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Le patriarche Alexis II et la renaissance de la Russie

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Alexis II à Moscou en 2008
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Avec Vladimir Poutine au monastère de Valdai le 12 janvier 2008

Alexis II, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, décédé vendredi à 79 ans, a restauré l'influence de l'Eglise orthodoxe russe après 70 ans de régime communiste et entretenait des relations complexes avec les catholiques, accusés de prosélytisme en Russie.

  Le visage orné d'une imposante barbe blanche, s'exprimant d'une voix profonde au débit lent, le patriarche de Moscou était un personnage respecté des Russes et toujours présent dans la vie politique de son pays.

Il a contribué à la réunification historique de son Eglise avec l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger le 17 mai 2007, mettant fin à 80 ans de schisme datant de la révolution bolchevique de 1917.

Ses relations avec le monde extérieur ont été marquées par une longue période de froid avec les catholiques, qu'il accusait de "prosélytisme" . Il avait refusé de recevoir le pape Jean Paul II.

La raison principale de cette brouille était la situation en Ukraine, où les catholiques de rite oriental, bannis par Staline, avaient repris aux orthodoxes quelque 2.500 paroisses au début des années 90. La création de quatre diocèses catholiques en Russie en 2002 n'a fait qu'accentuer la tension.

 Les relations avec le Vatican se sont toutefois améliorées après l'élection du pape Benoît XVI en 2005.

Pour marquer ce "dégel", Alexis II s'était rendu en octobre 2007 à la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors de sa première visite officielle dans un pays occidental, pour y prier devant 3.000 fidèles, catholiques et orthodoxes, devant la Couronne d'épines du Seigneur.

Né à Tartu, en Estonie alors indépendante, le 23 février 1929, dans une famille d'origine russe, séminariste sous Staline, prêtre marié comme le permet la religion orthodoxe, Alexeï Ridiguer divorce pour se faire moine en 1961, au temps des campagnes antireligieuses de Nikita Khrouchtchev. Il est aussitôt promu évêque.

Alexis II fait une carrière ecclésiastique fulgurante sous Léonid Brejnev, à une époque où l'Eglise orthodoxe est strictement contrôlée par le KGB qui jette dans les camps les prêtres dissidents.

Homme d'appareil, proche du pouvoir grâce à son poste de numéro deux du Service des relations extérieures du patriarcat, le futur patriarche échappe à leur sort.

Il accède au poste suprême en juin 1990, peu avant la chute de l'Union soviétique. Il apparaît alors comme le candidat le plus en phase avec les transformations de l'époque de Mikhaïl Gorbatchev.

A la veille de la présidentielle de 1996, Alexis II met en garde contre un retour du communisme marqué par des répressions violentes contre le clergé orthodoxe et appelle les Russes à "faire le bon choix", accordant un soutien implicite à Boris Eltsine qui remportera le scrutin.

Considéré comme un proche de M. Eltsine et de son successeur Vladimir Poutine qu'il rencontrait régulièrement, Alexis II utilise ses relations avec le pouvoir pour restaurer l'influence de l'Eglise orthodoxe en Russie et lui rendre sa propriété confisquée par les bolchéviques.

Les séminaires se remplissent, les coupoles des églises brillent, et l'immense cathédrale du Christ-Sauveur, dynamitée à l'époque de Staline pour faire place à une piscine, est reconstruite dans toute sa splendeur. La religion orthodoxe reprend pied à l'école, dans l'armée, les prisons et les hôpitaux.

Souhaitant faire de son Eglise, conservatrice, un acteur de son temps, Alexis II n'hésite pas à se lancer dans le discours politique. S'alignant sur la position du Kremlin, il dénonce les frappes de l'Otan contre la Yougoslavie et la guerre en Irak, critique les violations des droits des russophones dans les ex-républiques soviétiques.

Au sein de l'Eglise, il ne favorisait pas le courant libéral et pro-oecuménique et semblait plutôt favorable aux slavophiles méfiants envers l'Occident.

AFP. 05.12.08

Commentaires

  • Voilà un homme !
    Finalement je vais finir par croire en dépit de mes réticences que la Lumière vient de l'orient (de l'Europe).

  • Sait-on qui doit lui succéder ?
    En tout cas, il serait temps que toutes les églises chrétiennes se rejoignent. C’est plus que jamais nécessaire.

  • Une émission spéciale sur KTO vient de lui rendre hommage . Il a été dit que le prochain patriarche serait élu par l'équivalent d'un synode .Mais,je ne suis pas spécialiste .On a vu l'archevêque de Paris ,lors de son voyage en Russie en octobre 2008 .Impressionné qu'il paraissait ,l'archevêque .Pas une once de "modernisme" là-bas ! Orthodoxie et Tradition ,ça va ensemble .Le reportage nous l'a montré se recueillant sur la tombe d'Alexandre Men .Et puis, un petit détour par les îles Solovki,de sinistre mémoire ...
    http://jacbayle.club.fr/livres/ile_prison/BagneRouge.html

  • Cher Voyageur, la Lumière vient du Nord-Est! Elle nous arrive d'un autre Orient, beaucoup plus nordique...

  • une personnalité complexe !

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