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Coopération nucléaire avec l'Italie

Sarko vend l'EPR à Berlusconi.JPG
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La France et l'Italie ont signé le 24 février 2009 un accord de coopération pour relancer un programme nucléaire. Quatre réacteurs nucléaires français EPR pourraient voir le jour dans la Péninsule qui avait pourtant tout arrêté après Tchernobyl.

Après Tchernobyl, l'Italie avait définitivement arrêté ses cinq centrales nucléaires. Aujourd'hui, le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, prend le pari de la relance, alors qu'une minorité de l'opinion seulement, quoique croissante, soutient cette option.

Les électriciens nationaux des deux pays, EDF et ENEL, ont signé un "protocole d'accord sur le lancement d'une étude de faisabilité" pour la construction de quatre centrales EPR (réacteur nucléaire nouvelle génération) en Italie.

Effet d'annonce

Les termes sont importants car depuis un an la diplomatie sarközyenne multiplie les effets d'annonce sans vraiment réussir à concrétiser ses projets.

Entre "mémorandum", "accord de coopération", "lettre d'intention", "étude de faisabilité", on est loin de la commande ferme et du début d'un chantier.

De nombreux pays arabes ou du Maghreb ont signé ce type de document avec la France, alors que ni leur réseau, ni leur débouchés, ni leur main d'oeuvre qualifiée n'existent pour les mettre en oeuvre, sans parler du cadre légal et du contrôle réglementaire inexistant. L'Afrique du Sud a par exemple déjà annulé, début décembre, son intention de construire 12 réacteurs. La récente vente de deux EPR à l'Inde est encore à l'état de mémorandum.

Selon Mycle Schneider, consultant international en matière nucléaire, et auteur de plusieurs études fouillées à ce sujet, vu l'âge moyen de ses centrales, le parc nucléaire mondial actuel déclinera rapidement dans les 30 ou 40 années à venir. Un déclin que le rythme d'expansion des nouvelles centrales pourrait bien ne pas compenser.

Plusieurs obstacles

Les obstacles sont d'abord financiers: les investissements sont énormes et difficiles à financer aujourd'hui. Les chantiers incertains peuvent atteindre 15 à 20 ans et même parfois devenir chaotiques comme en Finlande où la construction de l'EPR accuse un retard de 3 ans et un surcoût 50 %.

Obstacles techniques ensuite, après une régression de 20 ans, les fabricants de centrales ont des capacités limitées.

Enfin troisième obstacle: un manque prévisible de main d'oeuvre qualifiée. Celle d'aujourd'hui est âgée et les écoles spécialisées moins nombreuses.

Pourtant on parle beaucoup de relance du nucléaire, alors que sa production a baissé ces dernières années et que celle du renouvelable est en explosion. Selon Mycle Schneider, par leur souplesse et vitesse d'expansion, les renouvelables sont susceptibles de répondre au défi posé par l'effet de serre beaucoup plus vite que le nucléaire. Or, dans ce domaine, les échéances sont importantes.

M. Molitor - Info RTBF - 24/02/09

Commentaires

  • Certes ce sont avant tout des effets d’annonces de la part du nain. Mais à l’échelle de la planète l’énergie nucléaire est indispensable pour réserver la plus grande part du pétrole aux transports. Les énergies dites renouvelables (moulin à vent, fours solaires, etc….) étant des gadgets, la véritable solution d’avenir est la fusion contrôlée (ITER).

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