GUERRE CULTURELLE - Guerre des mots
Les mots ne sont pas innocents, ce sont des armes : nommer et donner un sens aux choses, aux gens, aux notions et aux concepts, puis imposer l’emploi de ces noms et ces sens est un acte capital pour guider la pensée. La Résistance identitaire se doit alors de forger ses propres outils linguistiques. Parmi les premières propositions, nous suggérons de différencier l’emploi des expressions « Européen de racine » et « Européen de souche » en s’appuyant sur la différence qui existe entre la racine qui est vivante et véhicule l’énergie de la sève et la souche qui représente le résidu, frappé à mort, d’un arbre coupé. Par « Européens de racine » nous désignons les Européens de race blanche pour qui la tradition culturelle et morale de leur peuple reste une réalité vivante et consciente, donc une source d’inspiration pour la pensée ou la création et un guide pour l’action. Par « Européens de souche » nous désignons à l’inverse les Européens de race blanche qui ont perdu le contact avec leur tradition culturelle et morale. S’ils possèdent encore le substrat biologique sans lequel il serait vain de les considérer comme Européens, ils sont démunis de l’élément spirituel qui seul peut donner un sens à leur existence. « L’Européen de souche » se confond alors volontiers avec le zombi occidental dans lequel on reconnaît aisément le « dernier homme » prophétisé par Nietzsche. |
(Source: Terre et Peuple)
Arbres en hiver par C.D. Friedrich
Commentaires
Excellent !
je note, j'inscrit cela dans mon langage.
Malheureusement les de racine sont beaucoup moins nombreux que les de souche.
la racine évoque AUSSI la robustesse et l'ancrage profond.
Va pour français /européen de racine voire racinien,ce qui empêchera une hystérique "indigène de la république " d' ironiser sur les sous-chiens.
Point de jeu de mots douteux avec " de racine" à craindre.
Un seul inconvénient:racine provient de radix(radicis au génitif) et induit le mot radical,damned!
"L’Européen de souche » se confond alors volontiers avec le zombi occidental dans lequel on reconnaît aisément le « dernier homme » prophétisé par Nietzsche."
Homo consummatus tel qu'en lui-même:admirable description!
Ainsi que le dit marcel racine évoque robustesse.
Bien des plantes dont nous voudrions nous débarasser ont des racines tellement régénératives qu'un tout petit morceau de racine restant en terre lui permet de repartir.
Vous regarderez ces plantes d'une autre manière.
Nous voici donc raciniens ! Quelle appellation merveilleuse ! Quelle référence ! Quel pied de nez aux cpf et à leurs suppôts !
Je propose de prendre pour emblème le portrait de Racine et pour hymne son cantique.
mélanie,
1 plante répond bien à votre description et elle nous a envahi en Europe sous la dénomination de berce du Caucase :une plante particulièrement urticante et difficile voire impossible à éliminer .
L'invasion est double:la plante et les cpf (la berce est allégorique ici)
abad,
un brillant tragédien français dont on peut s'énorgeuillir à juste titre.
@ marcel il y a aussi d'autres plantes dont une bien de chez nous dont le nom malheureusement m'échappe mais je vais chercher.
J'applaudis aux Raciniens. Qui aujourd'hui connait encore Racine.
Bel argument ! Dommage qu'il prenne le périmètre Europe pour cible du propos.
En effet, quoi de commun entre ce qui touche aux balkans, la perfide Albion, l'espagnol frappé du sceau de l'invasion arabe pendant huit siècles, quoi de commun ? Serait-ce le sens d'une Europe technocratique honnie des peuples quand ils votent ? Serait-ce une autre Europe dont je ne connais malheureusement ni la souche, ni la racine, hormis ses combats fratricides.
Serait-ce une Europe spirituelle, de quelle spiritualité parle-t-on, celle d'une église, de quelle église ?
Je ne me sens ni de souche, ni de racine, simplement citoyen européen. A ces concepts, je préfère ceux du sol à ceux du sang.
Quand je relis mon Histoire française, quand je réfléchis d'où je viens, j'ai du mal à retrouver mes repères, repères sociétaux, repères intellectuels, etc ...
Et malheureusement, je ne me retrouve pas dans cette dimension européenne, si belle à penser, si dérisoire à vivre.
@mélanie
Qui connait encore Racine en effet ?
et pourtant, il écrit :
"Car il n'est de secret que temps ne révèle"
Bérénice
ô combien d'actualité !
Nos "lobbyistes" ont de plus en plus de mal à bétonner.
Et vive internet et l'élégant salon de Gaelle ...
A Christian : Vous n’en êtes peut-être pas conscient mais, être européen signifie être héritier de la civilisation européenne qui provient, à l’époque moderne, de la Renaissance Italienne (Dante !) mais aussi des racines Celtes et Greco-Latines : tous les Européens, depuis les Portugais jusqu’aux Finnois en sont issus, imbibés. Mais cette Europe est évidemment sans rapport avec ce que nous concoctent les politicards de l’UE.
Le sol n’a absolument rien à voir avec cela : vous pouvez parfaitement vivre en Europe sans vous sentir le moins du monde Européen ! Ce qui compte, c’est avoir assimilé la culture européenne !
Quand à vous sentir « citoyen », excusez-moi, mais c’est sans rapport ! C’est un concept politique inventé à l’époque de la révolution. Avant la révolution, la notion de nationalité n’existait : on se sentait « sujet » d’un certain Etat ou d’un Roi, sans plus. La notion de nationalité n’avait aucun sens, elle ne relève donc pas de la culture européenne.
