Deux hommes en garde à vue et soupçonnés d'avoir blessé trois jeunes maghrébins au fusil de chasse vendredi soir à Ajaccio vont être déférés au parquet pour avoir proféré des "menaces à caractère raciste" avant la fusillade, a annoncé dimanche José Thorel, le procureur d'Ajaccio.
Les deux hommes vont être déférés à 18H00 au parquet d'Ajaccio pour "menaces de mort et menaces de violence sur des personnes à caractère raciste", a précisé le magistrat qui a demandé leur placement sous mandat de dépôt.
Un différend aurait opposé il y a quelques jours les deux agresseurs présumés à plusieurs jeunes au sujet d'une voiture taguée.
Selon un témoin, interrogé par l'AFP, l'homme interpellé samedi matin aurait brandi une arme et proféré des menaces racistes lors de cette altercation, déclarant. "Sales Arabes, je vais vous buter un par un, vous êtes tous sur ma liste", aurait-il dit.
Il a déjà été condamné à quatre reprises pour "des faits de violence aggravée, délit de fuite après un accident de la circulation, conduite sous l'emprise de l'alcool", a-t-il ajouté.
Le suspect nie avoir participé à la fusillade et se dit victime "de malveillances de la part de la communauté maghrébine", a précisé le magistrat. "L'enquête pour tentative de meurtres n'a pas permis de rassembler suffisamment de preuves pour incriminer les deux gardés-à-vue" a expliqué le procureur. "Néanmoins des indices laissent penser qu'ils peuvent être impliqués soit directement soit à titre de complice", a-t-il dit.
Selon la même source, l'adolescent le plus sérieusement blessé lors de la fusillade devrait être transféré sur le continent dans les prochains jours afin d'extraire le plomb qui s'est fiché dans son globe oculaire.
Boxeur confirmé dans un club ajaccien, son parcours sportif risque d'être compromis en cas de mutilation.
Le procureur général auprès de la cour d'appel de Bastia, Paul Michel s'est rendu dimanche à Ajaccio afin de rencontrer les victimes et leurs familles.
Le magistrat a souligné "l'attitude exemplaire de sérénité" des trois victimes et de leurs parents.
Mais qui a tagué cette voiture, portant ainsi atteinte au bien d'autrui?
Commentaires
Le pocureur général a souligné "l'attitude exemplaire de sérénité des 3 victimes et de leurs parents; en clair, pour le procureur général, il aurait été normal qu'ils incendient la ville entière , sortent les couteaux et tirent à balles réelles.
Mais ce que ne dit pas le Procureur, c'est le pourquoi de cette sérénité.
La raison est simple: les "jeunes "savent parfaitement à qui ils ont affaire face à eux et qu'en Corse ils auraient eu affaire à des personnes auxquelles il ne vaut mieux pas se frotter.
Quant au défèrement pour menaces à caractère raciste, en soi ridicule, il est appliqué toujours dans le même sens.
Cet engrenage de surrenchère démagogique, veule, insultante pour les vraies victimes, va t-il faire renaître le courage de certains?; aucune idée, pour ma part, seulement un espoir.
Très bien dit, chère Catherine : je suis entièrement d’accord avec vous. Comme vous j’espère que certains raciniens finiront par retrouver leur courage.
@Abad,
Savez-vous que le drapeau origlnel représentait une tête de Maure, avec le drapeau sur les yeux (statut de prisonnier, emblème de la victoire des Corses sur l'envahisseur); ce n'est qu'au mileu du 19 siècle qu'un homme politique corse (je ne me souviens plus de son nom (qui commence par P et finit par I) a décidé de remonter le bandeau sur le front.
Avant de le savoir je ne comprenais pas le pourquoi de la tête de Maure sur le drapeau.
Le faire redescendre sur les yeux serait judicieux, donnant à réfléchir à certains.
A Catherine : Vous voulez parler de Pascal Paoli, que même Napoléon n’a pas réussi à mater ? Je connaissais une histoire différente pour l’emblème corse. D’après celle que je connais, ce serait Bonaparte qui fit relever le bandeau sur les yeux du négrillon. Cela se serait passer lors de la campagne d’Egypte où Bonaparte faillit être victime d’un attentat. Mais cet attentat échoua grâce à la présence d’esprit d’un jeune serviteur noir de Bonaparte qui fit dévier le coup. En reconnaissance Bonaparte fit relever le bandeau. Mais je n’ai pas beaucoup de certitude quant à l’authenticité de cette histoire. Qu’en pensez-vous ?
Cher Abad,
Je n'ai aucune certitude sur l'identité de celui qui a relevé le bandeau, mais je préfére l'originel, par les temps qui courrent.
Sincères salutations.
Gaëlle pourra peut-être nous donner la version authentique. D’accord avec vous, on aimerait autant qu’on revienne au symbole du bandeau sur les yeux !