Les attaques de pirates contre les navires se multiplient au large des côtes somaliennes, et les armateurs se penchent de plus en plus sérieusement sur les solutions technologiques de sécurisation des navires.
Plusieurs idées ont déjà fait leur chemin, de l'utilisation d'ondes sonores à l'installation de clôtures électriques. Petit panorama des installations "anti-abordage".
Des haut-parleurs ultra-puissants. L'utilisation de haut-parleurs ultra-puissants semble avoir un bel avenir. Grâce à un système de diffusion d'ondes audio et magnétiques à longue portée (L-RAD et MAD), le capitaine du navire pourrait repérer les embarcations suspectes et avertir les pirates, à plusieurs kilomètres de distance, qu'ils ne disposent plus de l'effet de surprise. Si les bateaux suspects s'approchent trop près, le capitaine peut alors décider de déclencher des sons très douloureux pour l'oreille humaine, provoquant la désorientation spatiale des individus ciblés.
Vahan Simidian, qui dirige HPV Technologies et développe le MAD, reconnaît que même si "les systèmes actuellement installés ne peuvent pas blesser quelqu'un", sa technologie en serait "tout à fait capable".
Des clôtures électriques le long des coques. Une entreprise néerlandaise a développé un autre système, utilisant des clôtures électriques de 9.000 volts disposées le long de la coque, similaires à celles qui protègent certains sites militaires sensibles. Cependant, cette protection ne peut pas être utilisée sur tous les navires, car l'électricité peut provoquer des explosions sur des pétroliers ou des méthaniers, par exemple.
Armes de guerre. Face aux pirates, certains proposent que les équipages soient dotés d'armes de guerre. Mais cela supposerait un entraînement ainsi qu'un contrôle très strict de l'armurerie. Des solutions non létales et ne nécessitant pas d'implication directe des membres d'équipage sont préférées par les armateurs.
La vigilance et l'anticipation. D'après de nombreux experts, la meilleure défense contre les pirates est le maintien d'une vigilance appuyée, avec l'utilisation de systèmes modernes de détection à longue portée. Ces mesures permettent souvent d'éviter de croiser les embarcations suspectes. La firme britannique Cambridge Consultants développe dans cette perspective un radar révolutionnaire dit "holographique", qui fournit une image stable et permanente de l'environnement du navire, contrairement aux radars classiques qui fonctionnent par rotation. Au lieu de suivre un simple point sur un écran, le capitaine pourra alors obtenir une image rudimentaire de l'embarcation suspecte, sans interruption. Il sera donc possible d'analyser le comportement des bateaux suspects.
Selon le site de la BBC , qui détaille ces technologies de protection des navires, la piraterie a chuté dans le monde de 452 actes en 2003 à 252 actes en 2007. Mais au large de la Somalie, le nombre d'attaques a été multiplié par deux. Les actualités regorgent de détournements et de demandes de rançon, alors qu'au moins douze navires et deux cent cinquante membres d'équipage sont actuellement retenus en otage par des pirates. Les pirates somaliens ont récemment inscrit à leur tableau de chasse un cargo ukrainien, le MV Faina , qui transporte 33 blindés et d'autres matériels militaires. De même, le supertanker émirati Sirius Star a été pris d'assaut, alors qu'il transporte deux millions de barils de pétrole, pour une valeur de cent millions de dollars.
Le Point - 21.11.08
Commentaires
Les journalistes du ‘Point’ sont vraiment des songes-creux. Ce qu’ils racontent ne tient pas debout :
- les hauts-parleurs pour prévenir les pirates qu’on les a vus ! La belle affaire. Avec des casques il peuvent limiter les inconvénients du bruit et cela ne les empêchera de se rendre maître du navire.
- les barrières électrifiées sont généralement interdites et si un pirate est blessé, ou pire électrocuté, il aura droit à des indemnités.
- les armes de guerre doivent être laissés aux militaires qui savent s’en servir et non à l’équipage.
- la vigilance et l’anticipation revient à éloigner les navires des zones à risques.
Bravo, c’est sûrement comme cela qu’on résoudra le problème de la piraterie. Ces journalistes sont contents : ils ont utilisé le mot magique : ‘technologie’, ça fait beaucoup plus savant que ‘technique’, trop vieux jeu !
Merci abad je n'aurai pas pu mieux dire.
Ce qui me plait aussi le bateau suspect. Il est loin le temps des bateaux pirates avec tête de mort dans un pavillon et l'équipage le couteau entre les dents.
thechnologie : science de la technique.
Donc les solutions sont techniques si leur élaboration est technologique
A Paul-Emic : sémantiquement vous avez raison. Mais depuis plusieurs années, par mimétisme de l’anglo-saxon, ce mot est utilisé dans le sens de ‘technique’. Et beaucoup de techniciens (technologues ?) croiraient déchoir s’ils ne parlaient pas de ‘technologie’ là où le mot ‘technique’ s’imposerait.
Mias, cher abad, ce ne sont pas des journalistes qui imaginent ces parades! Ce sont les armateurs et les assureurs, aidés de techniciens et de spécialistes militaires.
Aucune de ces parades n'est bonne en effet. je ne vois que des bateaux escorteurs rapides et armés, des corsaires - et surtout un bon nettoyage de la Somalie ( mais là, il ne faut pas rêver...).
technologue = ni plus ni moins qu'ingénieur ;)
Semble-t-il les armateurs sont prêts à cracher au bassinet pour la protection de leurs navires.
Espérons seulement que ce ne sera pas en vain.