Rod Blagojevich et Barack Obama côte à côte en avril 2007
C'est le premier scandale de la présidence Obama, et il a éclaté alors que le président élu n'a pas encore prêté serment.
Barack Obama n'est pas mis en cause directement dans l'affaire de corruption politique qui a mené, mardi, à l'aube, à l'arrestation par le FBI du gouverneur démocrate de l'Illinois, Rod Blagojevich. Et rien ne permet de penser qu'il n'a pas dit la stricte vérité quand il a affirmé tout ignorer de l'opération de vente aux enchères de son siège de sénateur de l'Illinois par le gouverneur ripou. Mais il n'en reste pas moins que l'affaire est embarrassante pour lui, à plus d'un titre. "Une boule puante au beau milieu de l'équipe Obama" et de la transition, résume mercredi le quotidien The Politico .
Blagojevich, 52 ans, dirige depuis 2002 l'État de l'Illinois dont Obama, 47 ans, était l'un des deux sénateurs depuis 2004. Le procureur fédéral de Chicago, Patrick Fitzgerald, a accusé mardi le gouverneur d'avoir mené "une campagne de corruption politique" sans précédent. L'épisode le plus spectaculaire a été sa tentative de s'enrichir en exploitant le pouvoir qui est le sien de désigner le successeur d'Obama au fauteuil de sénateur que ce dernier va devoir quitter le 20 janvier pour entrer à la Maison-Blanche. Les écoutes électroniques de l'opération "Jeux de société" du FBI (autorisées par le département de la Justice) ont enregistré les conversations dans lesquelles Blagojevich expliquait : "J'ai ce truc (le siège de sénateur) en main, et p...., ça vaut de l'or. Je ne vais pas le lâcher pour des prunes, merde ! Pas question ! Je veux du fric." Le gouverneur menace également la direction du quotidien local Chicago Tribune de lui mettre des bâtons dans les roues si elle ne licencie pas des journalistes qui ont demandé sa démission, et de représailles la direction d'un hôpital pour enfants qui refuse de contribuer à son fonds de campagne électorale. Bref, rien que de la politique ordinaire à Chicago et dans l'Illinois, qualifié par le FBI de "candidat sérieux au titre d'État le plus corrompu du pays".
Blagojevich, 52 ans, dirige depuis 2002 l'État de l'Illinois dont Obama, 47 ans, était l'un des deux sénateurs depuis 2004. Le procureur fédéral de Chicago, Patrick Fitzgerald, a accusé mardi le gouverneur d'avoir mené "une campagne de corruption politique" sans précédent. L'épisode le plus spectaculaire a été sa tentative de s'enrichir en exploitant le pouvoir qui est le sien de désigner le successeur d'Obama au fauteuil de sénateur que ce dernier va devoir quitter le 20 janvier pour entrer à la Maison-Blanche. Les écoutes électroniques de l'opération "Jeux de société" du FBI (autorisées par le département de la Justice) ont enregistré les conversations dans lesquelles Blagojevich expliquait : "J'ai ce truc (le siège de sénateur) en main, et p...., ça vaut de l'or. Je ne vais pas le lâcher pour des prunes, merde ! Pas question ! Je veux du fric." Le gouverneur menace également la direction du quotidien local Chicago Tribune de lui mettre des bâtons dans les roues si elle ne licencie pas des journalistes qui ont demandé sa démission, et de représailles la direction d'un hôpital pour enfants qui refuse de contribuer à son fonds de campagne électorale. Bref, rien que de la politique ordinaire à Chicago et dans l'Illinois, qualifié par le FBI de "candidat sérieux au titre d'État le plus corrompu du pays".
Le premier problème d'Obama étant d'en avoir été le représentant à Washington pendant quatre ans, et donc d'être inévitablement soupçonnable d'en avoir suivi les us et coutumes lors de sa carrière fulgurante...
