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BAUDELAIRE La vie antérieure - mélodie d'Henri Duparc

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Henri Duparc, compositeur français (1848-1933)
Chant: Bernard Kruysen (hollandais) accompagné au piano par Noël Lee

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La vie antérieure

 

 

J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

 

Les Fleurs du mal  (1857)

 

Commentaires

  • Poème, chant et musique sont très beaux. La musicalité des Fleurs du Mal est mise en valeur par cette belle interprétation de Bernard Kruysen.

    Merci chère Gaëlle de nous proposer art et beauté !

  • Merci à vous, chère LENI! Personnellement, je trouve ce chant sublime, révélant tout le mysticisme païen de la Vie antérieure: il fallait pour cela un grand compositeur et un merveilleux chanteur, sans oublier l'immense talent du pianiste...

    Un moment de grâce dans ce monde reptilien d'où le rêve s'est enfui, peut-être à jamais...

  • Oui, Duparc est un grand musicien et il a sublimé de splendides poésies (Baudelaire, Gauthier, Coppée, de Lisle,…) par cette parfaite union de la mélodie et des vers. Ce qui nous fait d’autant plus regretter qu’il a lui-même détruit la plus grande partie de son œuvre, perte irréparable.

  • Cher abad, pourquoi a-t-il détruit la plus grande partie de son oeuvre? Quelle perte irréparable, en effet! Il était sans doute trop exigeant envers lui-même.

  • Chère Gaëlle, il est certain que Duparc était d’une grande exigence pour sa musique. A ce titre il me fait penser au peintre Géricault. Mais Duparc fut atteint à 40 ans d’une maladie nerveuse incurable et mal identifiée (Géricault aussi était malade), et cessa d’écrire. Il détruisit alors la plupart de ses manuscrits dont il ne reste guère que 13 mélodies, et me semble-t-il, un poème symphonique : ‘Léonore’).

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