INTERVIEW - Grégory Michel est psychothérapeute en pédopsychiatrie. Spécialiste des conduites à risques et des comportements violents, il réagit pour lefigaro.fr sur l'affaire du jeune Yvane, 12 ans, victime du «petit pont massacreur» dans son collège du Havre.
lefigaro.fr : Comment expliquer le fait que les enfants s'adonnent à de tels jeux dangereux ?
Grégory Michel : Selon une étude menée auprès des jeunes en milieu scolaire, 10 à 15% d'entre eux ont déjà participé à ces jeux. Ces jeux comme celui du foulard par exemple ont "toujours existé", ils sont en expansion, touchent les enfants de plus en plus tôt parfois à l'école primaire et sont de plus en plus violents. Les motivations sont différentes selon les jeux en question, mais il y a souvent un effet de groupe, avec quelques leaders charismatiques et plusieurs suiveurs. A chaque fois, l'effet recherché est celui de l'éprouvé intense et du franchissement de l'interdit. D'où la difficulté de la prévention : plus ces jeux sont interdits, plus les enfants peuvent vouloir franchir l'interdit.
lefigaro.fr : Les jeunes ont-ils conscience de la dangerosité de leurs jeux ?
Grégory Michel : A partir du collège, je crois que les enfants ont en effet conscience du danger, puisque c'est précisément ce qu'ils recherchent dans ces jeux. On note d'ailleurs que c'est entre 11 et 12 ans que se manifestent la plupart de ces pratiques. Ces jeux violents peuvent donc s'apparenter à des "rites de passage", entre l'enfance et l'adolescence.
lefigaro.fr : Quel est l'impact psychologique chez les victimes ?
Grégory Michel : Les victimes sont généralement des enfants timides, ou alors des jeunes qui suscitent des convoitises, comme les têtes de classe ou les enfants issus d'origines sociales supérieures par exemple. L'impact relève d'un vrai traumatisme, d'autant plus fort pour l'enfant que ces violences ont lieu à l'école, lieu censé le protéger. Ses relations avec ses camarades sont brisées, ses copains devenant ses persécuteurs. D'où une honte chez l'enfant, d'autant qu'il a pu être auparavant agresseur, lui aussi, dans une partie précédente.
lefigaro.fr : Des sanctions pénales, aujourd'hui interdites pour les mineurs de moins de 13 ans, pourraient-elles être utiles pour les agresseurs ?
Grégory Michel : Les mesures éducatives sont déjà fortes. Les responsabilités pénales, sauf s'il y a déjà eu des comportements très violents par le passé, ne sont sans doute pas nécessaires. Elles pourraient même être contre-productives, en enfermant l'enfant dans un statut de délinquant qu'il n'est la plupart du temps pas. L'agresseur a plus un besoin de compréhension que de répression.
lefigaro.fr : Comment peut-on prévenir la généralisation et la banalisation de ces jeux violents ?
Grégory Michel : Les adultes doivent accepter le fait que les jeunes ont besoin de prendre des risques, et ont envie d'intensité. Or, la prise de risque peut être positive si elles est raisonnée et encadrée dans certaines activités, notamment physiques. Je pense aux activités sportives par exemple. Et puis il faut échanger avec les parents, plus qu'avec les enfants eux-mêmes qui risquent, je le répète, de vouloir franchir un peu plus un interdit, si on leur interdit un peu plus ces jeux.
Le professeur Grégory Michel est l'auteur de « La prise de risque à l'adolescence » (éd. Masson, 2001).
Le Figaro - 01.12.08
Commentaires
Les imbécilités habituelles pour flouter les véritables causes de cette sauvagerie...
On devrait l'y mettre lui le spécialiste sur le petit pont massacreur...
@zéliona
oui, cet article est immonde : "l'agresseur a plus un besoin de compréhension que de répression";
mais bientôt les petits français feront l'objet de sacrifices organisés: il faut les comprendre, ces malheureux agresseurs.
Encore une bonne tête de bobo gauchiasse, grand professionnel de la dhimmitude, monsieur je sais tout, prêtre du vivre ensemble, ripoublicain et démoncrate !
Ce charlatan n’est qu’une grosse lopette !
Un énième collabo sourieux devant les caméras qui pense à tort ou à raison ne jamais avoir à subir, lui et ses enfants, les conséquences de ses prêches.
Tout, tout est bon en effet sauf la bonne explication, qui ne nécessite aucune étude en psychologie. La vérité de rapporte rien, est dangereuse à proclamer de nos jours.
Si vous organisez une de ces abominations primitives, messieurs, permettez-moi de tenir le théoricien des "rites de passage". Il a besoin de se débarasser de vestiges de comportement puéril.
Que dira-t-il le jour où un agresseur qui a besoin de compréhension lui flanquera une bonne raclée?
Cette larve démocratique pourrait devenir moins empathique à l'égard de la racaille.