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Quel scandale!

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26 avril 1894 - 17 août 1987
On peut lire sur la tombe de Rudolf Hess l'épitaphe suivante : « J'ai osé ».
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"Un nazi collant", titrait hier matin le Tageszeitung, quotidien allemand de gauche. Le nazi, c’est Rudolf Hess, à l'effigie duquel la Deutsche Post a créé vingt timbres… sans le savoir. Le mensuel d’extrême droite Die Deutsche Stimme (La voix allemande) rapporte l’affaire dans son numéro de mai, pas peu fier que des partisans aient déjoué les contrôles de la poste pour célébrer à leur manière l’anniversaire de la naissance du dignitaire nazi.

Rudolf Hess fut un proche d’Hitler de la première heure, représentant du Führer dans les années 1930, avant de perdre son aura en 1941 lorsqu’il s'envola pour la Grande-Bretagne et fut aussitôt emprisonné. Lors des procès de Nuremberg, il fut condamné à la perpétuité. Il sera retrouvé pendu dans sa cellule de Spandau en 1987, après 41 ans de détention. Depuis l’extrême-droite allemande le considère comme un martyr. La prison de Spandau (Berlin-Ouest) a été entièrement rasée après la mort de son dernier occupant, Rudolf Hess, afin qu'elle ne devienne pas un "lieu de culte".

La poste ne s’attendait sûrement pas à ça lorsqu’elle a lancé en février dernier son tout nouveau produit, le "Plusbrief individuell" (enveloppes prétimbrées individuelles): depuis le site internet du groupe postal, chacun peut fabriquer un timbre à partir d’une photo. Un produit marketing "créatif et facile à utiliser", censé appâter le client dans un marché du courrier aux particuliers ouvert à la concurrence depuis 2008.

Goethe, Schiller, et maintenant… Hess!

Goethe, Schiller, et maintenant vous aussi: "concevez votre propre timbre" invite toujours le site. Sans se douter que cela fonctionnerait aussi pour les anciens dignitaires nazis. Hannes Natter, auteur de l’article paru dans la Deutsche Stimme, mensuel du parti néonazi allemand le NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands), ironise: "Peu avant le 114e anniversaire de la naissance du représentant d’Hitler Rudolf Hess le 26 avril, la Poste AG a imprimé un timbre avec son effigie"

Malaise chez les postiers... Dirk Klasen, attaché de presse de la Deutsche Post, ne peut que confirmer que "vingt lettres ‐c’est le nombre minimum pour une commande- ont bien été imprimées en mars 2008". Et d’enchaîner:

"Nous regrettons vivement ce qui a pu se passer et avons sensibilisé notre équipe de contrôle pour éviter que cela se reproduise à l’avenir."

La Deutsche Post a effectivement prévu un système de garde-fou en cas de client "spécial". Sont surveillées les images à caractère pornographique ou visant à la promotion des drogues, des armes, et des idées "extrémistes". S’agit-il d’une négligence? Les traits de Rudolf Hess n’évoquent-ils aujourd’hui plus rien? "Le contrôle ne peut pas être garanti à 100%", explique t-on simplement à la Poste.

Mauvaise passe pour la Poste

L’incident intervient alors qu’en Allemagne la question de l’interdiction du parti d’extrême droite du NPD, qui existe depuis 1964, est toujours en débat et que depuis quelques semaines une campagne d’affichage sauvage dans les quartiers est de Berlin stigmatise les visages de présumés néonazis.

Le cas n’est bien évidemment qu’anecdotique puisque seules vingt enveloppes prétimbrées (30 euros la vingtaine) ont été mises en circulation et qu’aucune inscription écrite ne vient rappeler à qui appartient ce regard perçant. Mais il est gênant que le logo du leader mondial de la logistique (Deutsche Post World Net dont la Deutsche Post AG est une filiale) apparaisse à côté du portrait du nazi. L’entreprise avait déjà fait déjà fait parler d’elle en février dernier lorsque son patron, Klaus Zumwinkel avait démissionné après avoir été mis en cause dans une affaire de fraude fiscale. Il était soupçonné d’avoir soustrait un million d’euros de ses revenus.

(Rue89 - 22 mai 2008)

Commentaires

  • Il va valoir cher dans les catalogues de philatélie celui-là !
    J'aime bien que l'esprit populaire fasse des pieds de nez à l'aurorité lorsque la tyrannie de celle-ci devient ridicule.
    Cela dit on ne sait toujours pas quel secret détenait Rudolf Hess pour avoir été emprisonné sans qu'on ose l'assassiner pendant 40 ans (sauf peut-être à la fin, bien sûr).
    La menace qu'en cas de mort prématurée des documents gênants soient envoyés, peut-être.

