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Qui a dit qu'il n'y avait plus d'écrivains en France?

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Tierno Monénembo l'a emporté difficilement sur Elie Wiesel!

Le prix Goncourt et le prix Renaudot ont été attribués lundi à deux auteurs d'origine étrangère, le franco-afghan Atiq Rahimi pour "Syngué sabour" (P.O.L) et le Guinéen Tierno Monénembo pour "Le roi de Kahel" (Seuil), ont annoncé les jurys au restaurant Drouant à Paris.

"La littérature a précédé l'effet Obama", s'est félicité Bertrand Visage, éditeur de Monénembo aux éditions du Seuil. Depuis dix ans, les jurés Renaudot ont joué la carte de la diversité et couronné trois auteurs d'origine africaine (avec Amadou Kourouma en 2000 et Alain Mabanckou en 2006).

De leur côté, les Goncourt ont souvent ouvert la porte à des auteurs d'origine étrangère qui donnent à la langue française son aspect "universel".

Rahimi et Monénembo, qui récoltent les deux prix les plus prestigieux de l'automne, ont en commun d'avoir fui leur pays respectif pour échapper à la guerre et aux violences politiques.

Ecrivain et cinéaste, Atiq Rahimi, 46 ans a obtenu le Goncourt au second tour par 7 voix contre 3 pour Michel Le Bris pour "La beauté du monde" (Grasset).

"Je le prends comme un signe de reconnaissance pour une oeuvre et aussi pour l'histoire que j'ai vécue", a réagi l'écrivain, qui a aujourd'hui la double nationalité française et afghane et se partage entre les deux pays. Auteur de quatre romans depuis le début des années 2000, "Syngué sabour. Pierre de patience" est son premier livre écrit directement en français.

Après des études à Kaboul, Atiq Rahimi quitte son pays en guerre au milieu des années 1980 et obtient l'asile politique en France. Au début des années 2000, il adapte lui même son premier roman, "Terre et cendres" (2000), au cinéma et ce premier film est sélectionné en 2004 pour le Festival de Cannes.

Dans la tradition afghane, "Syngué sabour" est le nom d'une pierre magique à laquelle les gens confient leur détresse. Dans le livre de Rahimi, une femme veille son mari réduit à l'état végétatif à la suite d'une blessure par balle. La femme parle et se libère de l'oppression conjugale et religieuse.

Dans ce livre de poète, d'une écriture sèche, Rahimi décrit la réalité oppressante de la société afghane et la conception de l'Islam qui y prévaut.

"Je parle des femmes afghanes comme de toutes les femmes du monde. Les femmes afghanes, comme les femmes du monde entier, ont des désirs, des rêves et des espoirs, leurs forces et aussi leurs faiblesses", a commenté Atiq Rahimi.

"Syngué sabour" est le premier Goncourt publié aux éditions P.O.L.

Le Renaudot a été attribué avec beaucoup plus de difficultés à Tierno Monénembo, puisqu'il a fallu onze tours pour couronner "Le roi de Kahel", par cinq voix contre quatre à Elie Wiesel pour "Le cas Sonderberg" (Grasset).

Tierno Monénembo, 61 ans, écrivain africain francophone de réputation internationale, a quitté son pays, la Guinée, à la fin des années 1960 pour fuir la dictature de Sekou Touré.

Monénembo est l'auteur d'une dizaine de romans dans lesquels il évoque l'impuissance des intellectuels en Afrique et les difficultés de vie des Africains en France, dont "Les crapauds-brousse" (1979) et "Peuls" (2004).

Il raconte dans "Le roi de Kahel" l'épopée d'Olivier de Sanderval, précurseur de la colonisation de l'Afrique de l'ouest à la fin du XIXè siècle.

Franz-Olivier Giesbert, membre du jury Renaudot, a estimé que le prix récompensait "un écrivain africain absolument majeur", actuellement en voyage à La Havane. Le prix Renaudot de l'essai a été remis à Boris Cyrulnik pour "Autobiographie d'un épouvantail" (Odile Jacob).

AFP. 10.11.08

Commentaires

  • encore des écrivains impérissables , dont peut-être on ne se souviendra plus dans 6 mois.
    Je vais vous confier un secret, en littérature, je ne lis que des écrivains décédés.

  • "La littérature a précédé l'effet Obama", s'est félicité Bertrand Visage.
    Dommage que ce soit juste une poignée de courtisans aux ordres et non "la littérature" qui ait précédé le tout aussi naturel et miraculeux "effet Obama"...

    Quant à Tierno du Congo, on compatit sincèrement avec les malheurs de l'Afrique mais on commence à légèrement en avoir assez de ces invitations permanentes aux pleurnicheries sur le sort des Africains. Quand donc se décideront-ils à se sortir les doigts du derrière, comme on dit en termes plus crus à l'armée ?

    Quant à moi, et quelles que soient les qualités littéraires réelles de ces deux messieurs, n'ayant pas l'habitude d'obtempérer aux ordres des maîtres à penser, je vais relire "Ulysses", d'un auteur peu français mais infiniment plus européen. Ca me parlera davantage. Attention, ça décoiffe et ça n'est pas frelatté...

  • ET LE MORPION WIESEL ETAIT ENCORE DANS LA COURSE!

  • Heureusement, chère Gaëlle que vous demandez de cliquer sur la photo pour la visionner dans sa totalité, sans quoi on raterait le meilleur !
    Comme le beaujolais du 15 novembre prochain, les scribouillards nouveaux sont arrivés! Ces prix se sont plusieurs fois ridiculisés dans le passé, mais là ils ont dépassé la mesure (j’allais écrire quelque chose de plus cru, mais Gaëlle n’aime pas les grossièretés). Quant à la bassesse des merdiats qui commentent, elle est toujours égale à elle-même.

  • Ces livres primés et déjà périmés (voir la date de péremption) sont parfaits pour les bobos-gogos!

    Elie Wiesel a dû recevoir un bon dédommagerment!

  • Au moins deux titres qui n'engraisseront pas ma bibliothèque

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