Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LE KRACH

Bourse de Francfort 10 àct 2008.jpg

                                        La Bourse de Francfort le 10 octobre 2008

Les marchés financiers européens et américains ont poursuivi leur chute libre vendredi après-midi, s'enfonçant davantage dans un krach historique et accroissant la pression sur les grands argentiers du G7 qui se réunissent en fin de journée à Washington.

  Après une semaine noire, la Bourse de New York a dégringolé encore vendredi, le Dow Jones abandonnant près de 8% quelques minutes après l'ouverture et passant sous les 8.000 points pour la première fois depuis avril 2003.

Après avoir déjà plongé de 7,33% jeudi, Wall Street a accéléré la chute des Bourses européennes: Paris, Londres et Francfort chutaient vers 13H50 GMT de plus de 10%.

L'indice vedette de Wall Street est repassé dans le vert une demi-heure après, effaçant une partie de ses pertes et permettant aux Bourses européennes de limiter la casse.

Les autres Bourses européennes --de Madrid à Amsterdam et de Lisbonne à Athènes-- subissaient des pertes semblables, tandis qu'à Moscou, les autorités ont préféré carrément ne pas ouvrir les deux marchés, le RTS et le Micex.

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) tenteront de trouver la parade à une crise financière qui n'arrête pas de s'aggraver et se propager au reste de l'économie.

Les gouvernements ont multiplié des mesures et garanties pour sauver le secteur bancaire de la faillite, six grandes banques centrales ont envoyé un électrochoc en baissant simultanément leurs taux, mais rien n'y fait: les investisseurs continuent à s'affoler.

"C'est la panique, tout devient absurde, les gens vendent même les vaches sacrées" (valeurs refuges), témoigne le directeur des ventes de la salle des marchés "Global Equities" à Paris, Xavier de Villepion.

L'effervescence boursière tranche avec la paralysie du marché interbancaire, qui manque toujours désespérément de liquidités. Echaudées par les déboires de grands établissements financiers, les banques continuent en effet d'ignorer les injections massives de liquidités par les Banques centrales.

Signe d'une défiance croissante, les Allemands confient de plus en plus leurs économies aux caisses d'épargne, malgré la garantie de l'Etat annoncée par la chancelière Angela Merkel pour tous les comptes en banque. Et seuls 55% d'entre eux estiment que leurs économies sont en sécurité, selon un sondage.

Seule consolation pour les particuliers, les cours de l'or noir baissent. Le pétrole est passé sous 80 dollars à Londres et à New York, en raison de la chute de la demande. Le brut est loin de ses records historiques du 11 juillet à plus de 147 dollars.

Les grands argentiers du G7, qui se réunissent à partir de 18H00 GMT à Washington, auront du mal à parler d'une seule voix, tant les remèdes pour affronter la crise divergent d'un pays à l'autre.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé les gouvernements du monde entier à suivre l'exemple du Royaume-Uni dans son initiative "révolutionnaire" visant à secourir le système bancaire par le biais de nationalisations partielles.

La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé pour une règlementation internationale des marchés pour éviter de nouvelles crises financières.

Le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a demandé à Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, de "réunir d'urgence les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurogroupe" pour une "action forte et coordonnée" face à la crise financière.

Mais même le plan Paulson de soutien au secteur financier américain, portant sur 700 milliards de dollars, est resté impuissant à ramener la confiance des investisseurs.

Alors que les Etats-Unis se retrouvent en position d'accusés face aux autres membres du club, le président George W. Bush devait faire une déclaration à 14H00 GMT pour "assurer aux Américains qu'ils peuvent avoir confiance".

Selon la presse japonaise, Tokyo va proposer au G7 la création d'un fonds d'urgence d'environ 200 milliards de dollars (146 milliards d'euros) pour prêter de l'argent aux petits pays affectés par la crise financière mondiale.

Après les journées noires de lundi et mercredi, les grandes Bourses affichent des reculs dignes de la définition informelle du krach --une baisse des cours de plus de 20% en quelques jours-- qui justifient les comparaisons avec les crises de 1929 et 1987.

Cauchemar général en Asie également. En clôture, Tokyo a subi une nouvelle chute historique de 9,62%, Hong Kong a perdu 7,2%, Sydney et Manille 8,3%, Singapour 7,34% et Bangkok 9,61%.

A l'issue de sept séances consécutives de baisse, le Nikkei de Tokyo plonge donc de 24,33% sur la semaine. Et de 54,68% depuis son pic de juillet 2007, à l'aube de la crise mondiale. La Bourse de Tokyo respirera jusqu'à mardi, lundi étant jour férié au Japon.

A Paris, avant la clôture hebdomadaire, le CAC-40 perdait déjà plus de 20% depuis lundi, portant ses pertes depuis le début de l'année à 43%. Le CAC 40 pulvérise ainsi les records de baisse hebdomadaire établis après les attentats du 11 septembre 2001 (-11,42%) et début juillet 2002, après la révélation des manipulations comptables du géant américain des télécommunications Worldcom (-9,06%).

Et la menace d'une contagion de la crise financière à "l'économie réelle" se fait plus pressante. Selon des analystes parisiens, la paralysie du marché interbancaire met des établissements en faillite potentielle faisant craindre une flambée du chômage.

Outre le G7 financier et un possible G8, Washington accueillera également à partir de samedi des réunions du G20, rassemblant les ministres et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents, et les réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

AFP. 10.10.08.- 17h

 

Commentaires

  • Les gouffres les plus profond ne s’enfoncent quand même pas jusqu’au centre de la Terre !
    Mais on rigole bien en ce moment. Et on a eu droit à une belle sottise de la Lagarde selon sa bonne habitude.

Les commentaires sont fermés.