable à la vue d'une belle proie sans défense.
    Et puis il reste le fait que le portrait-robot d'origine ne corresponde que de loin à Cholet. L'amie suédoise de Sussana a d'ailleurs affirmé que celui-ci n'était pas l'homme avec qui elle aurait vu Sussana partir.

    Etre une femme est redevenu dangereux dans la république des Droadlom. Je mets en garde les femmes de ma connaissance qui sont souvent extremement naïves. Même être à deux n'est pas garantie de sécurité.
    Mais avant que les Français(es) acceptent de voir, il faut souvent un malheur. Un malheur personnel évidemment.

    Tout ceci me fait penser aux insouciants Elois de la "Machine à remonter le temps" d'HG Wells et aux horribles Morlocks qui faisaient leur moisson dans ce cheptel adolescent dès que la nuit tombait, semant la terreur sur le moment, mais le lendemain tout était oublié.

Les commentaires sont fermés.