Un haut-fonctionnaire occidental accuse l'armée algérienne d'avoir joué un rôle actif dans l'enlèvement et la mort de sept trappistes français en 1996.
Les sept moines français du monastère algérien de Tibéhirine, assassinés en 1996, ont-ils été victimes d'une bavure de l'armée algérienne ? C'est ce qu'affirme «un haut fonctionnaire d'un gouvernement occidental» dans un entretien publié dimanche par le quotidien italien La Stampa (la traduction française sur le site Algeria Watch). Selon les explications de cet homme, un temps posté à Alger, «une personne très solide, pas quelqu'un de l'ombre» selon les termes du journaliste Valerio Pellizzari, les sept moines ont été «séquestrés par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire» (un service algérien de renseignements militaire, ndlr) et «tués depuis un hélicoptère de l'armée algérienne». Ses propos ont été repris mercredi dans les colonnes du quotidien régional Ouest-France. Le haut-fonctionnaire en question se dit désireux de briser «le mensonge d'État».
L'enlèvement des religieux a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Il avait été revendiqué en avril par le Groupe islamique armé (GIA). Un second communiqué avait ensuite annoncé que les moines avaient été assassinés le 21 mai. Leurs têtes avaient été retrouvées quelques jours plus tard dans la région de Tibéhirine.
Tués par les tirs d'un hélicoptère
Les circonstances de ces assassinats n'ont jamais été véritablement élucidées. Si la responsabilité du GIA ne semble pas contestée, deux thèses s'affrontent : une manipulation des services de renseignements algériens ayant mal tournée ou un massacre perpétré par les islamistes sans aucune intervention extérieure. À l'appui de la première hypothèse, les témoignages d'anciens militaires algériens affirmant que le GIA était infiltré par l'armée algérienne. Ces témoignages avaient été évoqués dans la plainte contre X déposée en décembre 2003 par Me Patrick Baudouin au nom de la famille de l'un des moines et de l'ancien procureur général de leur ordre. Une plainte pour «enlèvement, séquestration et assassinat». Une information judicaire avait été ouverte le 10 février 2004.
Le témoignage cité dimanche par La Stampa conforte l'hypothèse d'une manipulation des services de sécurité algériens. Objectif de ce faux-enlèvement, explique Ouest-France, «montrer le danger que représentait la déferlante islamique». La bavure intervient dans un second temps. Alors que l'enlèvement - au cours duquel les ravisseurs islamistes n'auraient été que des hommes de main - devait se conclure par la libération des otages, un hélicoptère de l'armée aurait pris pour cible le campement où étaient rassemblés les trappistes, croyant viser des intégristes. «Les corps des moines étaient criblés de balles. C'est pour cela qu'au moment des funérailles, il n'y avait que les têtes qui furent déposées dans les cercueils», explique le haut-fonctionnaire. Pour lui, le décès, deux mois après, de Mgr Claverie, évêque d'Oran, serait «un prolongement de l'affaire».
Dès le dépôt de la plainte par Me Beaudouin, fin 2003, la thèse d'un dérapage des services algériens a été récusée par l'ancien archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier. Pourtant, un ancien membre de la Sécurité militaire algérienne avait aussi évoqué l'implication de son ancien service dans l'enlèvement. Celui-ci aurait mal tourné en raison des rivalités internes au GIA.
Ce nouveau témoignage intervient quelques jours avant la visite en France d'Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'État algérien participera dimanche à Paris au lancement de l'Union pour la Méditerranée.
(Le Figaro international - 09 juillet 2008)
Commentaires
Les évêques d’Alger, depuis Mohamed Duval, sont restés de bons fellaghas, à la solde des terroristes FLN !
La France doit toujours faire acte de repentance,vis à vis de tout le monde mais décore les tueurs de ses enfants.