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Exposition HOKUSAI

Le jardin des plaisirs.JPG
Le jardin des plaisirs - Hokusai
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Armure et navet - Katsushika Hokusai (1760-1849)
Hokusai, les hommes ne lui disent pas merci. Ils sont pourtant nombreux, hier, au musée Guimet pour admirer les estampes du maître japonais. Mais non, rien à faire, ces messieurs n'y croient pas.

« Ce n'est pas possible, c'est démesuré », glousse un quinqua rigolard. « Ils ne sont pas un peu vantards, ces Japonais ? » s'étrangle un retraité moustachu plié de rire. Une dame, impressionnée, hoquette. Sous leurs yeux les « Modèles d'étreintes » peints par Hokusai entre 1814 et 1821 révèlent des Nippons en action incroyablement gâtés par la nature. Des « images de printemps », comme on dit pudiquement là-bas, qui figurent parmi les clous de cette magnifique rétrospective.

Une guide, suivie d'un groupe, offre quelques explications sérieuses : « Ces images érotiques étaient officiellement interdites... Mais après des siècles de guerre toute la société japonaise était assoiffée de plaisirs et de divertissements. »


Passé les surprises anatomiques, les visiteurs se pressent dans les salles bondées. Trois superbes « Crabes Benkeï » exhibent leurs pinces, une « Courtisane nettoyant l'oreille d'un soldat » suit et tiens, voilà un poisson. « Regarde, c'est une carpe qui nage entre les algues », souffle une mère à son fils de 12 ans. Il s'en moque. Ce qui le fascine, c'est un moine posté devant le mont Fuji : « Il est drôle, il porte une toge. » Un « Livre syllabaire du trésor des vassaux fidèles » plus loin, Clara, étudiante en art, reproduit une estampe dans un petit carnet déjà bien rempli : « Je prends des notes, je dessine ce que j'aime, notamment ses personnages. C'est assez drôle : il est parfois très précis, parfois très maladroit, comme s'il s'en moquait. »

Encore deux ou trois merveilles et le public déboule dans la « salle de la maturité ». Ah maturité, combien de disques, combien de livres... Pas de raison qu'Hokusai y échappe. Et on comprend pourquoi cet « affolé de son art », qui a influencé Gauguin, Van Gogh ou Monet, impressionne jusqu'aux jeunes auteurs de mangas. Un fantôme aux yeux exorbités d'une modernité sidérante jouxte un démon riant. « On croirait que ça a été fait hier », commente un couple. Derrière, Nathalie, institutrice de 28 ans, porte son petit Côme sur le dos tout en scrutant les images : « C'est très bien, même si je pensais que ce serait plus expressif. Peut-être qu'il manque aussi quelques explications, notamment sur la symbolique de ce qu'il peint. » Quant à Bruno, statisticien venu par curiosité, il s'est régalé : « Avant, je n'avais vu que quelques estampes japonaises... J'ai adoré celles des oiseaux et du mont Fuji. C'est une expo très sympa. »

A la sortie, les louanges rédigées sur le livre d'or le confirment. Ana, 10 ans, jure qu'elle s'est amusée, ajoutant d'un PS : « Je dessine des mangas. » Quant à Hokusai, il a fait chavirer Félix, 8 ans. Le gamin a gribouillé un visage et un « j'adore le Japon » sur la page.

« Hokusai, l'affolé de son art », exposition jusqu'au 4 août, au musée national des arts asiatiques Guimet, 6, place d'Iéna (XVI e ). Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 heures à 18 heures. Entrée : 7 €. Renseignements au 01.56.52.53.00.

Commentaires

  • Hokusai le meilleur.

  • Oh, la cochonne ! Gaëlle, votre site se dévergonde !

  • hommage:


    Gaëlle Mann. Elle, les gars, jamais ne ment
    Aède, elle a pour elle ses garnements
    Elle a gréé des ailes au firmament
    Loin des hideux grasseyements
    Libre, sa voile est sur la toile notre agrément
    Et nous irons à tire-d’aile à son gréement

    Mardi j’irai encore lire Gaëlle
    Avec l’Abad son féal Azraël
    Ne pas manquer son contre-scel
    Nacelle dans la nuit noire :Gaëlle!

    Félix Niesche

  • Mon cher abbé, j'étais tellement troublée que je viens à peine de remarquer qu'en plus, c'était un acrostiche!

    J'ai eu beaucoup de mal pour trouver cette estampe "shunga" du maître japonais! Parmi mille Vagues admirables et Mont Fugi, où elle se cachait, j'ai erré, voulant tenir la gageure (l'article ne devait-il pas être en tous points illustré?), et me voici récompensée avec la plus exquise gentillesse et le plus fin talent!

  • merci Gaelle.

    cochonette: c'est parce que vous ne me connaissez pas encore....

  • oh l'abbé ! oh l'abbé! de quimonbienmonté ? :)

  • Et de quibienmontant avec sa cochonnette (quel prénom délicieux, qu'aucun rabbin ne veut)

  • Le début de l'article c'est "Monsieur Homais et Tribulat Bonhommet à l'exposition"?

