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François Pérol et ses noisettes

Une plainte a été déposée mardi contre François Pérol auprès du parquet de Paris pour "prise illégale d'intérêt", a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

La plainte a été déposée par l'association Anticor qui estime que M. Pérol a piloté la fusion des banques Caisse d'Epargne et Banque populaire alors qu'il était secrétaire général adjoint de l'Elysée. M. Pérol est devenu fin février PDG de la nouvelle entité bancaire.

L'association fondée en 2002, représentée par l'avocat Jérôme Karsenti, reproche à M. Pérol d'avoir tiré un bénéfice de sa nomination à la tête du groupe bancaire dont il avait préparé la fusion alors qu'il était encore en poste à l'Elysée. Elle a indiqué mercredi dans un communiqué que, pour elle, le délit de "prise illégale d'intérêt" était "constitué, sous réserve de l'enquête préliminaire et bien évidemment du jugement qui pourrait en résulter".

Le 26 février dernier, la Banque fédérale des Banques populaires (BFBP) et la Caisse nationale des Caisses d'Epargne et de prévoyance (CNCE) ont officiellement annoncé que la présidence du directoire de la nouvelle entité serait assurée par M. Pérol. La nomination de l'ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée a été vivement critiquée par l'opposition et par d'autres secteurs de l'opinion. Les syndicats CGT du groupe Caisse d'Epargne ont notamment décidé de porter l'affaire devant les tribunaux.

La nomination de M. Pérol a également créé des remous au sein de la Commission de déontologie de la fonction publique, dont les membres -qui n'ont pas été consultés- ont été "tout près de démissionner collectivement", avait révélé son président, Olivier Fouquet, le 12 mars devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale.

M. Fouquet a ajouté qu'il s'était fait piéger par Nicolas Sarközy, lorsque le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant lui a demandé son opinion sur le cas Pérol. En réponse, M. Fouquet lui a adressé le 24 février une lettre dans laquelle il exprimait son "opinion personnelle" que la "jurisprudence traditionnelle" de la commission autorisant des membres de cabinets ministériels à exercer dans le privé était "applicable" au secrétaire général adjoint de l'Elysée.

Lors d'une conférence de presse le même jour à Rome, Nicolas Sarközy avait présenté cette lettre comme le "point de vue" de la commission, alors que cette dernière ne s'est jamais réunie pour examiner le cas.

Devant les députés, M. Fouquet a qualifié de "lapsus" puis d'"erreur" les propos du chef de l'Etat.

Les socialistes ont appelé mercredi François Pérol à démissionner. "Si M. Pérol était conscient de la gravité de la situation dans laquelle il se trouve, il devrait démissionner, sinon ce sera très difficile pour lui", a réagi le président du groupe PS à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault.

"M. Pérol est juge et partie. Dans ses anciennes fonctions dans l'Etat, mais aussi lorsqu'il était dans une banque (NDLR: Rothschild), il a eu à connaître précisément du groupe dont il est devenu le président. Il y a quelque chose qui pose problème, un problème non seulement déontologique, mais aussi un problème de légalité", a poursuivi M. Ayrault.

AP

(Le Nouvel Obs - 17/03/09)

Commentaires

  • Et en plus, FOUQUET veut dire "écureuil", en breton, il me semble...

  • «François Pérol et ses noisettes» : qu’il prenne garde ! Il y a longtemps que Tchaïkovski a écrit le ballet : casse-noisettes !

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