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Antoine: sa mère met en cause le procureur

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Sans vouloir « créer la polémique », le procureur de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Jean-Yves Coquillat, a présenté hier sa « stratégie de défense » face aux dernières déclarations de la mère du petit Antoine, 6 ans, porté disparu depuis le 11 septembre.


« Depuis le début, le procureur s’est mis en tête que mon compagnon et moi, à cause de notre casier judiciaire et notre mode de vie atypique, avions le profil de coupables idéaux, s’est étonnée publiquement Alexandrine Brugerolle de Fraissinette. Il a concentré ses investigations pour prouver notre implication jusqu’à nous faire placer en garde à vue et à passer sous silence les éléments de l’enquête qui ne servent pas son hypothèse. » Et la mère d’ajouter avec ironie : « Ce serait pas mal qu’ils se mettent à le chercher ! »

« Lorsque les gendarmes lui ont posé des questions, elle leur a demandé de s’adresser aux murs… »

Des déclarations qui ont exaspéré Jean-Yves Coquillat. « Je crois rêver ! Jamais, depuis l’affaire du baron Empain, autant de moyens humains, matériels et scientifiques n’ont été déployés pour retrouver quelqu’un. Certes, nous n’avons pas déclenché l’alerte enlèvement, mais il y a des critères juridiques très précis pour le faire, et ils n’étaient pas réunis. En revanche, nous avons lancé tout de suite l’opération Sarbacane, qui est une diffusion internationale faite auprès des services de polices et des contrôles aux frontières. Par ailleurs, aucune piste n’est privilégiée, contrairement à certaines affirmations : enlèvement, homicide, fugue, nous étudions toutes les hypothèses.
Si la volonté de la mère d’Antoine est vraiment de retrouver son enfant, pourquoi ne nous aide-t-elle pas plus ? Elle n’a guère collaboré pour l’instant. Lorsque les gendarmes lui ont posé des questions, elle leur a demandé de s’adresser aux murs ou à la porte… Lors de sa garde à vue, elle s’est plainte de la qualité de sa literie et de la nourriture, mais elle n’a pas répondu à certaines de nos questions. Elle dit qu’elle tient à disposition des enquêteurs une liste de personnes susceptibles d’avoir enlevé Antoine. Pourquoi ne la donne-t-elle pas ? »

Les avocats de la jeune femme tentent d’expliquer ce comportement. « Elle n’a pas supporté d’être soupçonnée », plaident Me s Canis et Lebert. C’est pour ça qu’elle n’a pas collaboré. Avant de poursuivre : « On s’inquiète surtout de voir que la photo d’Antoine ne se trouve pas dans tous les lieux publics, comme on tente de nous le faire croire. »

Alexandrine a également évoqué une piste que les enquêteurs n’avaient pas révélée pour l’heure. « On a vu les phares d’une voiture devant le porche le soir du 11. Il y a des témoignages importants, dont on n’a pas parlé. On n’a dit que ce qu’on a voulu », a-t-elle déclaré. A cela, le procureur rétorque qu’il s’agit en effet d’une « piste prise très au sérieux depuis le début » et qui n’avait « pas besoin d’être médiatisée ».

Plus étonnant encore dans ce dialogue par médias interposés, Jean-Yves Coquillat a été formel hier : « Il y a dans le dossier un élément matériel compromettant qui a justifié les gardes à vue. L’enquête progresse. J’ai la volonté farouche de retrouver Antoine et de confondre les auteurs. Ils n’auront pas de répit. J’ai toute confiance en les enquêteurs. Je sais que le travail de fourmi finira par payer… »

Trois semaines après la disparition à Issoire du petit Antoine, l’enfant demeure introuvable, malgré les moyens hors du commun engagés sur le terrain. En dépit des milliers d’auditions réalisées sur place, personne n’a officiellement croisé le garçonnet entre le 9 et le 11 septembre. La clé de cette mystérieuse disparition se trouve peut-être dans ce détail.

 

Le Parisien - 05.10.08

Commentaires

  • De plus en plus bizarre, cette affaire. On commence à désespérer de retrouver le petit Antoine.

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