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Le déclin des abeilles: premiers effets sur l'agriculture américaine

Abeilles - rayon de cire.jpg
Les populations d'abeilles domestiques déclinent partout dans le monde. Pourquoi ? Les causes possibles de cette érosion sont au centre de vifs débats. Mais, alors que scientifiques et apiculteurs en discutent, les premiers effets sur la production de fruits et légumes se font d'ores et déjà sentir aux Etats-Unis.
 
L'activité des insectes pollinisateurs est évaluée à 153 milliards d'euros
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LA SURVIE

et l'évolution de plus

de 80 % des espèces végétales de

la planète et la production de 84 %

des espèces cultivées en Europe

dépendent, au moins en partie, de la pollinisation par les insectes.

 

100 000 ESPÈCES D'INSECTES

(abeilles, bourdons, papillons), d'oiseaux (colibris et passereaux)

 et de mammifères (chauves-souris)

servent à la reproduction sexuée

de la plupart des plantes à fleurs.

 QUELQUES CULTURES

sont presque intégralement dépendantes des pollinisateurs : le cacao, la vanille, les courges

 et les potirons, les melons et les pastèques, les fruits de la passion, ainsi que les noix du Brésil et de macadamia.

Sans pollinisateurs, l'homme doit

effectuer l'opération manuellement.

 

SEULES DE RARES ESPÈCES VÉGÉTALES

dépendent exclusivement du vent ou des cours d'eau pour se reproduire.  
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Dennis van Engelsdorp, 39 ans, chercheur au département d'agronomie de l'université de Pennsylvanie, est l'un des premiers scientifiques à avoir décrit, à l'automne 2006, ce que les Américains ont baptisé le Syndrome d'effondrement des colonies (Colony Collapse Disorder, ou CCD).

 

Comment définir le Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ?

 

Disons qu'il s'agit d'un phénomène caractérisé par la disparition brutale - quelques jours à quelques semaines - de la quasi-totalité d'une colonie. On ne retrouve dans la ruche que la reine et les individus les plus jeunes. Quant aux cadavres des individus adultes, ils ne sont pas retrouvés dans la ruche, ni même à proximité.

 

L'érosion des populations d'abeilles ailleurs qu'aux Etats-Unis est-elle caractérisée par de tels phénomènes ?

 

Dans plusieurs pays européens, en tout cas, des situations similaires ont été rapportées. Mais au-delà de ce que nous nommons CCD, nous constatons une surmortalité annuelle supérieure à 30 % dans tous les pays où il existe une documentation correcte de la mortalité des abeilles. Ce rythme ne pourra pas être supporté longtemps.

 

Quelles sont pour l'heure les répercussions économiques de cette situation ?

 

Aux Etats-Unis, la problématique est particulière, parce que nous avons de très gros apiculteurs, dont certains gèrent jusqu'à 40 000 colonies. En Europe, un apiculteur s'occupe de quelques centaines de colonies tout au plus.

Surtout, aux Etats-Unis, un apiculteur sur deux ne vit pas du commerce de miel, mais de la transhumance de ses ruches. C'est, à la différence de ce qui se passe en Europe, une véritable industrie, avec des apiculteurs qui chargent plusieurs centaines de colonies par camion et qui parcourent le pays pour vendre aux grandes exploitations de fruits et légumes un service de pollinisation.

 

Par exemple ?

 

Par exemple, un apiculteur de Pennsylvanie commencera la saison sur les plantations d'oranges de Floride, puis il reviendra en Pennsylvanie poser ses ruches dans les plantations de pommes, puis chez les producteurs de myrtilles du Maine, puis en Californie dans les grandes plantations d'amandes...

A chaque fois, il loue aux producteurs les services de pollinisation de ses abeilles. La question économique ne se limite donc pas à la production de miel, mais se répercute largement sur les coûts de production des fruits et légumes.

 

L'impact se fait-il déjà sentir ?

 

Jusqu'à présent, les apiculteurs ont globalement réussi à répondre à la demande de pollinisation. Mais si l'on continue encore trois ou quatre hivers avec des mortalités d'abeilles de plus de 30 %, on va commencer à voir des apiculteurs mettre la clé sous la porte.

Il y a un vrai risque. La Californie, par exemple, produit 80 % des amandes consommées dans le monde. Aujourd'hui, il faut la moitié des 2,4 millions de colonies d'abeilles américaines pour polliniser ces plantations d'amandiers. En 2012, si tout continue au même rythme, il n'y aura plus suffisamment d'abeilles aux Etats-Unis pour polliniser ces seules cultures.

Déjà, la réduction des populations d'abeilles se fait sentir : auparavant, les apiculteurs louaient la colonie d'abeilles entre 45 et 65 dollars (32 à 46 euros). Cette année, le prix payé par les producteurs d'amandes se situe autour de 170 dollars (120 euros) par colonie. Globalement, le coût de la pollinisation a augmenté pour tous les types de producteurs.

Et, pour la première fois, des producteurs de concombres de Caroline du Nord ont réduit leur production jusqu'à 50 % simplement parce qu'ils n'ont pas trouvé suffisamment de colonies disponibles pour assurer la pollinisation.

 

Et les pollinisateurs sauvages ?