  • Toutes mes félicitations à l'abbé pour l'acrostiche ! Faut le faire tout de même !
    Et j'aurai appris un mot !
    Madame Lagouchka qui a des lettres et en plus a vécu m'a donné la définition de ce mot difficile et a ajouté en regardant le tableau " L'hymen le pauvre je le pleins". Elle est sensible.

  • Excusez-moi... après consultation de mon précieux Bescherelle le verbe plaindre s'écrit bien avec a et non e.

  • Cher abbé tymon, l'article est celui du Parisien, ce n'est pas moi qui l'ai écrit...

  • à zelionaya lagouchka: on avait bien compris...
    Voilà qui prouve votre parfaite et coquine connaissance de la langue!

  • Puis-qu’on parle de poésie et d’acrostiche, voici une célèbre correspondance rédigée, pour en dissimuler le sens, selon le principe de l’acrostiche et qui me paraît de circonstances.

    Lettre de George Sand à Alfred de Musset :
    Je suis très émue de vous dire que j'ai
    bien compris, l'autre jour, que vous avez
    toujours une envie folle de me faire
    danser. Je garde un souvenir de votre
    baiser et je voudrais que ce soit
    là une preuve que je puisse être aimée
    par vous. Je suis prête à vous montrer mon
    affection toute désintéressée et sans cal-
    cul. Si vous voulez me voir ainsi
    dévoilée, sans aucun artifice mon âme
    toute nue, daignez donc me faire une visite.
    Et nous causerons en amis et en chemin.
    Je vous prouverai que je suis la femme
    sincère capable de vous offrir l'affection
    la plus profonde et la plus étroite
    amitié, en un mot, la meilleure amie
    que vous puissiez rêver. Puisque votre
    âme est libre, alors que l'abandon où je
    vis est bien long, bien dur et bien souvent
    pénible, ami très cher, j'ai le cœur
    gros, accourez vite et venez me le
    faire oublier. À l'amour, je veux me sou-
    mettre entièrement.
    Votre poupée.

    Réponse de Musset :
    Quand je vous jure, hélas, un éternel hommage
    Voulez-vous qu'un instant je change de langage ?
    Vous avez su captiver les sentiments d'un cœur
    Que ne puis-je, avec vous, goûter le vrai bonheur ?
    Je vous aime, ô ma belle, et ma plume en délire
    Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
    Avec soin, de mes vers, lisez le premier mot
    Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

    Réponse de Sand :
    Cette grande faveur que votre ardeur réclame
    Nuit peut-être à l'honneur mais répond à ma flamme.

    Indice : lire un vers sur deux du premier poème. Les deux autres se lisent suivant la méthode indiquée dans le texte lui-même.

  • Merci Gaëlle !

  • Abad un grand merci ! Vous nous faîtes connaître quelque chose de magnifique !

  • La Baronne du devant aimait le derrière...
    Mais cette idylle avec Musset, si mes souvenirs sont exacts, aurait été quelque peu agitée puisque, partis tous deux en voyage et Musset ayant été souffrant la coquine Baronne aurait eu une faiblesse pour le médecin appelé au chevet du poète... D'où une oeuvre supplémentaire où il est question de merle blanc qui finalement ne l'était pas tant que cela...
    Ah ces littéraires !

  • Oui, cochonnette, c’est exact et Maurras le raconte dans « Les amants de Venise » !

  • A l'abbé tymon de quimonte : Azraël! Azraël! vous avez dit Azraël ! Ai-je l’air d’un Azraël ?

  • oui là, ami Abad, je reconnais...mais enfin Azrael n'est-ce pas, répondais aux exigences de la rime en El, de l'euphonie Gaelle Feal Rael, licence de poète...

    J'ignore qui est cet Azrael, d'ailleurs, mais je vous ai épargné(logement) "...son fidèle Raël"...parce que là, vous connaissant, c'était le pré, 5 heure, au sabre d'abordage...

  • Je viens de chez le père Gogol,

    "Azraël (عزرائیل) est le nom de l'ange de la mort dans les traditions bibliques et non coraniques car son nom n'y est jamais cité. ..."

    Pas mal non, trés romantique...
    Ou:

    "Azraël (Schtroumpfs) -Nommé d'après l'ange Azraël, Azraël est un chat roux et blanc avec une truffe noire et une langue rouge. Un animal presque aussi mauvais que son maître"

    Encore mieux: tout à fait vous!

    Decidemment l'intuition du poète a frappé juste
    -

  • Oh, pardon ! J’avais cru que vous aviez une faute de frappe sur les deux premières lettres !

  • je vois: Az pour Is ? est ce pourri! Is au lieu d'Az, passe à l'as...
    Oui...bon...
    bien à vous cher Abad/Azrael

  • Ce qui me rappelle cette blague du type qui a une écharde dans la pine et quand le toubib lui demande comment cela a pu se produire, il lui répond que sa femme lui a taillé une pipe tandis qu'elle avait la gueule de bois.

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