L'influent sénateur John Kerry et deux autres membres du Congrès américain ont effectué jeudi une visite sans précédent à Gaza sous administration du Hamas, excluant toutefois tout assouplissement à l'égard d'un mouvement que Washington considère toujours comme terroriste.
Deux membres démocrates de la Chambre des représentants, Brian Baird et Keith Ellison --le seul député musulman américain--, ont précédé M. Kerry sur les même sites.
Les trois hommes ont ensuite visité ensemble à Gaza-ville le QG de l'UNRWA, la principale agence d'aide de l'ONU, également endommagé par des obus israéliens.
Ces visites surviennent un mois après la fin de l'offensive israélienne de 22 jours contre la bande de Gaza qui a fait 1.330 morts et d'énormes dégâts, menée avec l'objectif "affiché" de réduire au minimum les tirs de roquettes palestiniennes contre Israël.
"L'ampleur des destructions et de la souffrance humaine ici est stupéfiante", a affirmé M. Baird. "Des quartiers entiers ont été détruits, des écoles rasées et des services vitaux comme l'eau, les égouts et l'électricité ont été paralysés", a-t-il ajouté.
"Les restrictions israéliennes arbitraires et déraisonnables sur l'entrée de la nourriture et des matériaux de reconstruction sont inacceptables et indéfendables", a renchéri M. Ellison.
Les élus américains n'ont rencontré aucun représentant du Hamas.
Avant de se rendre à Gaza, M. Kerry, qui effectue une tournée régionale, a visité en compagnie de la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni la ville de Sdérot (sud d'Israël), cible régulière de tirs de roquettes palestiniennes.
Il y a affirmé que sa visite à Gaza ne signifiait pas un changement de la politique américaine à l'égard du Hamas, "qui a pris de force le pouvoir dans le territoire en juin 2007 après en avoir délogé l'Autorité du président Mahmoud Abbas, un allié de Washington". (Voir la Note précédente)
Cette visite "ne traduit pas un quelconque revirement à l'égard du Hamas mais reflète notre volonté d'écouter et d'apprendre", a dit le sénateur démocrate, qui avait été battu par George W. Bush lors de la présidentielle de 2004.
"Ce qui doit changer est évidemment le recours permanent du Hamas au terrorisme", a-t-il ajouté. "Votre direction politique (le Hamas) doit comprendre que toute nation dont les citoyens vivent sous la menace des roquettes va réagir."
Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a néanmoins affirmé à l'AFP que cette visite était "un pas dans la bonne direction, mais pas suffisante", appelant à un changement de la politique américaine "pour soutenir la cause palestinienne".
Il a exhorté les élus américains à "répercuter l'ampleur des destructions, des souffrances et des morts causées par la machine de guerre israélienne".
"Nous n'avons pas d'ojections à les rencontrer mais nous sommes conscients de la sensibilité de cette visite dans le contexte actuel", a-t-il encore dit.
AFP. 19/02/09
Commentaires
Y aurait-il quelque chose qui bougerait ?
Merci, chère Gaëlle, pour cette magnifique démonstration que vous nous faites des mensonges et hypocrisies de ces prétendus démocrates. On sait, depuis la révolution française, que ces pseudo-démocrates qui ont constamment à la bouche les mots « liberté et démocratie » annulent ou considèrent comme nulles les élections qu’ils ont perdues. Cela fait maintenant plus de siècles qu’ils ont cette habitude. Ce sont eux les vrais dictateurs, les ennemis de la liberté.
Cher abad, si je n'essayais pas de combattre la désinformation où qu'elle se présente, par exemple cachée dans les articles de l'AFP, qui sont repris par la quasi-totalité des médias, ce blog perdrait son sens. Là, l'exemple de désinformation était criant. Mais il faut que le Hamas soit un ramassis de terroristes (même pas des insurgés ou des activistes, autres vocables!) avec lequel ON ne saurait se commetttre!
Cette visite impromptue gêne un peu Israël, tout de même. Ces ruines... ces dégâts... ces massacres...
D'une autre manière, Madoff a ruiné l'économie mondiale, et ce n'est pas fini...
Amitiés
Peut-être, christian... C'est encore imperceptible, mais ces trois élus américains ont été choqués par ce qu'ils ont vu de leurs propres yeux... Pourquoi des élus français ne vont-ils pas eux aussi à Gaza? En sont-ils empêchés? Craignent-ils pour leurs sièges?
Le comportement d'Israel à Gaza met en danger la diaspora; de là peut-être cet apitoiement de façade; mais espérons quand même...
Ben les élus francais ne peuvent s'absenter en ce moment car ils sont convoqués pour assister très prochainement à une soirée organisée par le CRIF je crois bien. Alors hein pas d'excuses sinon gare...