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Jersey: Stuart Syvret, sénateur de l'île et ancien ministre de la Santé, se bat pour faire rouvrir l'enquête

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Un homme courageux

Alors que l’enquête sur les soupçons de viols, voire de meurtres, qui auraient été commis dans l’ancien pensionnat du Haut-de-la-Garenne sur l’île de Jersey a été abandonnée, l’ancien ministre de la Santé, qui avait été le premier à révéler cette affaire, continue son combat et explique comment ce scandale a été étouffé.



Pourquoi l’enquête sur le pensionnat a-t-elle été abandonnée ?
Stuart Syvret. Tout le monde sait que des enfants y ont été battus et violés pendant des années. Pourtant la classe dirigeante de Jersey a caché ce scandale pour que l’image de l’île ne soit pas salie.

Comment est-ce possible ?
Jersey ne fonctionne pas comme une île normale. Nous avons notre propre législation, notre propre gouvernement, même si nous dépendons de la Grande-Bretagne. Mais la justice n’est pas indépendante. Elle est contrôlée par le gouvernement. Nous n’avons pas de médias libres. Tout est contrôlé et verrouillé.

Lenny Harper, l’enquêteur en chef, a été écarté…
Il a été poussé vers la retraite. Son remplaçant a été choisi pour sa capacité à ne pas faire de vagues.

Pourquoi vouloir protéger autant Jersey au détriment de ses propres habitants ?

Il faut que l’image de l’île reste intacte. Jersey est un paradis fiscal qui attire beaucoup d’argent. Pour ceux qui ont le pouvoir, c’est le plus important. Bien plus que la centaine de personnes qui a officiellement porté plainte en disant avoir été battue et violée pendant son enfance.

Que pouvez-vous faire maintenant ?
Le seul moyen que nous avons est de faire intervenir Londres. Comme Jack Straw, le ministre anglais de la Justice, s’y est opposé pour l’instant, je l’attaque en justice. Si je gagne lors du procès fin janvier, alors la justice anglaise devra reprendre le dossier du Haut-de-la-Garenne.

Comment réagissent les victimes ?
Elles sont dévastées. Certaines ont été violées pendant leur enfance et la police de leur ville les ignore complètement. Beaucoup font encore des cauchemars la nuit. Ces personnes ont souffert et personne ne veut condamner les auteurs de ces atrocités. Il faut continuer à nous battre pour que justice soit faite. Et rendre à ces gens leur dignité.

 

Le Parisien - 04.01.09

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