 

Aux Etats-Unis, il y avait trois principales espèces de bourdons (qui, comme les abeilles domestiques, comptent parmi les insectes pollinisateurs) : l'une est éteinte et les deux autres sont menacées. En Europe, une étude récente a montré que les insectes pollinisateurs sauvages sont aussi en déclin, ce qui provoque celui de plusieurs plantes sauvages qui en dépendent.

 

Y a-t-il aux Etats-Unis un débat sur les pesticides et leur implication dans le déclin des abeilles ?

 

Oui. L'une de nos priorités est d'ailleurs d'analyser les résidus de pesticides dans les ruches. Mais quand nous relevons des échantillons dans les ruches, atteintes ou non par le CCD, nous ne trouvons pas de traces conséquentes de résidus chimiques. Cependant, il n'est pas exclu que les pesticides aient des effets sublétaux plusieurs semaines après l'exposition, provoquant par exemple un affaiblissement du système immunitaire des insectes.

 

Et les ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais ou encore les cultures génétiquement modifiées...

 

Les auteurs de la seule publication suggérant un lien éventuel avec la téléphonie mobile se sont rétractés. Quant aux endroits aux Etats-Unis où il y a le plus de cultures de maïs Bt, ils ne correspondent pas aux zones où les plus fortes mortalités sont relevées... Seule une étude européenne a suggéré que des abeilles exposées à des cultures génétiquement modifiées pouvaient être plus sensibles à certains pathogènes. Nous savons une chose : nous retrouvons chez beaucoup d'abeilles touchées par le CCD une sorte de virus grippal nommé Israeli Accute Paralysis Virus (IAPV). Mais toute la question est de savoir pourquoi il devient mortel dans certaines colonies et pas dans d'autres... En l'état des connaissances, on ne peut qu'attribuer le déclin des abeilles à un ensemble de causes, et non à une en particulier.

Propos recueillis par Stéphane Foucart
LE MONDE - 19.09.08

Commentaires

  • "Je crois que ce qui importe, c'est d'être un joyeux pessimiste".
    Je crois que je n'adhère plus aux sirènes alarmistes sur tant de sujets. La destruction des abeilles pose problème? Oui, pour les humains et leur industrie alimentaire. Eh bien on s'en t..p! Le vrai problème de la planète, à l'heure actuelle et pour les jours à venir, c'est la SURPOPULATION.
    Soyez païens, vénérez cette nature qui n'a que des solutions à tous nos problèmes. La planète en a vu d'autres. Trois milliards et demi d"humains en moins sur la planète? C'est qu'ils ne sont pas viables, biologiquement parlant. La nature a ses lois, respectons les, et appliquons les! Sinon, vous deviendrez un brouillon comme des milliards de milliards avant vous.
    Les homos? Je crois, depuis peu, que nous avons tous ce gêne. Lorsque nous nous éloignons du chemin de la Vie, de Dieu, ce gêne se met en branle, pas en branlette, et plouf, on ne se reproduit plus. C'est bien la définition de l'homosexualité, non? Deux êtres du même sexe qui ne se reproduisent pas. Alors respirez, nourrissez vous bio, redevenez des mammifères, redécouvrez les lois de votre corps, de votre génétique, de votre esprit, du cosmos( ordre en grec), soyez nomades, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, tenez vous droit pour relier l'univers à la terre, un canal.
    Tiens, une dernière pour la fin. Un homosexuel est une personne qui essaie d'élargir le cercle de ses amis...

  • "une sorte de virus grippal nommé Israeli Accute Paralysis Virus (IAPV)"

    ILS sont partout :)

  • Ne dites pas à sarkozy que l’activité des insectes représente plus de 150 milliards d’euros : il va aussitôt leur faire payer un impôt !

  • Les écologistes pourraient aussi se pencher sur la pollution des éoliennes qui se multiplient actuellement comme des petits pains : elles détruisent tous les insectes sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur et chassent les oiseaux. Cela n’est certainement pas sans conséquences sur l’agriculture et l’apiculture en particulier.

  • HALTE ! (HALDE ?)
    L'éolienne est bonne.

    Au fait saviez vous qu'EDF les fait parfois tourner électriquement en l'absence de vent pour sauvegarder le dogme et que les riverains ne se disent pas " qu'est-ce que c'est que ces machins qui nous polluent la vue et les oreilles et ne sont même pas foutues de produire de l'électricité"

  • Exclusivité !
    Les abeilles Française sont terrassées par une maladie découverte récemment : la sarkozite.
    En effet, les apiculteurs Français ont été trompés par un candidat véreux aux dernières élections présidentielles, un nain métisseur qui leur avait promis que leurs abeilles produiraient plus de miel. Cette maladie ainsi que d'autres découvertes à l'étranger comme la sharonite, la bloombergite ou la khazarite (récemment découverte en Géorgie) sont réunies en un groupe révélant des symptomes hautement pathogènes appelé sionite ou syndrome du lobby qui n'existe pas.

  • Ben oui Arauris,Malthus l'avait déjà compris au 18ème siècle
    mais le miracle de la révolution industriele au 19ème siècle
    a démenti sa thèse.

    Maintenant avec le pic pétrolier et la stérilisation croissante des terres agricoles on s'aperçoit qu'il n'y a aps adéquation entre la population en croissance rapide et la capacité de charge de la biosphère terrestre.

    Le nettoyage démographique à venir va tailler durement
    dans le chiffre de population mondial.

Les commentaires sont fermés.