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HOMMAGE A JEAN DELANNOY

Jean Delannoy avec film XXX.jpg
Jean Delannoy (12 janvier 1908- 18 juin 2008)
Il est entré dans l'éternité avec "L'Eternel retour"

Comme un clin d'oeil à son style cinématographique rigoureux, exigeant et son esthétisme impeccable, Jean Delannoy s'est éteint hier mercredi à l'âge de 100 ans. Un nombre accompli, rond, immense, qui résonne comme un clap de fin sans amertume. Un goût d'achevé.

Martyrisé par la Nouvelle Vague au cours des années 1950, François Truffaut en tête*, tancé pour ses réalisations jugées trop froides et "académiques", Jean Delannoy n'en demeure pas moins, au regard de sa filmographie, un maître à penser du septième art français du siècle passé. Sa pratique du cinéma s'avère quasi indissociable d'une âme littéraire qu'il avait par formation et par nature.

On lui doit de nombreuses adaptations de grands moments de la littérature (certains Maigret de Georges Simenon, Hamlet, Manon Lescaut, La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, etc.). Parmi elles, L'Eternel retour (1943), son adaptation de la légende de Tristan et Yseult, scénarisée par Jean Cocteau, où Jean Marais tenait le rôle principal au côté de Madeleine Sologne.

C'est à ce même Jean Marais que Jean Delannoy confia un autre rôle phare de la littérature, en l'occurrence celui du Bossu (1944), et bien d'autres encore (Le prince de Clèves, Aux yeux du souvenir, Le secret de Mayerling, ...). Son adaptation de La Symphonie Pastorale d'André Gide, avec Michèle Morgan — son actrice fétiche — et Jean Desailly — qui vient lui aussi de s'éteindre—, lui valut le Grand Prix du Festival de Cannes 1946, dénomination de l'époque de l'actuelle Palme d'Or.

Jean Delannoy a fait tourner les plus grands de son temps : Tino Rossi dans Fièvres (1942), Micheline Presle, Mouloudji et Charles Dullin dans Les Jeux sont faits (1947), Gina Lollobrigida (Vénus Impériale, 1967), Anthony Quinn, Alain Cuny et Robert Hirsch dans Notre-Dame de Paris (1956), Paul Meurisse dans Le Majordome (1964), Jean Gabin dans La Minute de Vérité (1952), Chiens perdus sans collier (1955), ou encore dans le rôle de Maigret, Marina Vlady dans La princesse de Clèves (1961), Anny Duperey dans Pas Folle la guêpe (1972)... La liste est longue.

En 1986, il reçoit des mains de Michèle Morgan un César d'honneur venant couronner l'ensemble de sa carrière.

Dans les années 1990, il réalisait pour la télévision la série Le Gorille d'après l'oeuvre d'Antoine Dominique.

* Né François Lévy, et reconnu à l'État-civil par Roland Truffaut, architecte-décorateur, il ne retrouvera son père biologique, un dentiste juif de Belfort, qu'en 1068. Sa mère était Jeanine de Monferrand, secrétaire au journal L'Illustration (Wikipédia).

Commentaires

  • La nouvelle vague à mon humble avis a été au cinéma ce que les tags sont à la peinture.
    Beaucoup de cinglés là-dedans.
    Une préfiguration de 1968...

    Je ne savais pas que Truffaut avait retrouvé son père biologique l'année de la mort de Baudouin 1er évêque de Noyon et de Tournai... O:)
    http://www.cathedrale-tournai.be/cathedraletournai/fr/baudouin%2Bier.html

  • @ zelionaya lagouchka: j'ai connu par mon mari presque toute la bande des Cahiers du Cinéma. Oui, c'était si proche de l'esprit Mai 68... Ils m'ennuyaient, avec leurs discours- fleuve sur le cinéma, leur prétention, leur intellectualisme, leurs manières de disséquer un plan, un geste... Ils "encugulaient moumouche", selon l'expression de Céline! - Tout cela a disparu... Ils ont tué le cinéma. Il faut lire aussi les livres de Claude Autant-Lara à ce sujet. Une mine d'informations.

  • J'aime votre comparaison zelionaya. C'est tout à fait ça. Baillant d'ennui et de prétention creuse et auto-centrée. Les enfants gâtés de 68 dans toute leur splendeur, et encore n'ai-je effleuré leurs déjections que d'une oreille ennuyée.

    Le François en question exhalait les complexes freudiens caricaturaux à dix lieues. Et tout ça se retrouve en positionde tuer "le père", de régler ses comptes sur le beau et l'innocence, et de donner le la.

    Heureusement que leur règne s'achève.

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