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La Russie ne reçoit pas d'ordre de l'OTAN

AFP. 19 août 2008. L'incertitude sur le retrait russe de Géorgie persistait mardi malgré un départ très médiatisé d'un convoi de blindés alors que l'Otan réunie d'urgence pour soutenir Tbilissi a durci le ton contre Moscou.

 
Char russe à Zugdidi ouest de la Géorgie 19. 8.jpg
Char russe sur la route de Zugdidi (ouest de la Géorgie) 19.08.08
Le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer a accusé la Russie de ne pas respecter "pour le moment" le plan de paix négocié par le président français Nicolas Sarkozy et accepté par les deux pays.

L'Otan "n'a aucun signe de retrait russe de Géorgie" pour le moment, a-t-il poursuivi à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des 26 pays membres à Bruxelles pour soutenir la Géorgie.

La France est "très déçue" de l'attitude de la Russie, a renchéri le chef de la diplomatie Bernard Kouchner.

Les forces russes calqueront leur "rythme" de retrait de Géorgie sur celui du retour des militaires géorgiens dans leurs cantonnement, a répliqué le représentant de la Russie, Valery Loschinine, devant la Conférence du désarmement à Genève.

"Le rythme de nos actes futurs dépendra de la façon dont Tbilissi s'acquittera de ce que l'on attend d'elle", a-t-il déclaré, soulignant qu'"à ce jour il n'y a pas de confirmation du plein retour des forces géorgiennes dans leurs cantonnements".

Sur le terrain, une colonne de blindés russes près de la ville géorgienne stratégique de Gori entre l'est et l'ouest a pris la direction de la Russie, présentée par les militaires russes comme "l'une des premières colonnes à quitter la Géorgie", a constaté un journaliste de l'AFP.

Un lieutenant-colonel russe a donné devant les caméras de télévision l'ordre à cette colonne comprenant sept blindés, trois chars et deux camions militaires de la 58e armée russe, transportant 120 soldats, de prendre la direction de Tskhinvali, en Ossétie du Sud, et de continuer ensuite vers le nord, jusqu'à Vladikavkaz (Russie).

Des départs de troupes russes surviennent "bien entendu au même moment en plusieurs endroits différents" pour retrouver leurs lieux de cantonnement, a affirmé le porte-parole de l'armée de terre, le colonel Igor Konachenkov.

Les Géorgiens ont aussitôt dénoncé "un show destiné à créer une illusion de retrait".

"Aucun char, aucun soldat russe n'a quitté la Géorgie", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur Chota Outiachvili.

Points positifs, quinze prisonniers géorgiens ont été échangés contre cinq russes sur un pont d'Igoïeti, un village distant d'une trentaine de kilomètres de Tbilissi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Et Moscou et Tbilissi ont donné leur accord sur l'envoi immédiat de 20 observateurs militaires supplémentaires dans "la zone de conflit adjacente à l'Ossétie du Sud", république séparatiste géorgienne. L'OSCE avait déjà avant le conflit neuf observateurs militaires en Ossétie du Sud.

Sur la route d'Igoïeti à Gori, les militaires russes semblaient toutefois renforcer leurs positions en posant des blocs de béton autour des points de contrôle, a constaté un journaliste de l'AFP qui a vu des dizaines de blindés et camions.

En Géorgie occidentale, un journaliste de l'AFP a observé des mouvements de convois militaires venant de la base géorgienne occupée de Teklati (ouest) vers le territoire séparatiste d'Abkhazie.

Cette crise risque d'envenimer encore plus les relations entre la Russie et l'Otan.

"Nous avons décidé que nous ne pouvons pas continuer "comme si de rien n'était" ("business as usual")", ont souligné les ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

Une déclaration qui n'est "pas objective et reflète un parti pris", a aussitôt estimé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pour qui "l'Alliance a en réalité pris (le président géorgien Mikheïl) Saakachvili sous sa protection".

Moscou a mis en garde contre des "problèmes" dans la coopération entre la Russie et l'Otan, qui porte sur l'aide russe en Afghanistan, les possibilités de transit aérien, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération, a rappelé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.

Dans la journée, la marine russe a annoncé qu'elle annulait sa participation à des manoeuvres prévues en mer Baltique dans le cadre du partenariat avec l'Otan et a signifié qu'elle ne pourrait accueillir comme prévu une frégate américaine en septembre en Extrême-Orient.

