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9-11: les mystérieux sosies

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Nous voici au sixième anniversaire du 11 septembre 2001. Pendant ces années nous en sommes presque tous venus à l’impression que l’histoire avait pris un brusque tournant ou, comme on l’entend souvent répéter, que depuis lors le monde n’a plus été le même. Une analyse soignée pourrait montrer à quel point cela n’est que partiellement vrai, et comment nombre de situations actuelles trouvent au contraire leurs causes et leurs racines dans les vingt années précédentes. Cependant, quoique l’on pense à ce sujet, il est indubitable qu’à partir du 11 septembre 2001 les gouvernements et une grande partie des médias occidentaux ont contribué à communiquer à l’opinion publique l’idée que le monde occidental est désormais soumis à une menace constante : celle du terrorisme international et des « états voyous » qui le soutiendraient.

 

Pourtant, au-delà des proclamations d’omniprésence de Al Qaeda et affiliés, la dynamique et les coulisses du 11 septembre apparaissent aujourd’hui rien moins que clairs. En Europe et aux Etats-Unis, de nombreux essais (sans parler des sites Internet) ont mis en question la version officielle des faits. La Terreur fabriquée. Made in Usa (titre français, voir (éditions Demi-lune, NdT) puissant ouvrage de Webster G. Tarpley, qui en est à sa quatrième édition aux USA, n’est pas le moindre de la série. Il vient d’être traduit en italien (Arianna editrice), avec quelques adaptations dues aux nécessités de mises à jour constantes dans une affaire qui s’enrichit chaque jour de nouveaux éléments.  Tarpley est un expert du rôle des services secrets dans les trames politiques ; c’est avec cette grille de lecture qu’il s’était aussi intéressé, auparavant, au terrorisme italien et en particulier à l’affaire Moro. En ce qui concerne les USA, on se souvient aussi de sa monographie sur la famille Bush.

 

Comme on le sait, les publications qui ont proposé des scénarios alternatifs aux versions officielles sur le 11 septembre, se sont arrêtés sur de nombreux aspects de l’affaire qui ne sont pas clairs : l’avion « invisible » qui aurait touché le Pentagone ; l’interception manquée des avions détournés ; le brusque écroulement  des Tours jumelles et de l’édifice 7 du World Trade Center ; les personnalités et actions des présumés pirates de l’air pendant les mois (voire les années) précédant les attentats, ainsi de suite. Griffin Tarpley prend en considération avec soin l’ensemble du débat, s’intéressant aux chapitres les plus opaques.

 

La partie la plus intéressante est celle qui aborde l’identité des terroristes : certains d’entre eux (en particulier l’égyptien Mohammad Atta et le libanais Ziad Jarrah)  semblent avoir eu des « doubles », c’est-à-dire que des personnages ayant la même identité, et d’allure identique, sont signalés avec insistance dans diverses localités ; par exemple, ils sont aux Etats-Unis alors que les services secrets  allemands les signalent à Hambourg. Leurs compétences de pilotes sont maigres, aux dires de tous leurs instructeurs. De nombreux pirates, au lieu de se comporter comme des membres d’une  cellule dormante, se font remarquer en diverses  circonstances : disputes en public, ébriété dérangeante, menaces ; au point que, parfois, on se demande s’ils sont vraiment en train de préparer un attentat ou s’ils agissent de façon à ce que, plus tard, on se souvienne d’eux. Certains se font aussi remarquer par leur fréquentation de prostituées, dans des établissements équivoques, salles de jeux de Las Vegas : des comportements dont c’est peu dire qu’ils sont insolites pour des fanatiques islamistes prêts au suicide. Le lecteur non expert de la question y trouvera un recueil ponctuel de tous les éléments (et il y en a beaucoup) qui ne sont pas clairs et n’ont pas été expliqués.

 

L’auteur ne propose pas que des faits, mais tend à montrer quelles pourraient être les modalités et les causes d’un attentat qu’il déclare, lui, explicitement, made in USA. En expert des trames élaborées par les services secrets, il cherche à en retracer le rôle possible dans l’affaire : et il ne s’en tient pas qu’au 11 septembre, il étend son analyse aux actes de terrorisme qui ont frappé aussi Madrid et Londres, dans les années 2004 et 2005. Dans les deux épisodes, on trouve des éléments qui mériteraient un éclaircissement : il ressort par exemple d’une enquête du quotidien espagnol « El Mundo » que certains des auteurs madrilènes de l’attentat  (dont nombre d’entre eux se sont suicidés dans les jours suivants) n’étaient ni des musulmans fondamentalistes, ni même des membres d’une cellule secrète de Al –Qaeda, mais des repris de justice connus, certains comme trafiquants, et, pour quelques uns, indicateurs  de police.

 

En résumé, Tarpley affirme que le 11 septembre a représenté la prise de pouvoir du groupe conservateur, porteur d’intérêts économiques et stratégiques bien précis (évidemment ceux qui ont conduit aux guerres qui ont suivi), qui se présente comme une sorte de coup d’état aux dépens du gouvernement étasunien lui-même. Il n’est pas dit que, à la fin de cette lecture, on se trouve d’accord avec toutes les hypothèses : mais ses affirmations et, surtout, la masse des informations réunies méritent la plus grande attention ; à plus forte raison parce qu’il ne s’agit pas de la reconstruction d’affaires qui se seraient terminées dans la tragédie d’il y a maintenant six ans,  mais de scénarios qui continuent à avoir un impact dévastateur  sur notre présent et  – il y a des raisons fondées pour le craindre- sur notre avenir.

Edition de mardi 4 septembre de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/04-Seetembre-2007/art46.html

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


 Articles de Marina Montesano publiés par Mondialisation.ca

Commentaires

  • Un petit truc tout bête.
    comment se fait -il qu'il y avait autant de caméras bien placées pour filmer la chose ?
    On pourrait croire que les caméramans s'étaient placés pour attendre. avec le bon angle, etc...
    Ce n'était pas le plein après midi.
    Vous connaissez UN caméraman au monde capable d'attendre tous les jours, toute la journée pour avoir le meilleur film de l'attaque de l'élysée ?
    Et là pan dans le mille. Les caméramans ont gagné au loto.
    C'est t'y pas merveilleux, comme on dit chez moi.

    Moi je demande que l'on m'explique simplement cela.

  • ils faisaient un film sur les pompiers de New York pas très loin des tours. Rien de particulièrement suspect dans le fait que dans une ville de l'importance de NY il y ait plusieurs caméras capables de filmer un tel évènement dans ce qui est quasiment le cœur économique de la planète.
    C'est le contraire qui est étonnant comme au Pentagone.

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