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Les lavandières du Vatican

Ancien lavoir Forêt de Rambouillet.jpg
Ancien lavoir en forêt de Rambouillet

Plus que la pilule, la machine à laver a représenté une véritable émancipation pour la femme du XXe siècle estime le quotidien du Vatican, l'Osservatore romano, qui rend un vibrant hommage au lave-linge à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

Dans son édition du 8 mars, sortie ce soir, l'Osservatore Romano propose un article intitulé "La machine à laver et l'émancipation de la femme - "Mets la lessive, ferme le couvercle et détends-toi", en référence au manuel d'utilisation d'un des premiers modèles.

"Au XXe siècle, qu'est-ce qui a le plus participé à l'émancipation des femmes occidentales?", s'interroge la journaliste Giulia Galeotti. "Le débat est encore ouvert. Certains disent que c'est la pilule, d'autres la libéralisation de l'avortement, ou encore le fait de travailler hors du foyer. D'autres, cependant, se permettent d'aller encore plus loin et proposent: la machine à laver", écrit-elle.

Remontant aux origines de la machine à laver - l'invention en 1767 par le théologien allemand Jacob Christian Schaffern d'un premier modèle rudimentaire - le journal en fait un long éloge et évoque "la sublime mystique de pouvoir changer les draps deux fois par semaine au lieu d'une", phrase qu'il attribue à la célèbre féministe américaine Betty Friedan.

Le Figaro -7 mars 2009

Commentaires

  • Merci, chère Gaëlle, pour cette très belle photo du lavoir de Rambouillet, à la fois poétique et réaliste. Ceci étant j’aurais assez tendance à penser comme l’Osservatore Romano, tant la libération de la femme relève plus de l’idéologie que de l’organisation réelle de la société.
    J’ignorais que la machine à laver fut inventée en 1767 !

  • Cher abad, j'ai connu dans mon enfance une blanchisseuse, fille de lavandière, emmenée à sept ans par sa mère sur les lavoirs, pour apprendre! C'était toute une confrèrie de femmes, fières de leur métier, qui était très dur, surtout en hiver! Cette personne, une des meilleures persones que j'ai connues, pour sa gaieté, sa bonté, son énergie et son intelligence, a eu une existence très heureuse, s'est mariée par amour avec un jardinier, qui gagnait fort bien sa vie dans une propriété à entretenir; ils avaient une jolie maison en banlieue, avec un jardin potager, et elle nous avait mitonné un excellent civet de lapin! Quels gens merveilleux!
    Comme j'étais écolière, et que nous étudiions la Révolution, je lui demandé qu'elle en pensait: elle m'a répondu: "la Révolution, oh! n'en parlez pas, c'est quelque chose de terrible, comme la guerre! Il faut espérer que ça ne se reproduira jamais!" - Voilà ce que pensait une femme simple, qui savait juste lire, écrire et compter, et qui avait le sens du bonheur.
    C'est en souvenir de Madame Arnoux que j'ai mis ce beau lavoir. C'était, j'ajoute, une belle femme blonde, aux yeux très bleus, qui parlait sans faire de fautes de français, avec un accent provençal très doux. Elle connaissait aussi le provençal... Comme elle était gentille, elle et son mari !
    Voila pourquoi... j'ai "révisionné" beaucoup de choses, très jeune!

  • Merci, chère Gaëlle pour ce très beau témoignage. Cette madame Arnoux et son époux devaient être des gens pleins de ce bons sens qui rend inutile d’avoir bac+5 ! Le décervelage de l’éduc.nat. (sic) n’avait pas encore exercé ses ravages. Autrefois, une famille d’ouvriers pouvait vivre très bien, mieux qu’un couple de cadres moyens d’aujourd’hui. Et aujourd’hui une mère de famille ne peut plus faire un civet de lapin : il faut pouvoir récupérer le sang quand le lapin est tué !

  • La machine à laver le linge est un véritable facteur de libération , en général.
    J'ai connu une personne qui a utilisé jusqu'à son décés une machine à laver le linge mécanique d'une efficacité remarquable, que l'on trouvait encore dans le commerce il y a une trentaine d'années, nommée la "boule ": une cuve en métal posée sur un support et dont la rotation était assurée par une manivelle, d'une efficacité supèrieure et d'un encombrement moindre à ceux des mini machines à laver électriques ; l'un de vous a t-il eu l'occasion de voir cette machine à laver le linge ?

  • Oui, chère Catherine, j'ai vu en photo ce lave-linge mécanique! - Je suis bien d'accord, évidemment, sur la libération apportée par les machines à laver, et aussi celles à laver la vaisselle.
    Mais le linge lavé à la main avec du vrai savon de Marseille, les lessiveuses à arrosoir intérieur d'autrefois, cette bonne odeur de propre, de "lavande" justement, tout cela a disparu. On met des adoucissants avec parfum exotique... Enfin, moi je n'aime pas ces adoucissants au silicone. Les lessives me semblent aujourd'hui bien polluantes... le linge est vite abîmé... Mais je ne vais pas nier que c'est moins fatigant, que ça essore, et en ville, c'est appréciable.
    mais les grandes lessives mises à sécher au vent et au soleil, c'est irremplaçable!

    Saviez-vous que les paysannes, autrefois, par pudeur, enfermaient leurs culottes dans des taies d'oreiller avant de les étendre?

    Amitiés

  • Cher abad, tout ce que je dis de Mme Arnoux et de son mari, que j'ai connus enfant, est parfaitement vrai, sans "embellissements" de la mémoire. Oui, ils étaient plein de bon sens, ils savaient rire aussi, et c'était une excellente cuisinière! Ils élevaient des lapins dans leur jardin potager. Lui se chargeait de les tuer, car elle ne pouvait pas. Elle avait été élevée à la dure mais avec amour. Le travail était sacré pur eux. Le seul grand chagrin de leur vie est de ne pas avoir eu d'enfant. Elle n'avait pas pu en avoir et c'était une tristesse qui lui mouillait les yeux. C'était en somme une maman sans enfant. Alors que d'autres avec enfant ne sont pas des mères.
    Ils s'étaient mariés jeunes, par amour. Agés, on voyait qu'ils s'aimaient toujours autant et s'estimaient l'un l'autre.
    J'ai eu de la chance de les connaître.

    Amitiés!

  • Chère Gaëlle, vous nous faites un portrait extrêmement touchant de ce couple. J’ai un peu honte de le dire, mais c’est vrai : des larmes me sont venues aux yeux. Voilà un couple exemplaire qui devrait inspirer beaucoup de familles actuelles.

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