  • Je n'ai toujours pas compris le lien qu'il y avait entre extrême-droite, et national-socialisme. Lorsque l'on est droite, on n'est pas socialiste, et lorsque l'on est socialiste, on n'est pas de droite? N'est-ce pas?
    Regardez même, ce lien. On y voit de fiers soldats nazis, et noirs, en uniforme.
    http://division-charlemagne.xooit.com/t69-Bouquins-sur-la-LVF.htm#p550
    Là, je suis perdu.

    Amitiés.

  • A Arauris : votre remarque est juste, vous avez parfaitement raison, la véritable pensée de droite et le socialisme sont deux modes de pensées étrangers l’un à l’autre. Cela ne signifie pas qu’il soient en tout contradictoires. Mais c’est le piège dans lequel la gauche a fait tomber la droite au lendemain de la guerre, dans les années 1945-1950. La gauche a créé cet amalgame pour se dédouaner elle-même de ses complicités avec l’Allemagne nazie : il suffit d’examiner le rôle des responsables politiques de cette époque. On vient d’en avoir un exemple avec l’affaire Guy Moquet, un collaborationniste, qui aujourd’hui passe pour un résistant ! Mais il faut reconnaître que la droite n’a jamais su se défendre de cet amalgame et dénoncer cette confusion. C’est Guy Mollet qui disait que la droite française était la plus bête du monde. Autre illustration du genre : on annonce fièrement ce film présenté au festival de Cannes à la gloire de Che Gevarra, ce terroriste sanguinaire et gauchiste, tellement louangé par ces gens pleins de fric ! Aujourd’hui ce sont les socialistes et la gauche qui représentent le pouvoir de l’argent mondialiste et apatride et qu’ils servent consciencieusement. Et ils ne s’en cachent même pas, tant le terrorisme intellectuel est puissant !

  • @ Arauris
    je savais qu'il y avait des unités asiatiques et musulmanes , mais là, de voir un noir dans la division Charlemagne, c'est surprenant

  • à VLAAMS: pour moi, cela n'a rien de surprenant! - ce Noir remet en cause bcp d'idées reçues.

  • "on" a fait des nazis des racistes absolus, ce qui est faux , ils ne se préoccupaient que de la pureté de la race germanique.
    Par contre si le Noir en question avait dragué les gretchen je pense que ses minutes auraient été comptées.

  • @Paul-Emic: par définition, si je puis dire, ce soldat noir ne draguait pas les jeunes Allemandes parce qu'il avait un autre projet dans son existence. Il n'y avait que des volontaires dans la Division Charlemagne. A ce stade-là, il n'y a plus de Noirs ni de Blancs, mais des combattants et des frères d'armes.

    C'est Leclerc qui a fait fusiller dans le dos et sans jugement des soldats. J'avais mis une Note et des photos à ce sujet.

    A en juger par les voyages et les photos prises par L.R. (Album), il n'y avait aucun racisme anti-noir. L'histoire de Jess Owens est un mensonge, qu'ON a exploité jusqu'à la corde. Evidemment.

  • Les 20 enveloppes prétimbrées, qui ont pu être édités en déjouant les contrôles de la Deutsche Post AG, ne représentent pas seulement un hommage mémoriel au dignitaire nazi et un coup d'éclat politico-médiatique de la part de ces nostalgiques de la croix gammée, mais constituent aussi une performance artistique selon leurs auteurs.

    Comme il fallait s'y attendre, lesdits timbres sont déjà considérés par les philatélistes et certains marchands d'art comme des pièces uniques de collection, ce d'autant plus que le nombre mise en circulation est peu élevé. Une unité se négocierait à plus de 4.000,- euros ! Et, bien entendu, les enchères ne font que de commencer...

    Que pensent le Congrès juif mondial et la Licra de cette affaire timbrée ?

  • Les personnes qui ont édité ce timbre vont être surprise à la lecture du livre qui sortira prochainement "Les sept de Spandau". Dans ce recueil de témoignages inédits à ce jour, il est prouvé que Hess refusait catégoriquement d'être le symbole des groupes néo nazi. Ses considérations envers ces organisations étaient d'ailleurs peu flatteuses.

    Ce livre est édité chez Oh edition "Les sept de Spandau", vous pouvez avoir plus d'info sur www.actualitedulivre.com.

    Pour répondre à voyageur : Lisez ce bouquin vous aurez peut être es réponses aux questions que vous posez dans votre commentaire.

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