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MADOFF: procès en cascade - mise en cause de la responsabilité de l'Etat

Les épargnants floués poursuivent en justice les fonds qui ont investi leur argent auprès de l'escroc américain.

L'arnaque du siècle va en­gendrer une série de procès en cascade. Les actions en justice d'épargnants floués se multiplient depuis l'arrestation, le 11 décembre, de Bernard Madoff, 70 ans, gestionnaire de fonds qui a avoué avoir détourné quelque 50 milliards de dollars placés chez lui dans une escroquerie consistant à verser des rendements impressionnants (8 à 12 %) en puisant dans les fonds apportés par les nouveaux clients. Ancien patron de la Bourse du Nasdaq, figure de l'establishment financier international, Madoff avait gagné la confiance de fonds d'investissement ayant pignon sur rue et de personnalités éminentes telles que le cinéaste Steven Spielberg ou le Prix Nobel de la paix Elie Wiesel.

Les milliers de clients floués étudient à présent les moyens de se retourner contre l'escroquerie, avec le maigre espoir de récupérer une partie de leurs avoirs. La firme de Madoff ayant été déclarée en faillite, aucune poursuite civile contre elle ne vaut la peine d'être tentée. Du coup, les épargnants se retournent contre les nombreux fonds intermédiaires qui avaient placé leur argent chez Madoff. La prestigieuse New York University (NYU), qui a perdu 24 millions de dollars dans l'affaire, a intenté mardi un procès contre les fonds new-yorkais Gabriel Capital et Ariel Fund, du financier Ezra Merkin. L'université reproche à Ezra Merkin d'avoir placé ses fonds chez Madoff sans l'avertir, tout en s'enrichissant à ses dépens via des commissions.

Responsabilité de l'État

Deux habitants de l'Illinois ont de leur côté intenté une action contre le fonds Fairfield Greenwich Group, géré par le milliardaire new-yorkais Walter Noel, qui a perdu 7,5 milliards de dollars chez Madoff, après y avoir réalisé 160 millions de dollars de plus-values en 2007. Il s'agit d'une class action, c'est-à-dire une action collective destinée à représenter tous les investisseurs lésés dans l'affaire. Les fonds Tremont Group Holding et Oppenheimer Acquisition Corp., liés à la compagnie d'assurances Massachusetts Mutual Life Insurance ont également été assignées lundi. Et la liste risque de s'allonger au fil des jours.

Une New-Yorkaise de 61 ans, Phyllis Molchatsky, qui a perdu près de 2 millions de dollars investis chez Madoff, a, elle, déposé une plainte administrative contre la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse américain. Elle lui réclame 1,7 million de dollars, pour avoir manqué à sa mission de détecter la fraude.

À travers la SEC, c'est tout simplement la responsabilité de l'État américain qui est visée.

Le FBI a lancé il y a une semaine un appel à témoins pour recueillir les plaintes d'investisseurs lésés. Face à l'ampleur de l'investigation, il a réaffecté des agents auparavant chargés de la lutte antiterroriste au sein de ses brigades financières. Le scandale a entraîné le suicide mardi à New York du gérant français Thierry de La Villehuchet, qui avait perdu 1,5 milliard de dollars dans l'affaire.

L'affaire prend de l'ampleur. En Espagne, le parquet anticorruption va demander à la SEC des informations sur la société de Bernard Madoff.

Le Figaro - 26.12.08

Commentaires

  • les fourmis financières courent dans tous les sens.

  • Si tous ces parasites pouvaient s'éliminer entre eux, bon débarras !

  • L'argent doit être honnêtement gagné par un travail licite et non provenir de la spéculation.
    Les crabes se dévorent entr'eux.

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