Mais plus concrètement, pour ne pas vous donner l’impression de parler dans l’abstrait, vous retrouverez très facilement vos repères dans les innombrables ouvrages qui font ou caractérisent notre civilisation. Vous en connaissez certainement, mais voilà, par exemple, trois ouvrages : « Histoire de la philosophie occidentale » de B. Russell ou « Le Génie de l’Occident » de L. Rougier, ou encore « Le testament d’un européen » de J. de Brem qui est cité sur le site de Gaëlle.
@abad
à mon tour : "ignorante mais curieuse"
qu'est ce que le cantique de Racine ?
merci.
A Décée:Racine composa des pièces pour les petites filles de Saint-Cyr, qui en fait étaient pratiquement des opéras car elles étaient accompagnées de nombreux morceaux de musique. La plus connue est Esther, sur une musique de Jean-Baptiste Moreau, et qui enchanta Louis XIV, qui n’aimait pourtant pas beaucoup Racine. En 1694, il écrivit encore pour elles des chants religieux : les « cantiques spirituels », toujours sur une musique de Moreau et de Lalande. L’un de ces cantiques a été mis en musique par Gabriel Fauré : sa musique très profonde est magnifique : c’est le cantique que l’on connaît généralement, car il en existe de nombreuses et très belles interprétations.
Merci à Décée et à abad! Commentaires pleins d'intelligence et de pertinence, et de savoir, qui m'apprennent beaucoup!
Je n'ai pas oublié le Racine des tragédies. Mais j'ignorais le cantique d'Ester, mis en musique par le merveilleux Gabriel Fauré - que je connais et que j'aime.
Je vais essayer de le trouver sur Youtube!
Un Indien dans sa réserve sait où sont ses racines! Et nous, nous ne le saurions pas?
Je dirais que c'est presque viscéral.
La langue que nous parlons, celle perçue dans Le ventre de notre mère, cela aussi, ce sont nos racines!
Chère Gaëlle, les cantiques de Racines ne sont pas « d’Esther ». Je me suis mal exprimé ! Excusez-moi. Esther date de 1689, soit 5 ans avant les cantiques. J’ai parlé d’Esther pour citer la première œuvre que Racine écrivit pour les petites filles de Sain-Cyr, à la demande de Madame de Maintenon. C’était une tragédie en musique. De même Athalie contient des chœurs admirables, sur une musique de Moreau.
@abad
Merci pour votre éclairage. Il me semblait que le terme de "cantiques" était réservé aux offices religieux, et "choeurs" pour des occasions moins solennelles.
Quoiqu'il en soit cher abad, je vous trouve bien léger d'avoir voulu nous faire prendre 1689 pour 1694 avec Esther et les cantiques. Cinq années il y a quatre siècles, cela n'est pas rien ! Heureusement que vous avez rectifié. Cela ira pour cette fois ...
J'ajoute que votre belle érudition apporte une bouffée d'air frais jusque devant notre écran d'ordinateur.
Christian et Gaelle,
je souhaiterais insister sur le lien étroit qui existe entre la langue maternelle et l'identité.
La langue en effet constitue le fondement premier de notre "moi", premier chronologiquement et ensuite par son essence.
Notre langue maternelle nous associe immédiatement à tous ceux qui la parlent, à un groupe avec lequel nous partageons d'emblée tout un monde, toute une vision du monde qui nous est absolument singulière.
L'expérience de ce ressenti unique se vit surtout à l'étranger, renforcé par le regard que (l'homme) étranger pose sur nous, regard qui sera différent selon les réalités ou les clichés attachés à notre nationalité.
Notre langue est bien notre "patrie antique", notre dernier trésor, aurions-nous tout perdu.
@ Décée: oui, notre langue est notre ultime trésor dans le naufrage... Aussi faut-il la respecter.
Admirons la langage de Racine, si simple et si clair! Il n'a pas vieilli!
A Décée : je pense que vous serez intéressée d’écouter le Cantique de Jean Racine, sur la musique G. Fauré. Voici un bel enregistrement trouvé sur internet, ainsi que le texte de Racine (d’après un chant religieux médiéval) :
http://fr.youtube.com/watch?v=7WpPBym_n2Y
Paroles :
Verbe égal au Très-Haut
notre unique espérance
jour éternel de la terre et des cieux ;
de la paisible nuit nous rompons le silence
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux;
répands sur nous le feu de ta grâce puissante
que tout l'enfer fuie au son de ta voix ;
Dissipe le sommeil d'une âme languissante
qui la conduit à l'oubli de tes lois ;
O Christ sois favorable à ce peuple fidèle
pour te bénir maintenant rassemblé;
reçois les chants qu'il offre
à ta gloire immortelle
et de tes dons qu'il retourne comblé.
A Décée et à Gaëlle :
Vous avez mille fois raison de le souligner : notre langue est notre ultime trésor et nos ennemis le savent bien : ils s’attaquent en premier lieu à la langue de ceux qu’ils veulent perdre en dénaturant les mots, en leur faisant dire le contraire de ce qu’ils signifient, en pervertissant sa grammaire.
La langue maternelle, c’est la langue dans laquelle s’exerce la pensée : perdre sa langue maternelle, c’est devenir incapable de penser. Tous ceux qui, dans leur existence, par suite de circonstances particulières, utilisent au quotidien une langue nouvelle qu’ils parlent parfaitement, peuvent en témoigner : lorsqu’ils comptent ou réfléchissent en eux-mêmes (in petto), sans parler à un interlocuteur, ont recours et pensent dans leur langue maternelle.