Commentaires

  • Ce serait marrant que les Russes et les Ossètes arrêtent Saakachvili et le jugent comme criminel de guerre. Cela nous rappellerait quelques chose, n’est-ce pas ?

  • "La France est "très déçue" de l'attitude de la Russie, a renchéri le chef de la diplomatie Bernard Kouchner."
    AH ! AH ! AH ! Mais non, TOI tu es très déçu Bernard (comme tes copains). La France ne se portera que mieux à terme de la décision russe.

  • Qui est ce "Jaap" de Hoop Scheffer ? Et bien ce drôle de prénom "Jaap" remplace Jakob Gijsbert. C'est en quelque sorte un raccourci, une abbréviation sans doute. Cet atlanto-sioniste pourrait sans doute être invité à la noce à Jessica. En tout cas il considère, lui, que c'est le président Sarkozy qui a négocié le plan de paix ! Quelle étrange tribu ! Sur et certain que le "Jaap" n'a pas eu son poste de secrétaire général de l'OTAN à l'ANPE Hollandaise !

  • Et dire qu'il y en a qui ont voté sarko pour ne plus avoir ces bobos de gauche au pouvoir !

  • Merci, Philippe, pour toutes ces précisions qui ne nous étonnent pas.

  • AH! Voyageur, nous sommes en union de pensées!

    Qui a remarqué le "comme si de rien n'était" en violet? Etrange coïncidence avec le titre du dernier CD de Carla Bruni-Tedeschi, femme Sarközy!

    Elle va s'occuper des ours tranplantés dans les Pyrénées, pauvres bêtes qu'on ferait mieux de renvoyer en Slovénie où elles sont plus heureuses!
    On se bat les flancs pour lui trouver un "job", une occupation écologique! C'est pathétique... Son CD ne marche pas tellement... Un de ces jours, elle se barre...

  • traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

    TBILISI - Israël s’est joint aux pays occidentaux qui ont trahi la Géorgie , a déclaré à Haaretz, hier, le ministre géorgien de la Réintégration (nationale), Temur Yakobashvili [ce nom propre signifie, en géorgien : « fils de Jacob »…, ndt]. Responsable officiel chargé de ramener au bercail [géorgien] l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, Yakobashvili a supervisé des négociations avec la partie russe afin de mettre un terme aux combats dans ces régions. Il a averti le monde entier que la situation était appelée à évoluer en une guerre ouverte, mais l’Occident a ignoré ses avertissements. « Ils ont dit que les Géorgiens étaient encore en train de grossir les choses », a-t-il accusé.

    Cet ancien leader sioniste, parlant couramment l’hébreu, avait chargé des entreprises israéliennes liées à la défense de « nous rendre capables d’entraîner notre armée et de nous donner la possibilité de contenir les Russes », mais il a qualifié la décision de l’arrêt des exportations d’armes par le gouvernement israélien de « très regrettable ».

    Il a déclaré que l’Occident aurait dû répliquer en « déployant des forces de l’Otan afin de défendre l’infrastructure vitale de la Géorgie », et qu’ « Israël est en train de nous trahir, avec les pays européens et les Etats-Unis ».

    Faisant allusion à l’insurrection de groupes de miliciens russes dans des villages autour de la ville de Gori, Yakobashvili a dit : « Aujourd’hui, nous assistons à un pogrom cosaque contre la population locale. En tant que juif, cela veut dire beaucoup de choses, pour moi… »

    [...]

    Merci à Jean-Michel Vernochet

  • quand on compte le nombre de fois où les médias ont annoncé la chute de Gori, les chars russes dans Gori, les combats violents dans Gori etc, alors qu'il est probable, comme les russes l'ont annoncé, qu'ils se sont contentés d'en maîtriser les accès, ce qui militairement était indispensable (se reporter par exemple à Google Earth pour s'en convaincre) ; on peut être sûr de la partialité de nos médias. Quant aux Russes, j'espère bien pour ma part qu'ils resteront longtemps là-bas ne serait-ce que pour ramener l'agité du Caucase à une mesure plus juste de la réalité, bien montrer aux Américains que "Russia is back" et que c'en est fini de faire n'importe quoi.
    Quand on pense qu'ils ont eu tous les pouvoirs depuis 17 ans et qu'on compare le monde de 91 avec celui de 2008, on en viendrait presque à regretter la guerre froide, ne serait-ce la liberté retrouvée des peuples auparavant placés sous le joug soviétique.


    http://img393.imageshack.us/my.php?image=ossetiebz5.jpg

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