Les écoutes du FBI indiquent que le gouverneur a bien été en contact avec l'équipe Obama. Elles démontrent aussi que ces contacts n'ont pas abouti, puisque Blagojevich y traite Obama de "fils de p...., qui refuse de lui donner quoi que ce soit d'autre que ses remerciements" en échange de la nomination au Sénat de sa candidate. Le procureur Fitzgerald a répété à plusieurs reprises que le FBI n'a relevé "aucune référence à la moindre conversation avec le président élu ni au fait que celui-ci ait été au courant" du marché proposé par le gouverneur. Pourtant, il n'est pas certain qu'Obama puisse éviter d'être éclaboussé, et qu'il puisse s'exonérer en affirmant qu'il n'a jamais discuté du nom de son remplaçant avec le gouverneur corrompu.
D'abord, parce que son plus proche conseiller a eu le malheur d'affirmer le contraire. David Axelrod, stratège de sa campagne victorieuse dont il a fait son futur conseiller politique à la Maison-Blanche, a déclaré le 23 novembre dans l'émission FOX News Sunday que "le président élu a discuté avec le gouverneur, et qu'ils ont évoqué une longue liste de candidats". Axelrod dit aujourd'hui s'être trompé, mais le mal est fait, et le doute autorisé. Blagojevich affirme dans les écoutes du FBI savoir que la préférence d'Obama va à Valerie Jarrett, riche femme d'affaires de Chicago, qui a été l'une de ses bonnes fées politiques et dont il a fait sa conseillère spéciale à la Maison-Blanche. Blagojevich envisage de proposer à un intermédiaire (un syndicaliste proche de l'équipe Obama) un coup de billard à trois bandes : il nommerait Jarrett au Sénat, en échange de la présidence de Change to Win, une des deux grandes confédérations syndicales du pays, et Obama promettrait en retour de faire des faveurs au syndicat... Si ça ne marche pas, une autre option est de nommer Jarrett, en échange de la promesse de milliardaires pro-Obama (comme Warren Buffett ou Bill Gates) de financer une organisation humanitaire dont le gouverneur (ou son épouse) serait président moyennant des émoluments qui assureraient ses vieux jours...
Axelrod (dont Blagojevich a été par le passé un des clients de sa société de conseils) et Jarrett ne sont pas les seuls membres de la garde rapprochée d'Obama à se voir mis en cause. Le représentant de Chicago, Rahm Emanuel, qu'Obama a choisi comme son futur chef de cabinet, a évidemment des liens politiques solides avec le gouverneur. Il s'est même vanté dans l'hebdomadaire The New Yorker : "Obama et moi avons été les principaux stratèges de l'élection de Blagojevich (en 2002)." Il affirme aujourd'hui s'être trompé, et qu'Obama n'avait aucun rapport avec le gouverneur. Il est vrai que Blagojevich n'a pas soutenu le futur président quand ce dernier s'est présenté au Sénat en 2004. Mais Obama lui a quand même apporté en 2006 son soutien lors de sa campagne de réélection. Les deux politiciens démocrates partageaient bon nombre de protecteurs et financiers, parmi lesquels le sulfureux promoteur immobilier Tony Rezko, condamné pour fraude, escroquerie et corruption en juin et dont les liens avec Obama avaient handicapé ce dernier pendant la présidentielle.
Bref, comme le résume le magazine Time , "il existe suffisamment de passerelles entre les mondes d'Obama et de Blagojevich pour que le scandale ait le potentiel de déborder le cadre de la corruption endémique du monde politique de Chicago, qu'il salisse des proches du président élu, mette en cause son image de réformateur, et mobilise son attention au moment même où il doit se préparer à entrer en fonction". Les ennemis d'Obama ne pouvaient rêver plus beau cadeau de Noël.
