Un sommet mondial sur la crise réunira les pays du G20 le 15 novembre près de Washington, a annoncé mercredi la Maison Blanche, ce qui n'a pas enrayé la chute des marchés financiers affolés par les signes tangibles de récession.
Ce premier sommet, accepté par les Etats-Unis sous la pression des Européens, réunira les principaux pays industrialisés et émergents (G-20).Face à la pire crise depuis 1929, Européens et Américains étaient tombés d'accord samedi pour réunir une série de sommets internationaux peu après l'élection présidentielle américaine du 4 novembre, afin de réfléchir à une refonte du système financier international.
Déprimées, les Bourses européennes, qui ont campé dans le rouge toute la journée, ont plongé en clôture: Paris a perdu 5,01%, Francfort et Londres 4,46%.
Le nouvel ordre mondial qui pourrait sortir du sommet reste encore flou.
Réticent à l'idée d'une refonte du système, le président américain George Bush a souligné plusieurs fois son attachement aux "fondements du capitalisme démocratique" et à la "liberté des marchés".
L'annonce du sommet n'a pas rassuré les marchés financiers, qui ont poursuivi leur glissade.
La Bourse de New York, en baisse dès l'ouverture, a accéléré ses pertes, le Dow Jones perdant 3,5% et le Nasdaq 1,8% vers 15H30 GMT.
Les Bourses asiatiques étaient aussi mal orientées, avec des chutes de 6,79% à Tokyo, 5,20% à Hong Kong et 3,20% à Shanghai.
L'euro a poursuivi sa chute alors que les divergences d'approche en Europe sur les remèdes à apporter à la crise ont éclaté au grand jour.
L'Allemagne a ainsi sèchement renvoyé dans les cordes le président français Nicolas Sarközy et sa proposition de créer des fonds souverains nationaux pour protéger l'industrie contre des prédateurs étrangers.
Pénalisé par la récession qui gagne le Vieux continent, l'euro est passé sous 1,30 dollar, soit une perte de plus de 20% depuis son sommet historique de 1,60 dollar le 15 juillet. La livre britannique est, elle, tombée à un plus bas depuis plus de cinq ans face au billet vert.
Ces mouvements marquent le retour en grâce du dollar, les cambistes tablant sur un deuxième plan de relance américain, alors qu'ils doutent de la capacité des dirigeants européens à trouver une riposte commune face à la récession.
Les Européens ont en effet écarté toute idée de plan de relance généralisé.
Pourtant, le mot "récession" n'est désormais plus tabou.
"Après avoir pris des mesures pour le système bancaire, nous devons maintenant agir contre la récession financière mondiale", a plaidé mercredi Gordon Brown à la Chambre des communes.
M. Brown a reconnu s'attendre à "une récession en Amérique, en France, en Italie, en Allemagne, au Japon, et, parce qu'aucun pays n'est immunisé, en Grande-Bretagne aussi".
La Banque centrale canadienne a jugé que "l'économie du globe semble se diriger vers une légère récession, provoquée par une économie américaine elle-même déjà en récession".
En Suisse, les économistes d'UBS ont estimé mercredi que l'économie européenne allait entrer "en récession quasiment au même moment que les Etats-Unis".
En France, Nicolas Sarkozy présentera jeudi ses "mesures de soutien à l'économie". Il devrait détailler le plan de soutien de 22 milliards d'euros dévoilé début octobre visant à prévenir les risques d'assèchement du crédit des entreprises.
Les derniers résultats d'entreprises ont confirmé la contagion de la crise financière à l'économie.
En attendant le sommet du G20 de la mi-novembre, la crise engendre une forte activité diplomatique.
A Pékin vendredi et samedi, 43 chefs d'Etat et de gouvernement d'Europe et d'Asie se retrouveront pour un sommet de l'Asem, qui rassemble l'équivalent de 60% du PIB mondial.
Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, veut en profiter pour arrimer définitivement la Chine et l'Inde à son projet de "nouveau Bretton Woods", très mollement apprécié à Washington.
Sur le marché de l'or noir, la tendance était toujours à la baisse mercredi, les cours se rapprochant de la barre des 65 dollars à Londres et de celle des 67 dollars à New York, après l'annonce d'un bond plus important que prévu des stocks américains d'hydrocarbures.
Le marasme économique risque aussi de se transformer en crise sociale.
Selon une responsable des Nations Unies chargée du programme pour l'habitat, la crise pourrait déclencher des émeutes au sein de la population urbaine grandissante dans le monde, alors que des habitants n'arrivent plus à payer leur loyer.
AFP. 22.10.08
Commentaires
Il y a deux jours on nous expliquait à la télé que grâce aux décisions du nain la dégringolade des bourses étaient stoppées : las, il leur faut déchanter maintenant ; mais on amuse la galerie avec la prime de transport, la loi SRU et les taxes sur les films plastiques. J’avoue que je n’aurais jamais pensé à une taxe pareille : plus fort que la taxe pique-nique (pas Dominique !).
Tiens tiens des émeutes urbaines !
Mais il la tienne leur guerre pour installer leur système.
Mais soyez rassuré Sarko allait bien en sortant de la messe cet après midi, dame pipi également.