Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a rendu vendredi ses premières recommandations depuis sa nomination en juin.
Chargée du contrôle de 5.800 lieux d'enfermement (prison, garde à vue, dépôt, hôpitaux), cette autorité indépendante avait effectué sa première visite dans un local de rétention administrative (LRA) de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) où sont retenus des étrangers en situation irrégulière.
Le texte de deux pages, qui doit être publié prochainement au Journal officiel, stigmatise un hébergement "attentatoire à la dignité" avec notamment une absence de "respect de l'intimité" des femmes retenues.
Les locaux concernés, en l'occurence un commissariat, ne sont pas "conçus à cet effet", l'accueil des visiteurs se fait en outre dans des "conditions peu satisfaisantes" et les policiers de garde sont insuffisamment préparés.
Les critiques du Contrôleur rejoignent celles plus générales émises jeudi par le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe. Dans un rapport consécutif à une visite en France, Thomas Hammarberg a pointé des "conditions inacceptables de vie" pour les détenus dans des prisons surpeuplées.
Le commissaire dénonce aussi la "vétusté des installations et des conditions d'hygiène", le "durcissement des peines" contre les jeunes délinquants et, globalement, les "déficiences structurelles du système pénitentiaire".
De nombreuses associations, partis de gauche et syndicats de magistrats et surveillants ont vu dans ce rapport un "désaveu" de la politique française "ultra-répressive".
L'Administration pénitentiaire a paradoxalement accueilli les conclusions de M. Hammarberg comme un "encouragement" à sa politique de mise en conformité des prisons françaises aux standards européens.
Récemment, ont également été montrés du doigt les locaux de garde à vue ainsi que les dépôts ou "souricières" de deux des tribunaux les plus importants du pays.
La semaine dernière, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait critiqué le "traitement inhumain et dégradant" des gardés à vue à Versailles.
Lundi, un rapport de six magistrats du tribunal de Créteil décrivait le délabrement des locaux accueillant les personnes attendant de passer devant le juge.
Jeudi, des avocats ont obtenu des juges de Créteil l'annulation de procédures visant leurs clients en comparution immédiate, en arguant des conditions d'insalubrité du dépôt.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la cour d'assises de Paris s'est déplacée jusqu'à la "souricière" de 3 m2 où est enfermé le braqueur Antonio Ferrara pendant la durée de son procès auquel il a refusé d'assister. Un environnement "inqualifiable" aux dires des avocats.
Vendredi, la CGT pénitentiaire formulait l'espoir "qu'à force d'alertes", la France réagisse car "les prisons françaises ne doivent plus faire honte"...
AFP.21.11.08
Commentaires
je crois que c'est malheureusement vrai
Oui, mais ce n'est pas la poilitique "ultra-répressive", qui est en cause, comme le soutiennent les bien-pensants gauchistes.
Un politique ultra-laxiste, oui, sauf pour certains ("révisionnistes", par exemple).
je ne parlais que de l'état des prisons.
Comme en régime totalitaire, chacun est susceptible d'y faire un séjour, autant se préoccuper de notre confort futur.
@paul emic
J'avais bien compris que vous n'adhériez pas à la récupération abjecte de ces professionnels de la destruction de notre société.
Pour les opposants à ce régime totalitaire, il sera prévu des prisons à l'ancienne et au petit matin , les surveillants retrouveront des suicidés à l'insu de leur plein gré.
Les torchons de l’AFP se suivent et se ressemblent. Bourrés de fautes d’orthographe, leur but est de nuire à la société parce que française, européenne et chrétienne. Ils se moquent bien du sort des prévenus ou des emprisonnés. Ce n’est qu’un prétexte pour faire mettre en liberté les vrais criminels.
On vient d’en voir un nouvel exemple avec le pédophile qui vient de séduire l’écolière de 14 ans par internet : il a eu 17 condamnations en 20 ans, paraît-il, et il est toujours en liberté et prêt à recommencer. Ces cas ne les intéressent pas ! Ils viennent de nous expliquer qu’il s’agit d’un multirécidiviste (c’est le moins qu’on puisse dire !). Or la loi traite des récidivistes, mais pas des multirécidivistes. C’est donc la faute à la loi !
Il faut au contraire héberger ces tchouk tchouk nougats
dans les conditions qui prévalaient au 19ème siècle pour les dégoûter.
A u pied de la lettre : la paille humide du cachot.
Conclusion:ne détruisons pas nos vieilles prisons!
A Marcel : je serais d’accord avec vous si notre régime judiciaire républicain, démocratique et laïc (sic) ne jetait pas en prison les innocents pour mettre en liberté les criminels !
Il ne faudrait pas confondre prison et club-med.
Il y a environ deux mois, dans une émission "Zoom Europa" ils évoquaient le cout d'un récidiviste pour la société (suisse) tout au long de sa vie: 2 millions de francs suisses.
Je n'arrive pas à trouver une confirmation de ce chiffre, ni son correspondant pour la France, mais il me paraît plausible.
