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Les jeunes voulaient lyncher le policier

Il y a quinze jours une rixe a opposé un groupe de jeunes à deux policiers qui n'étaient pas en service dans le Xe arrondissement de Paris. Aujourd'hui, un des deux fonctionnaires mis en examen et suspendu de ses fonctions pour avoir fait usage de son arme et blessé trois personnes, sort de son silence.

Alors que de nombreux témoignages relatent son "état d'ébriétéé lors de l'altercation, survenue dans la nuit du 28 au 29 mai, le policier de 37 ans, affecté à la brigade anticriminalité métro de la police régionale des transports (PRT) affirme avoir utilisé son arme pour échapper à une vingtaine de jeunes hostiles.



« Le soir des faits, je n'ai pas fait la tournée des bars, précise-t-il. J'avais bu quatre whisky-coca, certes, mais je me trouvais chez un collègue policier dans le Xe arrondissement avec lequel j'ai dîné et je ne comptais pas sortir. Si je suis descendu dans la rue, c'était pour aller chercher mon ami, dépressif, qui avait quitté l'appartement pour aller boire dans un café du Faubourg-Saint-Denis. »

A la sortie du bar, les deux policiers tombent sur une vingtaine de jeunes, qui affirment avoir été insultés et provoqués avant que les coups de feu ne soient tirés. « C'est faux ! assure le brigadier. Ils nous ont proposé d'acheter de la drogue. Nous leur avons fait comprendre qui nous étions. Ils étaient agressifs et nous nous sommes sentis en danger. Voyant une Mégane sombre se garer, j'ai pensé qu'il s'agissait de collègues policiers et je me suis dirigé vers la voiture pour demander de l'aide. Mais les gens à l'intérieur faisaient partie du groupe. J'ai sorti mon arme et j'ai braqué les personnes en leur demandant de ne pas bouger. »

Il est alors près de 2 heures du matin. Plusieurs coups de feu - au moins cinq selon les témoins - retentissent rue du Faubourg-Saint-Denis. Trois des balles tirées atteignent des jeunes. Deux d'entre eux sont blessés dans le dos, dont l'un grièvement ; le troisième au pied. « Je n'ai pas visé volontairement ces personnes, explique le fonctionnaire. J'ai reçu un coup au visage avant de me retrouver au sol. J'ai tiré alors que j'étais en train d'être frappé à terre. Ils voulaient me lyncher ! J'avais le visage en sang. Quand j'ai utilisé mon arme, je pensais que j'allais mourir... »

Un homme de 27 ans, suspecté d'avoir porté des coups au brigadier et de lui avoir arraché son arme de service a été mis en examen pour violence en réunion commise sous l'emprise de l'alcool. Cet individu et le policier ont été placés sous contrôle judiciaire et devraient faire prochainement l'objet d'une confrontation.
(Le Parisien - 11 juin 2008)

Commentaires

  • De toute façon y a pas photo : la parole de deux ou dix policiers ne vaut rien contre celle d’un d’jeune ! C’est le contraire de l’affaire Granomort-Quemeneur ! Et l’affaire du policier de Grasse, etc….

  • Les escadrons de la mort, vite!

  • Et réflexe habituel désormais : les policiers en prison. Les gens ne vont pas supporter ça éternellement.

  • il est probable que la version des collègues est vrai.
    J'appartiens à la grande maison. Il faut dire aujourd'hui qu'il devient extrêmement difficile de sortir en groupe de collègues pour boire un verre. Facilement identifiables (look, conversations...), nous sommes de plus en plus souvent pris à partie par des individus (toxicos, "djeunes" etc).
    Pas plus tard que mercredi soir, nous prenions un verre en terrasse d'une brasserie en face d'une grande gare parisienne. Nous avons été apostrophés par des tox connus de nos services et avons dû manu militari disperser la bande à coups de trique. Et quelques gaulois assis en terrasse de nous sommer de quitter les lieux car nous attirons les problèmes ! Copieusement insultés et mis face à leur couardise, ils appellent la police et expliquent à nos collègues que nous sommes les auteurs d'une agression sur les pauvres toxicos ! Le témoignage du patron et de touristes australiens permettra de les confondre. Deux heures perdues à s'expliquer. Résultat, de plus en plus de collègues ne sortent plus le soir ou alors seulement dans des établissements fréquentés par une majorité de collègues. Le O'sullivan à Pigalle par exemple.

  • Merci Eric pour ce témoignage. Nous vous en sommes reconnaissants. Il serait bon que les policiers comprennent qu’ils sont manipulés pour en faire des auxiliaires politiques. On les oblige à persécuter les honnêtes automobilistes ce qui les occupe et leur donne l’impression d’être utiles (la vitesse, l’alcool, la ceinture, ….) mais les fait détester de la population ; par contre ils doivent s’aplatir devant les vrais délinquants ! Quel syndicat de police aura le courage de dénoncer cette honteuse situation ?