Les écoutes du FBI indiquent que le gouverneur a bien été en contact avec l'équipe Obama. Elles démontrent aussi que ces contacts n'ont pas abouti, puisque Blagojevich y traite Obama de "fils de p...., qui refuse de lui donner quoi que ce soit d'autre que ses remerciements" en échange de la nomination au Sénat de sa candidate. Le procureur Fitzgerald a répété à plusieurs reprises que le FBI n'a relevé "aucune référence à la moindre conversation avec le président élu ni au fait que celui-ci ait été au courant" du marché proposé par le gouverneur. Pourtant, il n'est pas certain qu'Obama puisse éviter d'être éclaboussé, et qu'il puisse s'exonérer en affirmant qu'il n'a jamais discuté du nom de son remplaçant avec le gouverneur corrompu.
D'abord, parce que son plus proche conseiller a eu le malheur d'affirmer le contraire. David Axelrod, stratège de sa campagne victorieuse dont il a fait son futur conseiller politique à la Maison-Blanche, a déclaré le 23 novembre dans l'émission FOX News Sunday que "le président élu a discuté avec le gouverneur, et qu'ils ont évoqué une longue liste de candidats". Axelrod dit aujourd'hui s'être trompé, mais le mal est fait, et le doute autorisé. Blagojevich affirme dans les écoutes du FBI savoir que la préférence d'Obama va à Valerie Jarrett, riche femme d'affaires de Chicago, qui a été l'une de ses bonnes fées politiques et dont il a fait sa conseillère spéciale à la Maison-Blanche. Blagojevich envisage de proposer à un intermédiaire (un syndicaliste proche de l'équipe Obama) un coup de billard à trois bandes : il nommerait Jarrett au Sénat, en échange de la présidence de Change to Win, une des deux grandes confédérations syndicales du pays, et Obama promettrait en retour de faire des faveurs au syndicat... Si ça ne marche pas, une autre option est de nommer Jarrett, en échange de la promesse de milliardaires pro-Obama (comme Warren Buffett ou Bill Gates) de financer une organisation humanitaire dont le gouverneur (ou son épouse) serait président moyennant des émoluments qui assureraient ses vieux jours...
Axelrod (dont Blagojevich a été par le passé un des clients de sa société de conseils) et Jarrett ne sont pas les seuls membres de la garde rapprochée d'Obama à se voir mis en cause. Le représentant de Chicago, Rahm Emanuel, qu'Obama a choisi comme son futur chef de cabinet, a évidemment des liens politiques solides avec le gouverneur. Il s'est même vanté dans l'hebdomadaire The New Yorker : "Obama et moi avons été les principaux stratèges de l'élection de Blagojevich (en 2002)." Il affirme aujourd'hui s'être trompé, et qu'Obama n'avait aucun rapport avec le gouverneur. Il est vrai que Blagojevich n'a pas soutenu le futur président quand ce dernier s'est présenté au Sénat en 2004. Mais Obama lui a quand même apporté en 2006 son soutien lors de sa campagne de réélection. Les deux politiciens démocrates partageaient bon nombre de protecteurs et financiers, parmi lesquels le sulfureux promoteur immobilier Tony Rezko, condamné pour fraude, escroquerie et corruption en juin et dont les liens avec Obama avaient handicapé ce dernier pendant la présidentielle.
Bref, comme le résume le magazine Time , "il existe suffisamment de passerelles entre les mondes d'Obama et de Blagojevich pour que le scandale ait le potentiel de déborder le cadre de la corruption endémique du monde politique de Chicago, qu'il salisse des proches du président élu, mette en cause son image de réformateur, et mobilise son attention au moment même où il doit se préparer à entrer en fonction". Les ennemis d'Obama ne pouvaient rêver plus beau cadeau de Noël.
D'ores et déjà, le président du Parti républicain, Robert Duncan, exige que le futur président "s'exprime et s'explique, étant donné sa longue association avec le gouverneur Blagojevich". Les conservateurs peuvent espérer que le scandale de Chicago devienne l'équivalent pour la présidence Obama de ce qu'avait été l'affaire Whitewater qui avait harcelé le président Clinton : une enquête interminable qui fait peser un soupçon permanent sur le président et ses proches, et l'affaiblit politiquement. D'autant que le procureur Fitzgerald a la réputation d'un incorruptible du genre teigneux et acharné. C'est lui qui avait fait jeter en prison le chef de cabinet du vice-président Cheney dans l'affaire Plame.
