Stanley et Madelyn Dunham, ses grands-parents maternels
Et en plus, c’est un bon petit-fils ! » Rachel Forster déguste avec gourmandise son café-moka au Starbucks d’Euclid Avenue, à Cleveland. Cette institutrice en retraite, teint très clair et cheveux gris lissés, a 85 ans, le même âge que Madelyn Payne Dunham, la grand-mère de Barack Obama. L’ancienne enseignante en a les larmes aux yeux, « pleine d’admiration » pour le candidat qui « ose interrompre la campagne pour se rendre au chevet de sa granny ». Le geste émeut l’Amérique. Laissant tout tomber, annulant des meetings à quelques jours du scrutin, le candidat démocrate sera demain et vendredi, à moins de dix jours de l’élection, à Honolulu, près de celle qui l’a élevé depuis l’âge de 11 ans, dont il est très proche et qui est « très malade ».
« Je lui dois d’être ce que je suis devenu »
Ann, la mère de Barack, abandonnée par son père, venait de se remarier : Madelyn a alors pris le relais. Toot, le diminutif de Tutu, grand-mère en dialecte hawaïen (l’île où Barack passa ses premières années avec sa famille), compte énormément pour Obama. Elle a tenu à ce qu’il aille à la très prestigieuse, et très chère, Punahoe Academy, une école privée d’Honolulu. « Elle a tout sacrifié pour moi, jamais ménagé sa peine. Elle m’aime plus que tout au monde, rappelle le candidat. Elle m’a aussi souvent botté les fesses. Je lui dois d’être ce que je suis devenu. »
Pétrie des valeurs de ce Midwest où elle est née, Toot fait parfois preuve de « racisme », avouant sa peur quand elle croisait un Noir dans la rue. Elle est aussi le parfait exemple d’une réussite à l’américaine. « Petite Blanche » née dans le Kansas, ouvrière chez Boeing pendant la Seconde Guerre mondiale, diplômée de l’université grâce aux cours du soir, elle s’est hissée à force de travail d’une modeste place d’employée de bureau au poste de vice-présidente de la banque d’Hawaï… Madelyn est la première personne que Barack a appelée après son discours devenu célèbre devant la convention démocrate de 2004, où il a surgi de l’anonymat.
Alors que les sondages lui donnent entre 4 et 11 points d’avance devant John McCain, mais que chaque minute compte, Barack Obama joue-t-il avec le feu en s’absentant plus de quarante-huit heures ? Dans la dernière ligne droite, en effet, chaque minute, chaque intervention comptent, notamment dans les fameux Etats pivot swing states où les indécis peuvent jusqu’à l’ultime instant faire basculer le résultat entre républicains et démocrates. Michelle, sa femme, va prendre sa place. Une occasion rêvée de démontrer une fois encore les qualités de la « future première dame », brillante avocate, atout de poids dans la carrière politique de son mari.
Plus subtil encore : la maladie de la vieille dame s’intègre à merveille dans un parcours jusqu’ici « sans faute ». « Depuis vingt-quatre heures, on ne voit que Madelyn et la famille blanche d’Obama, s’amuse John, un rouquin de 32 ans, venu à Cleveland avec l’équipe technique du groupe de rock Coldplay, qui s’y produisait hier soir. Les commentateurs de toutes les chaînes de télévision glosent en boucle sur les valeurs familiales si chères à Obama. Mieux encore, Madelyn, une Blanche pur jus, est une grand-mère comme en voudrait tout Américain, y compris ceux tentés de voter McCain par racisme latent. Aujourd’hui, plus personne ne peut ignorer les racines blanches du candidat. C’est un coup de génie ! »
« Je lui dois d’être ce que je suis devenu »
Ann, la mère de Barack, abandonnée par son père, venait de se remarier : Madelyn a alors pris le relais. Toot, le diminutif de Tutu, grand-mère en dialecte hawaïen (l’île où Barack passa ses premières années avec sa famille), compte énormément pour Obama. Elle a tenu à ce qu’il aille à la très prestigieuse, et très chère, Punahoe Academy, une école privée d’Honolulu. « Elle a tout sacrifié pour moi, jamais ménagé sa peine. Elle m’aime plus que tout au monde, rappelle le candidat. Elle m’a aussi souvent botté les fesses. Je lui dois d’être ce que je suis devenu. »
Pétrie des valeurs de ce Midwest où elle est née, Toot fait parfois preuve de « racisme », avouant sa peur quand elle croisait un Noir dans la rue. Elle est aussi le parfait exemple d’une réussite à l’américaine. « Petite Blanche » née dans le Kansas, ouvrière chez Boeing pendant la Seconde Guerre mondiale, diplômée de l’université grâce aux cours du soir, elle s’est hissée à force de travail d’une modeste place d’employée de bureau au poste de vice-présidente de la banque d’Hawaï… Madelyn est la première personne que Barack a appelée après son discours devenu célèbre devant la convention démocrate de 2004, où il a surgi de l’anonymat.
