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Un couple français d'autrefois

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Devant leur maison à Mérignac - 12 février 2009
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Andrée montre leur photo de mariage en 1937
(Cliquez sur les photos pour les voir en totalité)

Fêter la Saint-Valentin? Quand on a fêté ses noces d'or voici 20 ans, c'est une question superflue: Jean et Andrée, 106 et 91 ans, vivent l'amour "tous les jours" depuis 71 ans de vie commune sans l'ombre d'un orage.

"J'avais 34 ans, elle était gosse. J'ai trébuché devant elle et elle m'a ramassé. Voilà!", résume, l'oeil rieur, Jean, les mains appuyées sur le pommeau de sa canne, dans leur maison de la banlieue bordelaise. C'était avant-guerre, en 1937 à Chinon (Indre-et-Loire) et depuis "chaque jour est un beau cadeau".

Des résultats d'analyses médicales traînent sur la toile cirée, quelques photos de petits-enfants ici et là, une pile de journaux déjà lus. Et les éclats de rire d'Andrée, mariée à 18 ans et demi pour tourner la page d'une enfance malheureuse pavée de deuils.

"Quand je me suis mariée, ça a été le paradis. Et s'il y avait quelque chose qui ne me plaisait pas, Jean faisait des grimaces dans la glace jusqu'à ce que je me mette à rire", avoue Andrée, chevelure blanche peignée en arrière.

"On ne s'est pas marié à l'église, le curé n'a pas voulu de nous parce que j'avais refusé de me confesser", se rappelle Jean sans s'émouvoir. La belle robe de mariée est restée dans les rêves d'Andrée, par manque d'argent. "On était en costume de tous les jours", regrette-elle un peu aujourd'hui.

Un an de séparation pendant la deuxième guerre mondiale, puis deux enfants -Jean l'aîné, âgé aujourd'hui de 70 ans, et Michèle sa soeur cadette de cinq ans- et "pas une dispute" en 71 ans de vie conjugale...

Comment faire durer l'amour si longtemps ? "Il faut être patient et que chacun se comprenne", répond simplement Andrée, qui passe de temps à autre la main sur le crâne lisse de son "petit mari" et corrige un peu les dates qui s'embrouillent dans la mémoire de Jean.

Pour l'ancien électricien, à la retraite depuis 1958 après avoir participé à l'électrification des campagnes dans les années 30, la jalousie pourrait pimenter un peu l'affaire: "tous les jours je suis jaloux. Chaque fois que tu vas au portail je regarde à qui tu parles!", reconnaît-il devant sa femme amusée.

"Je n'ai rien à lui reprocher. Si la soupe n'est pas prête à l'heure, j'attends, je ne dis rien", illustre avec humour le centenaire, en chemise à carreaux. "On s'aime comme au premier jour. On n'a pas vu le temps passer", disent-ils en choeur, les rides du sourire au coin des yeux.

AFP. 15.02.09

Commentaires

  • Un bon souffle d’air frais…..

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