Les spots télévisés, de 30 secondes chacun, sont destinés à cinq Etats-clés à forte population hispanique (Nouveau-Mexique, Colorado, Floride, Nevada et Virginie). Ces Etats sont aussi des "swing states", c'est-à-dire qu'ils ne sont en principe acquis à aucun parti et peuvent faire basculer le scrutin.
Les Latinos sont par le nombre la minorité la plus importante aux Etats-Unis avec 45,5 millions de personnes, soit 15% de la population, contre 12% pour les Noirs.
Selon les sondages, les électeurs d'origine hispanique penchent nettement en faveur du démocrate. En 2004, ils avaient voté à 44% pour George W. Bush mais ils n'étaient à l'époque que 7,6 millions d'électeurs.
"Le sénateur Obama, qui n'a jamais voyagé au sud de notre frontière, s'oppose à l'accord de libre échange avec la Colombie, notre meilleur allié dans la région", a-t-il lancé le 15 octobre, lors du dernier débat télévisé l'opposant à Barack Obama. "L'électorat hispanique est crucial pour pouvoir gagner dans plusieurs Etats-clés", où les Hispaniques sont très nombreux, explique Jorge Mursulli, directeur de DemocraciaUSA, une organisation qui encourage la participation des Latino-américains à l'élection du 4 novembre.
Aux Etats-Unis, c'est un collège électoral auquel chaque Etat apporte un nombre déterminé de grands électeurs qui élit le président. Pour M. Mursulli, l'Etat où l'influence du vote hispanique sera le plus déterminant est la Floride. "Les sondages montrent que l'électorat hispanique est divisé" dans cet Etat, souligne-t-il.
Les Latinos "sont très, très motivés", juge aussi M. Mursulli. "Nous avons eu 140.000 nouvelles inscriptions, 30% de plus que l'objectif que nous nous étions fixés", indique-t-il. "Les Latinos sont en train de se rendre compte que s'ils ne votent pas, ils ne comptent pas dans ce pays".
Les Hispaniques sont surtout inquiets de la situation économique du pays, plongé dans la pire crise économique et financière depuis les années 1930, mais aussi par la guerre en Irak, le système de santé et l'éducation, estime M. Mursulli. Mais le sujet qui "identifie électoralement" les Hispaniques est celui de l'immigration, estime-t-il.
La question d'une réforme de la loi sur l'immigration, très présente dans les campagnes républicaines et démocrates lors des primaires, a été éclipsée par les deux candidats dans la dernière ligne droite. Une question que devra toutefois aborder le prochain président, estime M. Mursulli.
L'aile républicaine la plus dure du Congrès s'est opposée à deux reprises en 2006 et 2007 à cette réforme qui aurait permis la légalisation des quelques 12 millions de sans papiers vivant aux Etats-Unis.
Commentaires
Si les latinos croient qu’Obama leur sera favorable, ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
@Abad,
Bien d"accord avec vous; ils ne peuvent pas voir les noirs (sauf s'ils le sont eux-mêmes,car leur composition ethnique varie du blanc au noir, en passant par l'indien)et inversement.
J'ai pensé qu'on pouvait compter sur eux pour empêcher Obama d'accéder à la Présidence, mais ils sont aussi aveugles et c... que les blancs;
Pour se consoler, cela va être difficile, je prédis de petites guerres ethniques croquignolesques.