AFP. C'est un accueil particulièrement chaleureux que peut attendre le président français Nicolas Sarközy lors de sa prochaine visite en Israël, tranchant sur les frictions qui avaient marqué celle de son prédécesseur Jacques Chirac.
"Certes il n'est pas le seul pour lequel Israël va dérouler le tapis rouge, puisque le président George W. Bush et la chancelière Angela Merkel ont été aussi fort bien reçus", relève cet officiel. "Mais le chef d'Etat français est un personnage très médiatisé en Israël même. Tout ce qui touche à sa personne trouve un écho dans les médias, ce qui est tout à fait exceptionnel", dit-il.
Selon lui, cette visite présidentielle, du 22 au 24 juin, "scelle un rapprochement entre les deux pays" qui avait toutefois commencé sous le président Jacques Chirac. Il a rappelé à ce propos la mise en place en 2002 d'une commission de coopération de haut niveau israélo-française, puis la visite à Paris en juillet 2005 du Premier ministre israélien de l'époque Ariel Sharon.
Avant cette amorce de rapprochement, la visite houleuse de M. Chirac en Israël en octobre 1996 avait marqué les esprits.
En se rendant dans la Vieille ville de Jérusalem, annexée par Israël, le président français de l'époque, excédé par la forte présence d'agents de sécurité israéliens, leur avait lancé d'un air courroucé: "Voulez-vous que je retourne à mon avion ?" (plus exactement: "Ce n'est pas une méthode. C'est une provocation!")
"En Israël, cet incident a été interprété comme l'expression d'une politique pro-palestinienne et pro-arabe de Jacques Chirac", souligne M. Palmor. "Ce ne sont pas tant les lignes générales de la politique française qui ont changé que le ton. Mais cela compte".
Pour le politologue Ilan Greilsammer, la raison pour laquelle M. Sarközy sera un hôte privilégié est toute simple: "les Israéliens et les Juifs aiment les gens dont ils ont l'impression, à tort ou à raison, qu'ils les aiment".
"Les Israéliens sont un peuple sentimental. Sarközy reste très populaire à leurs yeux. Ses déboires en France ne les concernent pas. D'ailleurs ils ne sont pas vraiment au courant", estime-t-il, en allusion à la baisse de popularité de M. Sarkozy en France.
La cote dont jouit M. Sarközy en Israël s'était traduite par un raz-de-marée en sa faveur parmi les électeurs franco-israéliens lors de la présidentielle en avril 2007. M Sarkozy avait recueilli plus de 85% des suffrages en Israël.
En plus, les "origines juives de Sarközy jouent naturellement en sa faveur auprès de l'opinion, bien qu'il soit catholique", relève le chercheur de l'université Bar Ilan, près de Tel-Aviv.
Selon lui, dans ce contexte, les "critiques amicales" du président français envers la politique israélienne et en particulier contre la colonisation en Cisjordanie occupée ont toutes les chances d'être entendues par les Israéliens, qu'ils soient d'accord ou non.
Cependant un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères met un bémol à cette ambiance euphorique. "La politique française peut changer, compte tenu des intérêts de la France, ou d'une vision plus conforme à celle du Quai d'Orsay. Nous restons vigilants", a-t-il confié sous couvert d'anonymat.
Commentaires
J'aime bien la façon classique dont l'article est construit. On prend comme prétexte le questionnement rhétorique pour présenter la situation en envisageant des réponses parfaitement ridicules puis on découvre enfin la vérité -pour une fois) bie nplus prosaïque.
Je soupçonne que le "En plus" n'est pas seulement dû à la prudence mais à l'esprit plaisantin de l'auteur du "papier".
Quels excit... heu, sentimentaux ces levantins !
Au fait, on est sans nouvelle de Sharon ! Toujours dans le coma ?
oui, toujours dans le coma, à ce que j'ai lu. On peut prier pour lui sur un site israélien.