  • aucun ! nos syndicats sont tous vendus aux politiques, quels qu'ils soient, avec qui ils pactisent en permanence.
    Il y a effectivement un vrai ras-le-bol dans nos rangs face aux missions de répression totale à l'égard des automobilistes. L'écœurement des collègues est palpable, notamment par rapport au traitement plein de mansuétude réservé à nos clients habituels. Exemple : un collègue a pris une droite au visage, il y a quelques semaines. Résultat : un oedème à la rétine et des migraines persistantes. zéro d'ITT
    (incapacité temporaire de travail) ! Sanction pour l'auteur : rappel à la loi !
    Mais pour le moment, tous font le dos rond......

  • Merci, Cher Eric, pour votre réponse. Je me doutais de cette réponse. J’espère que vous ne ferez pas le dos rond trop longtemps ! Et sachez qu’alors vous ne serez pas seuls : vous aurez avec vous toute la population honnête et laborieuse

  • j'ai malheureusement de gros doutes sur la soutien de la population "honnête et laborieuse", dont je constate qu'elle sans doute aujourd'hui la plus conformiste et fait preuve d'un esprit totalement petit-bourgeois

  • @ERIC Je serais assez de votre avis... malheureusement.

  • diviser pour régner...
    De la m^m manière que ,vos "syndicats sont tous vendus aux politiques", la representation politique de la population laborieuse est la gôche pourrie...

    Il est certain que votre expérience de policier sur le terrain, vous laisse croire que tous les "gaulois" sont cô ceux de la gare...
    Et nous on a tendance à oublier qu'il y a des Eric, en face des fliquettes hystéros et mauvaises cô des teignes, et des flics qui se planquent sur les maréchaux, pour épingler ceux qui dépassent 50KM/h, tandis que "des chances pour la france" roulent en tte impunité à 80 dans des ruelles....

  • Merci pour votre témoignage qui confirme ce que je pensais, Eric. Les policiers, qui sont comme nous, sont bien obligés d'obéïr aux ordres qu'on leur donne et risqueraient de gros ennuis pour avoir refusé d'effectuer un contrôle radar. Ennuis hors de proportion avec l'acte de "résistance" dérisoire. Eux aussi ne peuvent être qu'agacés de devenir une annexe du fisc pendant qu'on leur ordonne de ne rien faire devant les hordes de voyous.
    Personne dans notre milieu ne se fait plus d'illusions sur la sincérité des syndicats dans quelque branche que ce soit.

    Quant aux Français, ce sont souvent des lâches de l'acabit de ceux à qui vous avez eu à faire lors de votre sortie entre amis. Seule une (grosse) minorité avancera lorsque cela sera nécessaire. Les autres se calfeutreront et attendront de voir de quel côté le vent tourne avant de suivre, comme ils l'ont toujours fait depuis l'aube de l'humanité. Sachez cependant que, grosse minorité ou majorité, beaucoup de gens vous donnent raison, ne sont pas les plus bruyants étant donné le terrorisme psychologique en palce, mais manifestent de plus en plus leur avis en privé et devant davantage de monde.

    Je sais que vous êtes en première ligne, mais serrez les dents. Vous n'êtes pas seul et le vent de fronde qui s'amplifie avec le NON irlandais ne restera pas éternellement sans effets.

  • @ Voyageur: oui, un vent de fronde commence à souffler... Mais il y a une telle couardise parmi les dits braves gens!

    Les Chances roulent à toute allure, n'importe où, souvent sans permis, et ne sont guère inquiétés...

  • merci de vos soutiens. C'est apprécier à sa juste valeur par mes collègues.

  • @ eric: vous êtes soutenus, n'en doutez pas. Que vos collègues le sachent.

    Amicalement à vous

  • On ne peut pas faire grand chose à par discuter, exposer la réalité et convaincre, mais on peut se reconnaître en menant des conversations sur des sujets voisins et guetter la réaction de son interlocuteur. Si elle semble aller dans le même sens, on peut pousser un peu plus loin. Si la personne fait de même, c'est en principe bon signe. Sinon, on fait halte immédiatement et on change de sujet mine de rien. Il y a moyen de se reconnaître. Comme sous l'occupation.
    Les voyous de tout poil ne perdent rien pour attendre. Les véritables braves gens non plus. Quant aux tièdes lâches : sans importance.

    Courage aux policiers et aux gendarmes !
    Patience, le temps viendra.

  • Cher Voyageur, c'est la méthode que j'emploie, pour tâter le terrain, se reconnaître... Oui, comme sous l'Occup... mais l'Occupation n'a duré que 4 ans.

    "Quatre ans d'ocupations", comme disait Sacha Guitry.

    Amités

  • A Eric : soyons tenaces et gardons l’espoir, on sent que le vent est en train de tourner.
    On vient encore de le constater avec Bush qui, en pleine déconfiture aux US, vient chercher du réconfort auprès de …. Sarkozy !

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