Tout au long de sa carrière et durant la présidentielle, Obama avait fait tout son possible pour se démarquer de la réputation bien ancrée de corruption de la vie politique incestueuse de Chicago. En même temps, "je viens de Chicago", rappelait-il constamment à ceux qui doutaient de son expérience et de sa pugnacité. Peut-être regrette-t-il aujourd'hui d'avoir fait ses classes politiques à l'école des scandales...
Tout au long de sa carrière et durant la présidentielle, Obama avait fait tout son possible pour se démarquer de la réputation bien ancrée de corruption de la vie politique incestueuse de Chicago. En même temps, "je viens de Chicago", rappelait-il constamment à ceux qui doutaient de son expérience et de sa pugnacité. Peut-être regrette-t-il aujourd'hui d'avoir fait ses classes politiques à l'école des scandales...
Commentaires
Blagojevich, le "fils de la (vaste) blague" en roumain ? Encore une histoire de famille incestueuse vu la tronche en biais du rejeton perruquier. La vie (politique) incestueuse de Chicago.
Quand on laisse les métèques s'emparer des gouvernes d'un pays en piétinant les lois et les us de ses ancêtres, c'est ce qui ne peut qu'arriver.
Nos maîtres les Grecs le savaient qui avaient établi ce sage statut de métèque, en plus d'avoir inventé la démocratie, eu le temps d'en faire le tour (impressionnante "République" de Platon) et d'en être très moyennement friand. Les diverses camarillas qui nous dirigent ont vite fait de comrendre depuis très longtemps que c'est la religion idéale pour mettre le peuple qui fait la fierté du vivant sur cette palnète dans les fers sans coup férir. Ou presque. La partie n'est pas encore finie.
Merci, Gaëlle, de nous rappeler que nous, les sans grades, les petits, ne sommes que des sous-rien!! C'est sympa, merci... ;)
Que peut on faire avec ça au dessus de nous? Quelle est l'alternative? Se laisser tondre comme des moutons? Aller à l'abattoir comme des poulets de grain?
Faire une marche sur BRUXELLES? Pas bête l'idée, non?
VOYAGEUR d'accord à 100% avec vous!
@Arauris: "Merci, Gaëlle, de nous rappeler que nous, les sans grades, les petits, ne sommes que des sous-rien!! C'est sympa, merci... ;)": Je ne comprends pas le début de ton commentaire, cet article traite des scandales de corruption qui éclabousse Obama. C'est tout. Ta réaction est curieuse, je ne vois pas en quoi tu pourrais te sentir blessé, atteint par les informations données par cet article. Ca n'a pas de sens. Tu n'es pas un électeur d'Obama!
Gaëlle, je voulais dire que vos informations me font penser qu'il n'y a qu'eux, aux affaires, au sommet de la pyramide, que nous comptons pour du beurre, pour la secte incestueuse...
Et aujourd'hui, vous en rajoutez une couche avec DRAY, SCHAPIRO, WOERTH(?), MADOF, etc...
Ils sont partout!
C'est en cela que ça me déprime.
Que peut-on faire contre cette injustice, lorsque tout est verrouillé?
@Arauris: c'est l'actualité... je n'y peux rien... Et encore elle doit être soigneusement édulcorée!
On soulève une pierre et desssous, c'est grouillant de vermine...
Ce qu'il faut, c'est se tenir informé malgré la désinformation qui s'aggrave, c'est ne croire aucun de leurs mensonges, c'est informer autour de soi. Beaucoup de choses sont déjà en train de s'effondrer autour d'eux: moi, quand je lis ces scandales, cela me réjouit dans un sens. Ils sont "forts", mais ils ne peuvent pas tout cacher.
Schapiro ou Shapiro est un patronyme israélite d'origine allemande.
Amicalement!