Rien que sa scolarité (faite en pure perte pour la société) coûte au minimum 3 000 eu par an, pendant une bonne dizaine d'années.
Autre exemple: le coût d'un "séjour" dans un centre éducatif fermé est de 700 eu par jour (taux d'encadrement: 3 adultes pour un mineur).
Durée moyenne de séjour: 200 jours.
Taux de réussite 50 % (je ne sais pas quels sont les critères de "réussite")
@JLA: au bout d'un mois, une prison neuve, pourvue d'un bon confort sanitaire, serait sale, dégradée, puante... La vie en collectivité, en "promiscuité", quels que soient les gens, (hormis dans les couvents et abbayes d'autrefois) engendrent la saleté et le délabrement des locaux. Il suffit de voir les WC d'une école, d'un collège à la fin de la journée! Beaucoup d'enfants ne peuvent pas s'y rendre sous peine de vomir... Il faut une autorité de fer pour faire respecter l'hygiène élémentaire, la non-vandalisation systématique, il faut faire nettoyer sans arrêt, pourquoi les prisonniers ne seraient-ils pas astreints à nettoyer leurs cellules, à les repeindre? - on peut vivre très proprement dans du "vieux" - Bcp de gens vivent dans de vieux appartements très propres - et d'autres très salement dans du neuf. Voir l'état des cités, où tout est systématiquement dégradé, salopé, tagué, conchié! - Ces mêmes cités, tant décriées aujourd'hui, ont été au départ habitées par des Français, normalement soigneux, ne voulant pas vivre dans des bauges: ils faisaient le ménage, entretenaient, salissaient le moins possible, donnaient un coup de peinture... réparaient par de menus bricolages, etc... - il en va de même pour les lieux d'incarcération: ils sont "vétustes", mais ce mot ne veut rien dire en fait. Une chambre de bonne ancienne, sous les toits de Paris, peut être parfaitement propre et même agréable à vivre!J'en ai vues. Tout dépend de celui ou celle qui l'occupe, et qui respecte son logement. Il en va aussi de même pour les prisons, mais comme on ne peut demander aux détenus d'aimer leurs lieux de vie, surpeuplés sans doute (mais la faute à qui? aux délinquants!), il faut instaurer des règles d'hygiène élémentaire strictes.
Il est inutile qu'un meurtrier, qui a envoyé sa victime ou ses victimes pourrir sous terre, vive dans le confort... La meilleure des rénovations serait la peine de mort. Un meurtrier est déjà moralement un "cadavre" social.
Je pense aussi à ceux qu'on a envoyés croupir à l'Epuration dans des prisons infectes! Parce qu'ils pensaient mal! On ne s'est pas alors soucié de savoir s'ils crevaient de faim et de froid!
Alors, toutes ces lamentations (maçonniques) sur les conditions "inacceptables" des détenus, toutes ces larmes de crocodile versées sur les criminels, les centres de rétention administrative; etc.. me laissent froide quand je songe que de braves gens, qui ont toujours travaillé, jamais rien volé, ni tué personne, se demandent comment ils vont payer leur loyer s'ils ne se privent pas, encore et encore. Eux n'auront pas droit à des prison modèles, puisqu'ils n'ont commis aucun délit!
Cher paul-Emic, je te comprends et j'y ai pensé aussi, mais je crois qu'on trouvera toujours des cellules bien dégueulassses réservées pour certaines personnes...
c'est probable, ça fait partie de la "rééducation"
En commençant à lire votre article, chère Gaëlle, j'ai pensé: voilà un intervenant plein de bon sens; la signature, donc, ne m'a pas étonné. Je connais une même cité dans une ville du sud de la France, pas très loin de Marseille où les habitants sont regroupés (ou se sont regroupés? ) par affinités culturelles et d'origine, disons. Cette cité composée de deux immeubles est toute récente ; quelques mois; belle architecture, beaux matériaux... Ce sont des logements sociaux.
En ce qui concerne l'état des parties communes (les seules donc accessibles), c'est le jour et la... nuit. Coquet d'un côté, la crasse, , les tags, les détritus, les voitures abandonnées et désossées de l'autre (Y a pas photo, comme on dit, mais on peut en faire...)
Dragon, si vous vous sentez l'âme d'un reporter -et que ce n'est pas trop dangereux- je suis sûr que beaucoup des nôtres seraient curieux de voir ce que vous décrivez en photos.
Merci, cher Dragon, pour votre commentaire. Oui, si vous pouvez faire quelques photos, je les placerais bien volontiers! - mais ne prenez aucun risque.
Les ascenseurs sont détraqués, mis hors service, parce qu'ils en ont peur! tout simplement... Claustrophobie? - Ils sont rarement bons bricoleurs. Mais ils aiment le bruit, la musique à fond, car le silence les angoisse, les met mal à leur aise... Ils arrivent de tristes bleds, sans confort, où on vit dehors, en groupes... en palabrant sans fin...
Amiitiés!