Alors que les sondages lui donnent entre 4 et 11 points d’avance devant John McCain, mais que chaque minute compte, Barack Obama joue-t-il avec le feu en s’absentant plus de quarante-huit heures ? Dans la dernière ligne droite, en effet, chaque minute, chaque intervention comptent, notamment dans les fameux Etats pivot swing states où les indécis peuvent jusqu’à l’ultime instant faire basculer le résultat entre républicains et démocrates. Michelle, sa femme, va prendre sa place. Une occasion rêvée de démontrer une fois encore les qualités de la « future première dame », brillante avocate, atout de poids dans la carrière politique de son mari.
Plus subtil encore : la maladie de la vieille dame s’intègre à merveille dans un parcours jusqu’ici « sans faute ». « Depuis vingt-quatre heures, on ne voit que Madelyn et la famille blanche d’Obama, s’amuse John, un rouquin de 32 ans, venu à Cleveland avec l’équipe technique du groupe de rock Coldplay, qui s’y produisait hier soir. Les commentateurs de toutes les chaînes de télévision glosent en boucle sur les valeurs familiales si chères à Obama. Mieux encore, Madelyn, une Blanche pur jus, est une grand-mère comme en voudrait tout Américain, y compris ceux tentés de voter McCain par racisme latent. Aujourd’hui, plus personne ne peut ignorer les racines blanches du candidat. C’est un coup de génie ! »
Le Parisien -21.10.08
Commentaires
Ca, on fait feu de tout bois et au bon moment. Après avoir si lourdement insisté sur le fait qu'Obama soit noir (faux) pour draguer les minorités et attirer le vote racial (on ne dit pas raciste quand les concernés ne sont pas blancs), maintenant il est temps de rassurer les naïfs blancs. Les Américain voient-ils la grosse ficelle ? Cette institutrice américaine dégoulinante de pathos et nourrie à la culpabilité blanche est l'électrice idéale à montrer en exemple par le système qui tire les ficelles médiatiques pour bien faire comprendre aux électeurs blancs quel est le "bon" comportement, celui qui apaise la conscience, celui qui rassure et amène une paix illusoire et éphémère, celui qui semble rejoindre les aspirations simplistes d'un certain christianisme superstitieux où tous les peuples du monde se donnent la main.
Et derrière tout ça, le marionettiste ricanant.
Il faut élire un président de couleur à la maison blanche. OBAMA a tout pris(x). C'est bon pour le système.
Je suis allé à une cousinade généalogique à la Martinique, voilà 4 ans déjà. Mes grands-parents paternels sont nés là-bas. Durant ce séjour, j'ai pû m'aperçevoir qu'il y a une certaine distance, dans le sens où"ils ne sont pas comme nous". J'aurais du mal à m'imaginer une grande puissance être dirigée par un "noir", avec tout ce que cela induit avec les lobbys, associations, etc... C'est une vision Titaniquesque des U.S.A., et OBAMA est son iceberg.
Lorsque je vois le nivellement par le bas des F.D.S., grâce à nos maghrébins, je ne peux pas m'empêcher de penser que l'Amérique était foutue, avant l'élection de Barack Hussein OBAMA.
La dilution culturelle post melting pot ne se fera pas à l'avantage des blancs. Le retour à la réalité sera dur, car les valeurs "blanches" ne tiendront plus le haut du pavé. Quelle dégringolade! C'est le ciment blanc qui tient toute la cohésion du monde. Après...
PS: Je me considère comme "blanc".
Merci, cher Voyageur, pour ton excellent commentaire; que je co-signe!
A Arauris : bien que n’ayant pas de ‘cousinade’ martiniquaise ou autre, me permettez-vous de co-signer votre commentaire, par affinité d’esprit ?
certains disent même qu'il en est...
http://www.dailymotion.com/relevance/search/fernandel/video/x5896q_fernandel-on-dit-quil-en-est_shortfilms
A zelionaya lagouchka : attention, êtes-vous sûr de ce que vous avancez ? Vous êtes en terrain glissant !
C'est ce qu'il m'a semblé comprendre en lisant l'article "Les élections américaines: une bataille de fripuoilles" de Jim Reeves sur le dernier numéro de Ecrits de Paris. Mais c'est assez embrouillé.
@abad
Pa ni pwoblèm fwèw !
@Zéiona,
J'ai vu la même assertion, sur un site dont je ne me souviens plus (ainsi que le nom de son "mentor"); décidément notre cher Obama a toutes les qualirés requises.
On parle bien de la même chose ( la jacquette flottante)?
Bon,je suis un peu hors-sujet mais,dans mon imaginaire fertile,j'ai tout de suite pensé à la grand-mère du "Petit Chaperon rouge" quand j'ai appris que Barak-H. O allait voir sa mère-grand ;)
Arauris: je co-signe moi aussi ton commentaire. Il le mérite par son intelligence et sa lucidité.
Catherine: j'aime cette expression imagée: de la jacquette flottante! C'est très drôle! Ainsi, ce serait un Homobama? C'est curieux, mais c'est ce que pense ma fille, elle me l'a dit dès le début de la campagne.
Tania: tu as peut-être un don de double vue!